Deux attachés militaires américains expulsés de Russie

Deux attachés militaires américains expulsés de Russie
Le département d'État américain a annoncé jeudi l'expulsion de deux attachés militaires américains de Russie, intervenue peu après l'expulsion d'un attaché militaire russe de Washington, le deuxième en cinq mois.
«Ils ont demandé que deux de nos attachés militaires quittent le pays», a déclaré un porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères, Gonzo Gallegos, refusant de préciser les raisons de cette expulsion.

Selon un responsable du département d'État ayant requis l'anonymat, les deux attachés militaires, dont l'identité n'a pas été révélée, ont reçu l'ordre de quitter le pays le 28 avril et ont regagné les États-Unis au cours des dernières 48 heures.

A Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères, contacté par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire sur ces expulsions.

Un autre porte-parole du département d'État, Sean McCormack, a indiqué que les États-Unis n'étaient pas convaincus par la justification présentée par les autorités russes.

«Ils nous ont donné une raison. Nous pensons que l'expulsion n'était pas justifiée», a indiqué M. McCormack au cours d'une conférence de presse.

Selon une autre source proche du dossier, les deux militaires américains ont apparemment été victimes d'une provocation. Ils visitaient une usine lorsqu'ils ont été pris dans une «altercation» dont l'origine n'a pas été clairement établie, a précisé cette source.

Les États-Unis n'ont cependant pas l'intention de répliquer à ces expulsions: «Nous n'avons pas l'intention de mener d'autres actions en réponse», a déclaré M. McCormack.

Le porte-parole a démenti que cette expulsion soit liée à celles d'attachés militaires russes de Washington.

Il a révélé qu'un premier diplomate américain avait été expulsé de Russie le 14 avril en réponse à celle d'un Russe basé à New York début novembre. Un autre diplomate russe a été expulsé le 22 (BIEN: 22) avril des États-Unis, a-t-il précisé.

«Je ne peux pas vous dire quelle est la réelle question derrière cela», a-t-il déclaré.

Cet incident aux accents de Guerre froide intervient au moment où Vladimir Poutine est devenu jeudi premier ministre, inaugurant son tandem avec le nouveau président russe Dmitri Medvedev qui lui a concédé un «rôle clé» dans la gestion des affaires.

De sérieuses querelles, comme un projet antimissile américain en Europe ou l'extension de l'OTAN dans l'ancienne zone soviétique, ont opposé les États-Unis et la Russie au cours des derniers mois.

M. Bush, qui quitte la Maison-Blanche en janvier 2009, s'est employé à dissiper les tensions en proposant un partenariat stratégique, avec la volonté proclamée de laisser la maison américano-russe dans un état convenable à son successeur ainsi qu'à celui de Vladimir Poutine.

Mais la Maison-Blanche a brutalement haussé le ton mardi et employé son langage le plus vigoureux depuis longtemps à l'adresse de la Russie pour qu'elle cesse ses «provocations» dans deux territoires sécessionnistes de Géorgie, alliée de l'Amérique.