Parler avec le Hamas
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Jimmy Carter, Prix Nobel de la paix et ancien président des Etats-Unis, a rencontré au Caire, puis à Damas, des responsables politiques du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Ces rencontres ont été vigoureusement condamnées par Israël comme par les Etats-Unis. A tort. M. Carter est un homme libre, et il sait, pour avoir supervisé les élections palestiniennes depuis 1996, que ce mouvement islamiste n'a rien d'un épiphénomène. On peut juger - à raison - inacceptable le programme du Hamas sans refuser cette évidence.
A dire vrai, leur ancrage dans la société palestinienne constitue à la fois la force et la faiblesse des islamistes. Nul doute que, si l'espoir d'un Etat indépendant et viable pouvait enfin se matérialiser, le Hamas saurait en tenir compte. Il y a un an, le premier ministre islamiste d'alors, Ismaël Haniyeh, n'avait-il pas siégé aux côtés de Mahmoud Abbas lors du sommet de la Ligue arabe de Riyad qui avait relancé l'initiative saoudienne d'une normalisation complète avec Israël en échange d'un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967 ?
Les atermoiements du processus de paix d'Annapolis, ajoutés aux errements persistants du Fatah de M. Abbas (comme la découverte de 3 000 téléphones portables dans la voiture de l'un de ses adjoints à un poste frontière), laissent entrevoir le pire pour les Occidentaux : la prise de contrôle de la Cisjordanie, après Gaza, par un mouvement auquel ils refusent de parler.
En posant au Hamas, après la victoire des islamistes aux législatives de 2006, trois préalables - renoncement à la lutte armée, acceptation des accords passés conclus entre l'OLP et Israël et reconnaissance d'Israël -, les Américains et les Européens ont fixé la barre très haut. Trop haut. Le blocage actuel exige au contraire des ambiguïtés constructives, une inventivité et une flexibilité semblables à celles qui avaient permis à l'OLP de rompre progressivement avec une posture qui refusait à Israël le droit à l'existence.
M. Carter juge utile l'ouverture d'un canal de discussion avec le Hamas. Les Européens, qui n'ont pas critiqué son initiative, s'interrogent. Boycotter le Hamas, n'est-ce pas le pousser dans les bras du régime iranien, trop heureux de pouvoir disposer d'un nouveau levier au Proche Orient ?
Jimmy Carter, Prix Nobel de la paix et ancien président des Etats-Unis, a rencontré au Caire, puis à Damas, des responsables politiques du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Ces rencontres ont été vigoureusement condamnées par Israël comme par les Etats-Unis. A tort. M. Carter est un homme libre, et il sait, pour avoir supervisé les élections palestiniennes depuis 1996, que ce mouvement islamiste n'a rien d'un épiphénomène. On peut juger - à raison - inacceptable le programme du Hamas sans refuser cette évidence.
A dire vrai, leur ancrage dans la société palestinienne constitue à la fois la force et la faiblesse des islamistes. Nul doute que, si l'espoir d'un Etat indépendant et viable pouvait enfin se matérialiser, le Hamas saurait en tenir compte. Il y a un an, le premier ministre islamiste d'alors, Ismaël Haniyeh, n'avait-il pas siégé aux côtés de Mahmoud Abbas lors du sommet de la Ligue arabe de Riyad qui avait relancé l'initiative saoudienne d'une normalisation complète avec Israël en échange d'un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967 ?
Les atermoiements du processus de paix d'Annapolis, ajoutés aux errements persistants du Fatah de M. Abbas (comme la découverte de 3 000 téléphones portables dans la voiture de l'un de ses adjoints à un poste frontière), laissent entrevoir le pire pour les Occidentaux : la prise de contrôle de la Cisjordanie, après Gaza, par un mouvement auquel ils refusent de parler.
En posant au Hamas, après la victoire des islamistes aux législatives de 2006, trois préalables - renoncement à la lutte armée, acceptation des accords passés conclus entre l'OLP et Israël et reconnaissance d'Israël -, les Américains et les Européens ont fixé la barre très haut. Trop haut. Le blocage actuel exige au contraire des ambiguïtés constructives, une inventivité et une flexibilité semblables à celles qui avaient permis à l'OLP de rompre progressivement avec une posture qui refusait à Israël le droit à l'existence.
M. Carter juge utile l'ouverture d'un canal de discussion avec le Hamas. Les Européens, qui n'ont pas critiqué son initiative, s'interrogent. Boycotter le Hamas, n'est-ce pas le pousser dans les bras du régime iranien, trop heureux de pouvoir disposer d'un nouveau levier au Proche Orient ?
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