Reporters sans frontières
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Reporters sans frontières
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France - Rapport annuel 2008
Superficie : 551 500 km2
Population : 61 226 063
Langue : français
Chef de l'Etat : Nicolas Sarkozy
MONTREAL, le 13 fév. /CNW Telbec/ - L'élection de Nicolas Sarkozy à la
présidence de la République, en mai 2007, a modifié largement les rapports
entre la presse et le pouvoir. En revanche, du côté de la justice, peu de
changements : les perquisitions de rédactions, les mises en examen et
placements en garde à vue de journalistes n'ont pas cessé.
Les journalistes français se sont montrés hésitants sur l'attitude à
tenir face au comportement du nouveau chef de l'Etat avec la presse. Quand
certains ont été séduits par une proximité nouvelle avec le plus haut
personnage de l'Etat, d'autres se sont inquiétés de ses amitiés avec les
principaux patrons de presse. Au lendemain de la passation de pouvoir, le
16 mai 2007, les médias ont été pris de court par l'agenda surchargé de
Nicolas Sarkozy. "On n'arrive pas à suivre. Pour ses déplacements, on est
obligé de s'y mettre à plusieurs désormais", expliquait à Reporters sans
frontières une journaliste accréditée à la présidence. Beaucoup se
réjouissaient qu'enfin "il se passe quelque chose à l'Elysée". Mais,
parallèlement, une autre caractéristique du Président était vivement débattue
dans les salles de rédaction : les plus grands patrons de presse français sont
des amis proches du chef de l'Etat. Des journalistes et leurs syndicats ont
alors mis en avant les dommages que cette situation pouvait causer au
pluralisme de l'information.
L'affaire du "non vote" de Cécilia Sarkozy a nourri ces craintes. Le
Journal du Dimanche a supprimé de ses pages un article qui révélait que
Cécilia Sarkozy, alors épouse du chef de l'Etat, n'avait pas voté au second
tour de l'élection présidentielle, le 6 mai 2007. La direction de
l'hebdomadaire - propriété du groupe d'Arnaud Lagardère, qualifié en son temps
de "frère" par Nicolas Sarkozy - a nié avoir été victime de pressions mais
reconnu avoir reçu "des coups de téléphone de gens insistant sur le côté très
privé et très personnel de l'information". Reporters sans frontières a rejoint
les salariés du Journal du Dimanche pour appeler à la vigilance des
journalistes contre toute forme de pression. Un mois plus tard, l'organisation
s'associait à l'initiative des Sociétés de journalistes de 27 médias pour
appeler Nicolas Sarkozy à garantir l'indépendance de la presse.
Des sources mal protégées
Encore une fois, la justice ne s'est pas comportée de manière exemplaire
vis-à-vis des médias. Début mai, un juge s'est présenté à la rédaction du
Canard enchaîné dans le cadre d'une procédure engagée pour "divulgation du
secret de l'instruction", suite à l'affaire Clearstream, dans laquelle les
plus hautes autorités de l'Etat ont été mises en cause. Les dirigeants de
l'hebdomadaire satirique se sont déclarés "effarés" par une telle mesure et
n'ont pas ouvert leurs portes, obligeant le magistrat à renoncer. Plus tard,
ce sont quatre journalistes de France 3 Sud et du Midi Libre qui ont été
convoqués par la police judiciaire, à Montpellier. Les autorités souhaitaient
savoir qui les avaient informés des actions de protestation d'associations
viticoles.
En fin d'année, la tension est encore montée d'un cran avec le placement
en garde à vue du journaliste indépendant Guillaume Dasquié. Le 5 décembre,
des policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST) ont fait
irruption au domicile du journaliste, à l'aube, en présence de sa femme et de
ses enfants. Ils ont procédé à une fouille complète et emporté des documents.
Le journaliste a été interpellé et retenu dans les locaux des services de
renseignement jusqu'au lendemain soir. Il n'a été libéré qu'après avoir révélé
le nom d'une de ses sources concernant un article sur les attentats du 11
septembre 2001.
Le secret des sources n'est pas suffisamment garanti en France. En milieu
d'année, Reporters sans frontières a remis des propositions à Rachida Dati,
ministre de la Justice, pour le renforcer. L'organisation demande notamment
que ce droit soit inscrit dans la loi sur la presse et que les dispositions
encadrant les perquisitions des rédactions soient également appliquées aux
domiciles des journalistes indépendants. Nicolas Sarkozy, lors de ses voeux à
la presse, en janvier 2008, a promis que ce serait fait dans l'année.
La liberté d'expression garantie par les tribunaux
En mars 2007, le tribunal correctionnel de Paris a prononcé la relaxe du
directeur de Charlie Hebdo, dans le procès qui lui avait été intenté par la
Grande Mosquée de Paris, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF)
et la Ligue islamique mondiale. Il était reproché à l'hebdomadaire satirique
d'avoir reproduit les caricatures du prophète Mahomet, publiées en 2005 dans
un journal danois. Les juges ont estimé que "les limites admissibles de la
liberté d'expression(n'avaient) pas été atteintes". L'UOIF a fait appel de
cette décision, mais le procureur a requis, une nouvelle fois, la relaxe, en
début d'année 2008.
On apprenait par ailleurs, en janvier 2007, qu'un suspect avait été
appréhendé au Maroc dans le cadre de l'enquête sur les menaces de mort
proférées contre Robert Redeker, auteur d'une tribune critiquant durement
l'Islam, parue dans Le Figaro trois mois plus tôt. Le jeune homme aurait avoué
être à l'origine des menaces, diffusées sur un site Internet.
Rebondissement aux antipodes
L'année 2007 a permis des avancées dans la disparition de Jean-Pascal
Couraud dit "JPK", en Polynésie française, en décembre 1997. Dix ans après les
faits, les parties civiles ont enfin pu obtenir copie du dossier, dont la
consultation a renforcé leur conviction que le rédacteur en chef des Nouvelles
de Tahiti avait été assassiné. Selon l'avocat de la famille, la découverte de
deux documents relatifs à un compte appartenant à Gaston Flosse, l'ancien
président polynésien, sur le disque dur du général Rondot - dans le cadre de
l'affaire Clearstream -, prouve la menace que pouvaient constituer les
documents dont JPK disait disposer. Sollicitée par le comité de soutien au
journaliste, Rachida Dati a assuré que "la direction des Affaires criminelles
avait été saisie du dossier et qu'il serait étudié avec la plus grande
attention".
Renseignements: Katherine Borlongan, Directrice générale, Reporters sans
frontières, (514) 521-4111, Cell: (514) 258-4208, Télécopieur: (514) 521-7771,
rsfcanada@rsf.org
France - Rapport annuel 2008
Superficie : 551 500 km2
Population : 61 226 063
Langue : français
Chef de l'Etat : Nicolas Sarkozy
MONTREAL, le 13 fév. /CNW Telbec/ - L'élection de Nicolas Sarkozy à la
présidence de la République, en mai 2007, a modifié largement les rapports
entre la presse et le pouvoir. En revanche, du côté de la justice, peu de
changements : les perquisitions de rédactions, les mises en examen et
placements en garde à vue de journalistes n'ont pas cessé.
Les journalistes français se sont montrés hésitants sur l'attitude à
tenir face au comportement du nouveau chef de l'Etat avec la presse. Quand
certains ont été séduits par une proximité nouvelle avec le plus haut
personnage de l'Etat, d'autres se sont inquiétés de ses amitiés avec les
principaux patrons de presse. Au lendemain de la passation de pouvoir, le
16 mai 2007, les médias ont été pris de court par l'agenda surchargé de
Nicolas Sarkozy. "On n'arrive pas à suivre. Pour ses déplacements, on est
obligé de s'y mettre à plusieurs désormais", expliquait à Reporters sans
frontières une journaliste accréditée à la présidence. Beaucoup se
réjouissaient qu'enfin "il se passe quelque chose à l'Elysée". Mais,
parallèlement, une autre caractéristique du Président était vivement débattue
dans les salles de rédaction : les plus grands patrons de presse français sont
des amis proches du chef de l'Etat. Des journalistes et leurs syndicats ont
alors mis en avant les dommages que cette situation pouvait causer au
pluralisme de l'information.
L'affaire du "non vote" de Cécilia Sarkozy a nourri ces craintes. Le
Journal du Dimanche a supprimé de ses pages un article qui révélait que
Cécilia Sarkozy, alors épouse du chef de l'Etat, n'avait pas voté au second
tour de l'élection présidentielle, le 6 mai 2007. La direction de
l'hebdomadaire - propriété du groupe d'Arnaud Lagardère, qualifié en son temps
de "frère" par Nicolas Sarkozy - a nié avoir été victime de pressions mais
reconnu avoir reçu "des coups de téléphone de gens insistant sur le côté très
privé et très personnel de l'information". Reporters sans frontières a rejoint
les salariés du Journal du Dimanche pour appeler à la vigilance des
journalistes contre toute forme de pression. Un mois plus tard, l'organisation
s'associait à l'initiative des Sociétés de journalistes de 27 médias pour
appeler Nicolas Sarkozy à garantir l'indépendance de la presse.
Des sources mal protégées
Encore une fois, la justice ne s'est pas comportée de manière exemplaire
vis-à-vis des médias. Début mai, un juge s'est présenté à la rédaction du
Canard enchaîné dans le cadre d'une procédure engagée pour "divulgation du
secret de l'instruction", suite à l'affaire Clearstream, dans laquelle les
plus hautes autorités de l'Etat ont été mises en cause. Les dirigeants de
l'hebdomadaire satirique se sont déclarés "effarés" par une telle mesure et
n'ont pas ouvert leurs portes, obligeant le magistrat à renoncer. Plus tard,
ce sont quatre journalistes de France 3 Sud et du Midi Libre qui ont été
convoqués par la police judiciaire, à Montpellier. Les autorités souhaitaient
savoir qui les avaient informés des actions de protestation d'associations
viticoles.
En fin d'année, la tension est encore montée d'un cran avec le placement
en garde à vue du journaliste indépendant Guillaume Dasquié. Le 5 décembre,
des policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST) ont fait
irruption au domicile du journaliste, à l'aube, en présence de sa femme et de
ses enfants. Ils ont procédé à une fouille complète et emporté des documents.
Le journaliste a été interpellé et retenu dans les locaux des services de
renseignement jusqu'au lendemain soir. Il n'a été libéré qu'après avoir révélé
le nom d'une de ses sources concernant un article sur les attentats du 11
septembre 2001.
Le secret des sources n'est pas suffisamment garanti en France. En milieu
d'année, Reporters sans frontières a remis des propositions à Rachida Dati,
ministre de la Justice, pour le renforcer. L'organisation demande notamment
que ce droit soit inscrit dans la loi sur la presse et que les dispositions
encadrant les perquisitions des rédactions soient également appliquées aux
domiciles des journalistes indépendants. Nicolas Sarkozy, lors de ses voeux à
la presse, en janvier 2008, a promis que ce serait fait dans l'année.
La liberté d'expression garantie par les tribunaux
En mars 2007, le tribunal correctionnel de Paris a prononcé la relaxe du
directeur de Charlie Hebdo, dans le procès qui lui avait été intenté par la
Grande Mosquée de Paris, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF)
et la Ligue islamique mondiale. Il était reproché à l'hebdomadaire satirique
d'avoir reproduit les caricatures du prophète Mahomet, publiées en 2005 dans
un journal danois. Les juges ont estimé que "les limites admissibles de la
liberté d'expression(n'avaient) pas été atteintes". L'UOIF a fait appel de
cette décision, mais le procureur a requis, une nouvelle fois, la relaxe, en
début d'année 2008.
On apprenait par ailleurs, en janvier 2007, qu'un suspect avait été
appréhendé au Maroc dans le cadre de l'enquête sur les menaces de mort
proférées contre Robert Redeker, auteur d'une tribune critiquant durement
l'Islam, parue dans Le Figaro trois mois plus tôt. Le jeune homme aurait avoué
être à l'origine des menaces, diffusées sur un site Internet.
Rebondissement aux antipodes
L'année 2007 a permis des avancées dans la disparition de Jean-Pascal
Couraud dit "JPK", en Polynésie française, en décembre 1997. Dix ans après les
faits, les parties civiles ont enfin pu obtenir copie du dossier, dont la
consultation a renforcé leur conviction que le rédacteur en chef des Nouvelles
de Tahiti avait été assassiné. Selon l'avocat de la famille, la découverte de
deux documents relatifs à un compte appartenant à Gaston Flosse, l'ancien
président polynésien, sur le disque dur du général Rondot - dans le cadre de
l'affaire Clearstream -, prouve la menace que pouvaient constituer les
documents dont JPK disait disposer. Sollicitée par le comité de soutien au
journaliste, Rachida Dati a assuré que "la direction des Affaires criminelles
avait été saisie du dossier et qu'il serait étudié avec la plus grande
attention".
Renseignements: Katherine Borlongan, Directrice générale, Reporters sans
frontières, (514) 521-4111, Cell: (514) 258-4208, Télécopieur: (514) 521-7771,
rsfcanada@rsf.org
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Localisation : montpellier
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tendances politiques : anarchiste
Date d'inscription : 18/02/2008
Niveau de Courtoisie:
Gérer par le Tribunal:
(14/14)
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