Niger - Deux journalistes français menacés de mort au Niger
2 participants
Page 1 sur 1
Niger - Deux journalistes français menacés de mort au Niger
Arrêtés lundi dernier, Thomas Dandois et Pierre Creisson ont été inculpés vendredi d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Un crime passible de la peine de mort au Niger. Les autorités reprochent aux deux hommes, qui travaillent pour une petite maison de production, Camicas Production, et réalisaient un reportage pour la chaîne Arte, d'avoir enfreint l'interdiction de se rendre dans le nord du pays où opère la rébellion touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). Actuellement, les deux accusés sont incarcérés, de même que leur chauffeur, au camp pénal de Kollo, à 25 kilomètres au sud-est de Niamey, pendant que les soutiens s'organisent hors du Niger.
L'association Reporters sans frontières, qui a dénoncé le chef d'inculpation "extrêmement lourd" retenu contre les deux journalistes, organise ce lundi une conférence de presse à son siège parisien. Pour sa part, le SNJ, premier syndicat de la profession, a fait savoir qu'il "est en contact avec le quai d'Orsay et demande à la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) de saisir les organismes internationaux compétents pour intervenir auprès des plus hautes autorités nigériennes afin de faire libérer tous nos confrères". Et Jérôme Clément, président d'Arte France, a indiqué "suivre avec beaucoup d'attention" les démarches engagées par le ministère français des Affaires étrangères.
Chape de plomb sur les territoires du nord
A l'origine, Thomas Dandois et son JRI Pierre Creisson avaient obtenu une autorisation pour des reportages sur la grippe aviaire dans le centre-sud du Niger. Mais ils se sont rendus également dans le nord où ils ont réalisés, selon les autorités, "des films et des photos" sur le MNJ. Théâtre de la rébellion touareg, la région nord est strictement interdite aux journalistes locaux et étrangers depuis l'instauration en août de "l'état de mise en garde" qui renforce les pouvoirs de l'armée dans la zone du conflit.
De l'aveu même du porte-parole du gouvernement nigérien, les deux hommes "étaient surveillés dès le départ". Leur périple a été ainsi reconstitué par les autorités : de Maradi à Tanout, dans le nord de la région de Zinder, voisine d'Agadez, avant un voyage à dos de chameau puis en véhicule jusqu'au QG des rebelles, dans les montagnes de l'Aïr. C'est après leur séjour au Nord, alors que les deux journalistes tentaient de regagner la capitale, qu'ils ont été interpellés à Koré-Maïroua, à quelque 200 km au sud de Niamey. Et accusés, selon le mot du porte-parole du gouvernement, d'avoir pris des images "pour servir de propagande à ces bandits armés en Europe".
Cette arrestation de journalistes qui tentaient de couvrir les événements du nord du Niger n'est pas la première, loin s'en faut : deux journalistes nigériens, Moussa Kaka, correspondant de RFI, et Ibrahim Manzo Diallo, directeur du bimensuel Aïr-Info, sont déjà détenus respectivement depuis le 26 septembre et le 9 octobre. Ils sont accusés par les autorités de complicités avec les rebelles du MNJ. François Bergeron, un autre journaliste français, avait pour sa part été détenu durant un mois après avoir lui aussi réalisé un documentaire avec les chefs du MNJ. Il avait été libéré début octobre.
L'association Reporters sans frontières, qui a dénoncé le chef d'inculpation "extrêmement lourd" retenu contre les deux journalistes, organise ce lundi une conférence de presse à son siège parisien. Pour sa part, le SNJ, premier syndicat de la profession, a fait savoir qu'il "est en contact avec le quai d'Orsay et demande à la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) de saisir les organismes internationaux compétents pour intervenir auprès des plus hautes autorités nigériennes afin de faire libérer tous nos confrères". Et Jérôme Clément, président d'Arte France, a indiqué "suivre avec beaucoup d'attention" les démarches engagées par le ministère français des Affaires étrangères.
Chape de plomb sur les territoires du nord
A l'origine, Thomas Dandois et son JRI Pierre Creisson avaient obtenu une autorisation pour des reportages sur la grippe aviaire dans le centre-sud du Niger. Mais ils se sont rendus également dans le nord où ils ont réalisés, selon les autorités, "des films et des photos" sur le MNJ. Théâtre de la rébellion touareg, la région nord est strictement interdite aux journalistes locaux et étrangers depuis l'instauration en août de "l'état de mise en garde" qui renforce les pouvoirs de l'armée dans la zone du conflit.
De l'aveu même du porte-parole du gouvernement nigérien, les deux hommes "étaient surveillés dès le départ". Leur périple a été ainsi reconstitué par les autorités : de Maradi à Tanout, dans le nord de la région de Zinder, voisine d'Agadez, avant un voyage à dos de chameau puis en véhicule jusqu'au QG des rebelles, dans les montagnes de l'Aïr. C'est après leur séjour au Nord, alors que les deux journalistes tentaient de regagner la capitale, qu'ils ont été interpellés à Koré-Maïroua, à quelque 200 km au sud de Niamey. Et accusés, selon le mot du porte-parole du gouvernement, d'avoir pris des images "pour servir de propagande à ces bandits armés en Europe".
Cette arrestation de journalistes qui tentaient de couvrir les événements du nord du Niger n'est pas la première, loin s'en faut : deux journalistes nigériens, Moussa Kaka, correspondant de RFI, et Ibrahim Manzo Diallo, directeur du bimensuel Aïr-Info, sont déjà détenus respectivement depuis le 26 septembre et le 9 octobre. Ils sont accusés par les autorités de complicités avec les rebelles du MNJ. François Bergeron, un autre journaliste français, avait pour sa part été détenu durant un mois après avoir lui aussi réalisé un documentaire avec les chefs du MNJ. Il avait été libéré début octobre.
avec-amour-et-paix- Journalistes
-
Nombre de messages : 3537
Age : 61
Localisation : montpellier
Humeur : belle
tendances politiques : anarchiste
Date d'inscription : 18/02/2008
Niveau de Courtoisie:
Gérer par le Tribunal:
(14/14)
Argent de poche:
(0/100)
Re: Niger - Deux journalistes français menacés de mort au Niger
Société - Afrique de l’Ouest - Niger - Conflit
Regards croisés sur la question touarègue au Niger
L’Etat et les rebelles entre négociations et lutte armée
Le bras de fer continue entre les touaregs et le gouvernement nigérien de Mamadou Tandja. Chez "les hommes bleu", les avis divergent quant aux moyens à adopter pour faire reconnaître leurs droits. Afrik.com a recueilli l’opinion de deux d’entre eux sur la problématique touarègue.
samedi 5 avril 2008, par Stéphanie Plasse
Les touaregs nigériens du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice) font baucoup parler d’eux. Depuis la semaine dernière, ils sont soupçonnés d’être de mèche avec l’alliance rebelle du Nord-Mali qui a enlevé 33 militaires les 20 et 21 mars. Le MNJ dirigé par Agaly Alambo reproche au chef de l’Etat nigérien Mamadou Tandja de ne pas avoir respecté les promesses de décentralisation affichées lors de la signature des accords de paix en 1995. "Les communes n’ont aucun appui, pas d’aides, pas d’argent de la part du gouvernement", explique un élu touareg à Afrik.com. Ce manque d’implication du gouvernement nigérien a amené les hommes en bleu à s’organiser et à se rallier au dernier né des mouvements nigériens : le MNJ qui s’inscrit dans la continuité du FLAA (Front de libération de l’Aïr et de l’Azonak), actif lors de la première rebellion de 1990.
Regards croisés sur la question touarègue au Niger
L’Etat et les rebelles entre négociations et lutte armée
Le bras de fer continue entre les touaregs et le gouvernement nigérien de Mamadou Tandja. Chez "les hommes bleu", les avis divergent quant aux moyens à adopter pour faire reconnaître leurs droits. Afrik.com a recueilli l’opinion de deux d’entre eux sur la problématique touarègue.
samedi 5 avril 2008, par Stéphanie Plasse
Les touaregs nigériens du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice) font baucoup parler d’eux. Depuis la semaine dernière, ils sont soupçonnés d’être de mèche avec l’alliance rebelle du Nord-Mali qui a enlevé 33 militaires les 20 et 21 mars. Le MNJ dirigé par Agaly Alambo reproche au chef de l’Etat nigérien Mamadou Tandja de ne pas avoir respecté les promesses de décentralisation affichées lors de la signature des accords de paix en 1995. "Les communes n’ont aucun appui, pas d’aides, pas d’argent de la part du gouvernement", explique un élu touareg à Afrik.com. Ce manque d’implication du gouvernement nigérien a amené les hommes en bleu à s’organiser et à se rallier au dernier né des mouvements nigériens : le MNJ qui s’inscrit dans la continuité du FLAA (Front de libération de l’Aïr et de l’Azonak), actif lors de la première rebellion de 1990.
alpha- Journalistes
-
Nombre de messages : 372
Age : 34
Date d'inscription : 28/02/2008
Niveau de Courtoisie:
Gérer par le Tribunal:
(14/14)
Argent de poche:
(0/100)
Re: Niger - Deux journalistes français menacés de mort au Niger
Outre les revendications concernant la décentralisation et le renforcement du pouvoir des communes sous-jacent, les touaregs entendent tenir un rôle économique au Niger. Ces dernières années, l’arrivée de grandes multinationales comme AREVA (un groupe industriel français spécialisé dans les métiers de l’énergie) dans la zone uranifère du nord du Niger occupée par les Touaregs n’ont fait qu’accroître les problèmes environnementaux et les expropriations des terres liées à l’exploitation de l’uranium. Les Touaregs en se proclamant propriétaires de ce territoire et de ses richesses espèrent à l’instar de Mamadou Tandja, qui multiplie les accords avec les firmes internationales, avoir eux-aussi leur part du gâteau.
Les touaregs sur le qui vive
Mais la mauvaise image véhiculée par le gouvernement nigérien ne favorise pas la lutte touarègue. Perçus comme des bandits proches du chef de l’Etat lybien Mouammar Kadhafi qui leur aurait fourni des armes, les hommes en bleu n’arrivent pas à faire entendre leurs revendications devant la scène internationale. "On nous traite toujours comme des brigands, des trafiquants. Ces propos ne font que nous déscriditer", affirme Rhissa Ag Boula, ancien ministre nigérien du tourisme et de l’artisanat de 1996 à 2004, ex-figure de proue du FLAA et président du parti politique UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), interrogé par Afrik.com.
Pourtant, selon l’ancien membre du gouvernement, la lutte n’est pas prête de s’arrêter. "Mamadou Tandja (le président nigérien) n’a pas respecté ses engagements. S’il ne fait rien, le conflit risque de s’aggraver et d’aller très loin". "L’arrestation et la condamnation des deux journalistes français en janvier dernier pour avoir pénétré en zone touarègue interdite est un exemple type de la dérive autoritaire du président nigérien. Il concourre à la montée du mécontentement des Touaregs et menace l’unité nationale", poursuit-il. Un discours qui préfigure de nouveaux affrontements entre le gouvernement et les rebelles.
"Il faut que les autorités nigériennes apprennent à gérer le conflit de manière démocratique"
Si certains sont pour la lutte armée, d’autres sont plus réservés et souhaitent la négociation par un biais démocratique."Le gouvernement a l’habitude de négocier avec les combattants, ce qui est un tort. Il faut que les autorités nigériennes apprennent à gérer le problème de manière démocratique avec le pouvoir local qui a plus de poids que les rebelles qui sont perçus comme des bandits", nous a déclaré un élu touareg. Je souhaite que les maires et les députés se regroupent pour discuter avec Tandja", conclut-il. Une solution qui, de son point de vue, pourrait mettre fin aux conflits qui semblent pour l’heure inévitables.
Lire aussi :
http://www.afrik.com/article12377.html
Les touaregs sur le qui vive
Mais la mauvaise image véhiculée par le gouvernement nigérien ne favorise pas la lutte touarègue. Perçus comme des bandits proches du chef de l’Etat lybien Mouammar Kadhafi qui leur aurait fourni des armes, les hommes en bleu n’arrivent pas à faire entendre leurs revendications devant la scène internationale. "On nous traite toujours comme des brigands, des trafiquants. Ces propos ne font que nous déscriditer", affirme Rhissa Ag Boula, ancien ministre nigérien du tourisme et de l’artisanat de 1996 à 2004, ex-figure de proue du FLAA et président du parti politique UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), interrogé par Afrik.com.
Pourtant, selon l’ancien membre du gouvernement, la lutte n’est pas prête de s’arrêter. "Mamadou Tandja (le président nigérien) n’a pas respecté ses engagements. S’il ne fait rien, le conflit risque de s’aggraver et d’aller très loin". "L’arrestation et la condamnation des deux journalistes français en janvier dernier pour avoir pénétré en zone touarègue interdite est un exemple type de la dérive autoritaire du président nigérien. Il concourre à la montée du mécontentement des Touaregs et menace l’unité nationale", poursuit-il. Un discours qui préfigure de nouveaux affrontements entre le gouvernement et les rebelles.
"Il faut que les autorités nigériennes apprennent à gérer le conflit de manière démocratique"
Si certains sont pour la lutte armée, d’autres sont plus réservés et souhaitent la négociation par un biais démocratique."Le gouvernement a l’habitude de négocier avec les combattants, ce qui est un tort. Il faut que les autorités nigériennes apprennent à gérer le problème de manière démocratique avec le pouvoir local qui a plus de poids que les rebelles qui sont perçus comme des bandits", nous a déclaré un élu touareg. Je souhaite que les maires et les députés se regroupent pour discuter avec Tandja", conclut-il. Une solution qui, de son point de vue, pourrait mettre fin aux conflits qui semblent pour l’heure inévitables.
Lire aussi :
http://www.afrik.com/article12377.html
alpha- Journalistes
-
Nombre de messages : 372
Age : 34
Date d'inscription : 28/02/2008
Niveau de Courtoisie:
Gérer par le Tribunal:
(14/14)
Argent de poche:
(0/100)
Sujets similaires
» DOSSIE:La vérité sur les activités d’AREVA au Niger
» Conflit dans le nord-Niger : les morts de Dabaga
» Découvrir Le Niger
» L’avenir politique du Niger: Partage du pouvoir avec l’opposition
» Niger-Sports-Francophonie
» Conflit dans le nord-Niger : les morts de Dabaga
» Découvrir Le Niger
» L’avenir politique du Niger: Partage du pouvoir avec l’opposition
» Niger-Sports-Francophonie
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum