Conflit dans le nord-Niger : les morts de Dabaga
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Conflit dans le nord-Niger : les morts de Dabaga
Oumarou Keïta - Le Républicain - 18-04-08
Conflit dans le nord-Niger : les morts de Dabaga
dimanche 20 avril 2008, par temoust
Des affrontements entre forces loyalistes et rebelles du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) ont été signalés aux alentours de Dabaga, une bourgade située non loin de la ville d’Agadez, le mardi 15 avril dernier. Il n y a pas de bilan officiel. Est-ce la grande offensive annoncée contre les bases et repères du MNJ ? Comme nous l’annoncions déjà dans notre dernière livraison, le chef d’Etat major des armées, le général Moumouni Boureima, est en mission dans le Nord du pays.
La veille, toujours à Dabaga, certaines sources annoncent l’explosion d’une mine anti chars, qui aurait fait un mort et plusieurs blessés parmi la population civile. A ces dommages, il faut ajouter l’insécurité qui hante des citoyens y compris dans la ville d’Agadez. On annonce l’enlèvement des personnes chez elles, nuitamment. Les autorités doivent veiller à l’effectivité de la sécurité des personnes et de leurs biens, ce qui ne semble pas être le cas aujourd’hui. Dabaga est aujourd’hui le symbole des violations des droits et libertés des citoyens depuis le début de ce conflit fratricide armé. En effet, le 26 mars dernier, les villages de Dabaga et Rabda ont été le théâtre de nombreux pillages. Trois hommes ont été tués : Hadda Baregha, un vieillard de 70 ans et père de dix enfants, Mahmoud Alanne, 40 ans, père de cinq enfants, et Kouzaba Attolal, 58 ans, père de huit enfants. Le bilan matériel s’établit comme suit : une quarantaine de cases brûlées, une dizaine des motos pompes et motos hors d’usage, une soixantaine de brebis et chèvres tuées…C’est dire que de nombreux pillages ont été commis, sur lesquels le gouvernement doit diligenter une enquête pour voir clair, et établir les origines et responsabilités de ces exactions.
La circulation des personnes et de leurs biens est aujourd’hui une grosse préoccupation. Plusieurs loca-lités ont été vidées de leurs populations, qui ont émigré vers des lieux qu’elles jugent plus sûrs comme Arlit. La-bas, les « réfugiés » sont accueillis par des organismes caritatifs. Mais pour combien de temps, d’autant qu’ils n’ont pas le statut de réfugiés ? Pour les populations qui sont restées sur place, elles payent un lourd tribut. C’est le cas des populations de Timia, qui ont des difficultés énormes à se rendre à Agadez, pour leur approvisionnement en produits divers.
Que faire, comme dirait le penseur ? On fonde l’espoir que la déclaration de l’Assemblée nationale qui appelle ouvertement au dialogue et à la paix et la récente visite du pré-sident de cette institution, Mahamane Ousmane, au président de la République, sonnent comme une grande révolution dans cette guerre inutile dont les coûts humain (plusieurs dizaines de Nigériens tués), financier (combien de milliards FCFA l’Etat a-t-il investi pour entretenir les troupes, acheter des chars de combat et autres moyens logistiques) et écono-mique, se feront lourdement sentir pendant encore de longues années sur l’un des pays les plus pauvres au monde.
L’association nigérienne pour la dé-fense des droits de l’Homme (ANDDH), qui n’a jamais fait mystère de son opposition à la guerre, a rendu publique une déclaration pour appeler l’Assemblée nationale à ouvrir une enquête parlementaire sur les exactions contre les populations civiles. Oumarou Keïta
Conflit dans le nord-Niger : les morts de Dabaga
dimanche 20 avril 2008, par temoust
Des affrontements entre forces loyalistes et rebelles du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) ont été signalés aux alentours de Dabaga, une bourgade située non loin de la ville d’Agadez, le mardi 15 avril dernier. Il n y a pas de bilan officiel. Est-ce la grande offensive annoncée contre les bases et repères du MNJ ? Comme nous l’annoncions déjà dans notre dernière livraison, le chef d’Etat major des armées, le général Moumouni Boureima, est en mission dans le Nord du pays.
La veille, toujours à Dabaga, certaines sources annoncent l’explosion d’une mine anti chars, qui aurait fait un mort et plusieurs blessés parmi la population civile. A ces dommages, il faut ajouter l’insécurité qui hante des citoyens y compris dans la ville d’Agadez. On annonce l’enlèvement des personnes chez elles, nuitamment. Les autorités doivent veiller à l’effectivité de la sécurité des personnes et de leurs biens, ce qui ne semble pas être le cas aujourd’hui. Dabaga est aujourd’hui le symbole des violations des droits et libertés des citoyens depuis le début de ce conflit fratricide armé. En effet, le 26 mars dernier, les villages de Dabaga et Rabda ont été le théâtre de nombreux pillages. Trois hommes ont été tués : Hadda Baregha, un vieillard de 70 ans et père de dix enfants, Mahmoud Alanne, 40 ans, père de cinq enfants, et Kouzaba Attolal, 58 ans, père de huit enfants. Le bilan matériel s’établit comme suit : une quarantaine de cases brûlées, une dizaine des motos pompes et motos hors d’usage, une soixantaine de brebis et chèvres tuées…C’est dire que de nombreux pillages ont été commis, sur lesquels le gouvernement doit diligenter une enquête pour voir clair, et établir les origines et responsabilités de ces exactions.
La circulation des personnes et de leurs biens est aujourd’hui une grosse préoccupation. Plusieurs loca-lités ont été vidées de leurs populations, qui ont émigré vers des lieux qu’elles jugent plus sûrs comme Arlit. La-bas, les « réfugiés » sont accueillis par des organismes caritatifs. Mais pour combien de temps, d’autant qu’ils n’ont pas le statut de réfugiés ? Pour les populations qui sont restées sur place, elles payent un lourd tribut. C’est le cas des populations de Timia, qui ont des difficultés énormes à se rendre à Agadez, pour leur approvisionnement en produits divers.
Que faire, comme dirait le penseur ? On fonde l’espoir que la déclaration de l’Assemblée nationale qui appelle ouvertement au dialogue et à la paix et la récente visite du pré-sident de cette institution, Mahamane Ousmane, au président de la République, sonnent comme une grande révolution dans cette guerre inutile dont les coûts humain (plusieurs dizaines de Nigériens tués), financier (combien de milliards FCFA l’Etat a-t-il investi pour entretenir les troupes, acheter des chars de combat et autres moyens logistiques) et écono-mique, se feront lourdement sentir pendant encore de longues années sur l’un des pays les plus pauvres au monde.
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