Le bouclier antimissile américain menace la Russie (Fidel Castro)

MEXICO, 8 avril - RIA Novosti. L'ancien dirigeant cubain Fidel Castro s'en est pris mardi au déploiement du bouclier antimissile américain en Europe de l'Est, estimant que ce projet menaçait la sécurité de la Russie.

"Les Etats-Unis sont en train de créer un bouclier antimissile, et ils en déploient des éléments en Europe de l'Est pour intimider la Russie", a-t-il déclaré dans un article publié mardi par le quotidien cubain Granma.

Les Etats-Unis demandent à la République tchèque et à la Pologne d'accueillir sur leur sol des éléments du bouclier antimissile américain pour parer à d'éventuelles attaques venant d'Iran ou de Corée du Nord. Moscou, se sentant menacé, a exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines pour rassurer la Russie.

Selon le leader de la révolution cubaine, les projets militaires des Etats-Unis menacent également la Chine et tous les autres pays sans exception, leur objectif étant de les "diviser en alliés et en ennemis".

"George W. Bush qualifie de terroristes les Etats qui lui déplaisent", a affirmé M. Castro, avant d'appeler la Russie à s'orienter sur l'Asie.

"L'Europe est incontestablement le centre culturel mondial et le principal consommateur de gaz et de pétrole russes, mais la Russie devrait faire plus de cas de l'Asie qui, par le biais de ses organisations commerciales, dont le groupe de Shanghai, pourrait l'aider à rejoindre l'OMC plus rapidement", a estimé l'ancien dirigeant cubain.

Dans les colonnes du quotidien Granma, Fidel Castro a par ailleurs vivement critiqué la politique économique de Washington.

"En introduisant des mesures protectionnistes dans le commerce, les Etats-Unis cherchent à créer des conditions exclusives pour les producteurs américains, tout en comprenant parfaitement que les travailleurs américains ne peuvent pas rivaliser avec les travailleurs du tiers-monde", a-t-il estimé.

"Ce n'est pas un hasard si les multinationales délocalisent leurs productions vers des pays en développement où la main-d'oeuvre est meilleur marché et, après avoir vendu les produits aux cours mondiaux, empochent la différence", a-t-il ajouté.