Cercle d’Etudes Marxistes

Cercle d’Etudes Marxistes
Jeudi 5 juin 2008 à 20h
Au centre 665, route de Mende
A Montpellier (près de la Fac Paul Valéry)
Présenté par le Courant Communiste Internationaliste du Parti des Travailleurs (IVème Internationale).
Intervenants :
LUCIEN GAUTHIER (direction nationale du CCI)
JO CARBONNELL et DIDIER SCHEIN
La grève générale de mai-juin 1968 et les combats d’aujourd’hui
« Il ne faut pas confondre le tumultueux et formidable torrent de la grève générale avec l’écume qu’elle a soulevée, et sur quoi s’est volontairement concentrée l’attention de la plupart de ceux qui ont traité des « événements ».
Ce qui caractérise mai-juin 1968, ce n’est pas la gesticulation de la petite bourgeoisie intellectuelle, c’est le puissant mouvement des exploités se dressant comme classe contre leurs exploiteurs. C’est là ce qui fait du printemps 1968 un moment d’importance historique. Soit dit en passant, la participation de la jeunesse étudiante à la grève générale, la place qu’elle a tenue ne se limite nullement à cette confuse « contestation », à cette protestation de « l’individu » à quoi on a voulu la réduire : elle est d’abord dans la volonté de combat, l’initiative révolutionnaire, l’ardeur, le sens des responsabilités des milliers d’étudiants refusant l’avenir de déchéance que leur offrait la société capitaliste et prenant part, une part entière, à la grève générale, comme des combattants d’avant-garde de cette grève.
Il faut se méfier d’un lyrisme incertain qui insiste, à toute force, sur le caractère « inédit » de la grève générale de mai-juin 1968. L’exploitation capitaliste n’est pas chose neuve, et le combat contre cette exploitation, le combat pour le socialisme, n’a jamais cessé, y compris dans les pays capitalistes avancés, n’en déplaise à tous ceux qui ont abandonné la lutte du prolétariat et qui ont cherché à rejeter sur lui leur démission. La grève générale d’août 1953, la grève générale belge de 1960, la grève des mineurs de 1963, par exemple, sont là pour l’attester.
Mai-juin 1968 : une grève d’une ampleur considérable. Toutes les couches, toutes les catégories de la classe ouvrière sont entrées dans la grève générale et, autour de la classe ouvrière, les couches de la petite bourgeoisie, des fractions importantes des professions libérales, les intellectuels se sont unis contre le régime capitaliste. Ensuite, le rôle éminent tenu dans la grève générale par la jeunesse travailleuse, manuelle et intellectuelle. Rôle éminent qui ne tenait ni à une mystérieuse vertu de la jeunesse en soi, ni à l’exacerbation d’un « conflit des générations », mais au fait que les jeunes générations de la classe ouvrière, éduquées par les conditions dans les quelles se survit l’impérialisme pourrissant, ne voient d’autre horizon, dans le cadre de la société capitaliste, que leur surexploitation et leur déchéance et n’ont d’autre perspective que la lutte. »
Extrait du supplément au n°437
d’Informations Ouvrières d’octobre 1968