quelle guerre pour 2018 ?
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quelle guerre pour 2018 ?
Semaine spéciale sur Rue89 : quelle guerre pour 2018 ?
Rue89 s'associe à France-Culture pour tenter de savoir à quoi ressembleront les guerres du futur, à l'horizon 2018. Pour ce faire, vous retrouverez cette semaine des émissions de la radio et des articles de votre site préféré. Pour vous inspirer et nous donner vos réponses à la question: "Quelle guerre en 2018?", un premier papier de Jean Lebrun.
La Grande Guerre, dont on célèbre la fin, a été l'élément déclencheur décisif du XXe siècle, qu'elle a marqué de son empreinte mortuaire. Par sa brutalité, elle a excédé les limites laborieusement fixées lors des conflits antérieurs.
Elle a été la première d'une longue série d'états de violence brutale, d'éclipses d'humanité qui ont obscurci l' époque. Elle a, de plus,accouché des deux systèmes idéologiques les plus meurtriers que l'histoire ait connus.
Demain, la guerre...
Pour commémorer le 90e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, France Culture explore l'art de la guerre sous toutes ses formes: images, scènes, récits.
Autant de narrations qui inspirent aujourd'hui encore la pensée militaire. A suivre toute cette semaine, dans lesprogrammes de France Culture.
La semaine que France Culture, en association avec Rue89, consacre à la guerre, s'attardera peu sur l'anniversaire de l'armistice.
Attentive, par priorité, aux conflits actuels ou en germe, elle retiendra cependant, parmi bien d'autres sujets de réflexion, qu'en 1917, commence, avec l'arrivée des troupes de Pershing en Europe, un siècle américain dont on peut se demander s'il ne s'achève pas aujourd'hui.
Pour les Etats-Unis, la victoire pas le triomphe
La montée progressive, au long des décennies, de l'influence économique, politique, militaire, idéologique de la "Cité brillant sur la colline" (Ronald Reagan) a atteint son zenith avec le démembrement de l'Union soviétique.
Le président Bush père se garda d'aller danser sur le mur de Berlin. Attaché, d'instinct, au statu quo, il savait que, de la victoire, ne naîtrait pas nécessairement le triomphe. Et, en effet, sous l'apparence de la supériorité totale, les contradictions n'ont cessé de se cristalliser au fil des années 90.
Pendant la guerre du Kosovo, sous Clinton, les Etats-Unis manifestent leur détermination à imposer leurs règles à leurs adversaires comme à leurs alliés mais, en même temps, laissent voir les limites des efforts qu'ils sont prêts à consentir.
Et quand ils vont soudain au-delà, dans la seconde guerre et l'occupation prolongée de l'Irak, ils se retrouvent pris au piège de leur propre puissance. Le terrorisme, qui avait déjà provoqué le second Pearl Harbor du 11 septembre, est, plus encore qu'un ennemi insaisissable, une tactique; il exige, pour être contrecarré, à la fois mobilité, furtivité et complexité; il contraint à la suspension des libertés que la démocratie prétend défendre; il révèle que le géant peut avoir des pieds d'argile.
Un moment unipolaire supposait l'intégration économique
Pis: le moment unipolaire supposait l'intégration économique des grands ensembles économiques du monde dans un système global conforme aux intérêts de l'Amérique. Clinton réussit certes le développement des exportations et obtint en fin de mandat l'admission de la Chine dans l'OMC.
Moyennant quoi, ironisa le Nobel 2008 d'économie, Paul Krugman, "les Américains pouvaient vivre en se vendant toujours plus cher les uns aux autres des maisons financées par l'argent emprunté à la Chine". La crise financière présente et la crise économique à venir modifient fondamentalement cette donne: depuis longtemps, d'ailleurs, la redistribution des cartes au profit des pays émérgents avait commencé...
Le blog Lignes de fronts
Pour accompagner cette semaine de réflexion sur la guerre, Rue89 vous propose, avec France Culture et l'INA, un nouveau blog sur la cartographie des conflits.Lignes de fronts vous tiendra informé de l'évolution des conflits, en vous permettant d'y retrouver tous les articles de Rue89 consacrés à ce thème.
Moment unipolaire, unilatéralisme, archi-unilatéralisme pendant le premier mandat de Bush jr... Cette époque, brève, est finie. Le président Pompidou prévoyait que l'Amérique ne serait plus le soleil, seulement une planète.
Il disait cela avec trop d'avance, mais il le disait en Asie, et le système hybride qui s'annonce déplacera peu à peu son centre de gravité vers ce continent. Quelle place, dans cette perspective, à l'Europe? Sans doute pas celle que Pompidou, trop optimiste, prévoyait.
Et, face aux nouvelles menaces, quelle confiance faire encore à la liberté des échanges? Les Etats-Unis, au moins dans la période récente, faisaient le pari que le commerce sans entrave va de pair avec la paix. Mais la première mondialisation qui se voulait heureuse s'est fracassée -on y revient- avec la Première Guerre...
En vérité, ce qui se passe, c'est qu'on ne sait pas ce qui se passe. Les stratèges ont ceci de commun avec les responsables financiers qu'ils cherchent l'horizon de 2018 à tâtons, dans l'obscurité, armés d'une pauvre lanterne.
Par Jean Lebrun | Conseiller aux programmes France-Culture | 07/11/2008 | 20H14
Semaine spéciale sur Rue89 : quelle guerre pour 2018 ?
Rue89 s'associe à France-Culture pour tenter de savoir à quoi ressembleront les guerres du futur, à l'horizon 2018. Pour ce faire, vous retrouverez cette semaine des émissions de la radio et des articles de votre site préféré. Pour vous inspirer et nous donner vos réponses à la question: "Quelle guerre en 2018?", un premier papier de Jean Lebrun.
La Grande Guerre, dont on célèbre la fin, a été l'élément déclencheur décisif du XXe siècle, qu'elle a marqué de son empreinte mortuaire. Par sa brutalité, elle a excédé les limites laborieusement fixées lors des conflits antérieurs.
Elle a été la première d'une longue série d'états de violence brutale, d'éclipses d'humanité qui ont obscurci l' époque. Elle a, de plus,accouché des deux systèmes idéologiques les plus meurtriers que l'histoire ait connus.
Demain, la guerre...
Pour commémorer le 90e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, France Culture explore l'art de la guerre sous toutes ses formes: images, scènes, récits.
Autant de narrations qui inspirent aujourd'hui encore la pensée militaire. A suivre toute cette semaine, dans lesprogrammes de France Culture.
La semaine que France Culture, en association avec Rue89, consacre à la guerre, s'attardera peu sur l'anniversaire de l'armistice.
Attentive, par priorité, aux conflits actuels ou en germe, elle retiendra cependant, parmi bien d'autres sujets de réflexion, qu'en 1917, commence, avec l'arrivée des troupes de Pershing en Europe, un siècle américain dont on peut se demander s'il ne s'achève pas aujourd'hui.
Pour les Etats-Unis, la victoire pas le triomphe
La montée progressive, au long des décennies, de l'influence économique, politique, militaire, idéologique de la "Cité brillant sur la colline" (Ronald Reagan) a atteint son zenith avec le démembrement de l'Union soviétique.
Le président Bush père se garda d'aller danser sur le mur de Berlin. Attaché, d'instinct, au statu quo, il savait que, de la victoire, ne naîtrait pas nécessairement le triomphe. Et, en effet, sous l'apparence de la supériorité totale, les contradictions n'ont cessé de se cristalliser au fil des années 90.
Pendant la guerre du Kosovo, sous Clinton, les Etats-Unis manifestent leur détermination à imposer leurs règles à leurs adversaires comme à leurs alliés mais, en même temps, laissent voir les limites des efforts qu'ils sont prêts à consentir.
Et quand ils vont soudain au-delà, dans la seconde guerre et l'occupation prolongée de l'Irak, ils se retrouvent pris au piège de leur propre puissance. Le terrorisme, qui avait déjà provoqué le second Pearl Harbor du 11 septembre, est, plus encore qu'un ennemi insaisissable, une tactique; il exige, pour être contrecarré, à la fois mobilité, furtivité et complexité; il contraint à la suspension des libertés que la démocratie prétend défendre; il révèle que le géant peut avoir des pieds d'argile.
Un moment unipolaire supposait l'intégration économique
Pis: le moment unipolaire supposait l'intégration économique des grands ensembles économiques du monde dans un système global conforme aux intérêts de l'Amérique. Clinton réussit certes le développement des exportations et obtint en fin de mandat l'admission de la Chine dans l'OMC.
Moyennant quoi, ironisa le Nobel 2008 d'économie, Paul Krugman, "les Américains pouvaient vivre en se vendant toujours plus cher les uns aux autres des maisons financées par l'argent emprunté à la Chine". La crise financière présente et la crise économique à venir modifient fondamentalement cette donne: depuis longtemps, d'ailleurs, la redistribution des cartes au profit des pays émérgents avait commencé...
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Pour accompagner cette semaine de réflexion sur la guerre, Rue89 vous propose, avec France Culture et l'INA, un nouveau blog sur la cartographie des conflits.Lignes de fronts vous tiendra informé de l'évolution des conflits, en vous permettant d'y retrouver tous les articles de Rue89 consacrés à ce thème.
Moment unipolaire, unilatéralisme, archi-unilatéralisme pendant le premier mandat de Bush jr... Cette époque, brève, est finie. Le président Pompidou prévoyait que l'Amérique ne serait plus le soleil, seulement une planète.
Il disait cela avec trop d'avance, mais il le disait en Asie, et le système hybride qui s'annonce déplacera peu à peu son centre de gravité vers ce continent. Quelle place, dans cette perspective, à l'Europe? Sans doute pas celle que Pompidou, trop optimiste, prévoyait.
Et, face aux nouvelles menaces, quelle confiance faire encore à la liberté des échanges? Les Etats-Unis, au moins dans la période récente, faisaient le pari que le commerce sans entrave va de pair avec la paix. Mais la première mondialisation qui se voulait heureuse s'est fracassée -on y revient- avec la Première Guerre...
En vérité, ce qui se passe, c'est qu'on ne sait pas ce qui se passe. Les stratèges ont ceci de commun avec les responsables financiers qu'ils cherchent l'horizon de 2018 à tâtons, dans l'obscurité, armés d'une pauvre lanterne.
Par Jean Lebrun | Conseiller aux programmes France-Culture | 07/11/2008 | 20H14
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