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suivi thérapeutique, RMI rime-t-il avec folie ?

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Message par avec-amour-et-paix Ven 6 Mar - 8:07

CECCOF : suivi thérapeutique, RMI rime-t-il avec folie ?
jeudi 5 mars 2009 par collectif rto

Autrement dit, une histoire de fous pour que vous sortiez du dispositif RMI le plus rapidement possible…
Nous sommes mercredi, jour de la permanence du Réseau Solidaire d’Allocataires qui se déroule devant la CAF Jaurès dans le 19ème arrondissement de Paris. Aujourd’hui à 14h00, pour la ballade offensive collective, nous décidons de nous rendre dans le 11ème, dans un lieu où de plus en plus de RMIstes sont refourgués et ceci sans leur en avoir touché mot auparavant : une structure privée à caractère thérapeutique, où le référent est remplacé par un psychologue. Pour avoir un aperçu de cette politique de stigmatisation menée à leurs encontre, avec le fichage-flicage des allocataires en plein centre d’insertion, jeter un œil sur le témoignage d’un précaire du travail social en lutte de la ville de Colmar (Haut-Rhin) http://www.collectif-rto.org/spip.php ?article749

La précaire que nous accompagnons est RMIste depuis juin 2002. Depuis décembre 2003, le suivi de ses contrats d’insertion s’effectuait à la CAPI 3. Il y a peu, cette personne reçoit un courrier émanant de la CAPI, qui a fait part de sa situation à un autre service qui la contactera ultérieurement : CECCOF.

En fouillant sur internet, il y a de quoi s’inquiéter par rapport à un suivi psychologique et lorsque nous débarquons devant l’établissement en question, c’est flagrant ; ce qu’indique la plaque nous saute aux yeux : CENTRE D’ETUDES CLINIQUES DES COMMUNICATIONS FAMILIALES.

On est une dizaine, et au premier abord, on ne nous crée aucune difficulté, nous pénétrons à l’intérieur du bâtiment tranquillement. Logique : cette structure clinique se base sur la systémique, une méthode de soin thérapeutique où les « problèmes » du patient se traitent avec les membres de sa famille, la source de ses « problèmes » ne venant pas directement de l’individu en lui-même, mais de son entourage etc, d’où la base de la thérapie familiale. On ne peut y être suivi individuellement, sauf depuis 1994 dont une convention avec la DASES, pour l’habilitation de prise en charge d’allocataires du RMI…

On nous fait juste remarquer que nous aurions pu quand même prendre rendez-vous avant par téléphone, au lieu de venir comme ça. Nous enchaînons en demandant à voir la direction de cet endroit, afin d’obtenir des explications sur le transfert du dossier de la personne pour qui nous sommes présents ; qui au départ dépendait de la CAPI 3 pour son suivi et va se retrouver au CECCOF sous peu, sans en avoir été informée préalablement et qui n’est pas d’accord avec ce concept.

Nous voilà donc en train de patienter dans une salle, dont le décor nous fait quelque peu froid dans le dos. Une immense glace à l’aspect sans tain est accrochée à tout un pan d’un des murs de la pièce. (La personne qui nous reçoit, niera qu’elle soit sans tain. Par contre, s’agissant de l’étage où l’on pratique les thérapies familiales, il nous assurera que c’est fait sous la surveillance de caméras, et qu’effectivement, il y a la présence d’une glace sans tain… « C’est le bureau de la comptable, derrière. Rien à craindre ! » Ajoutera-t-il en riant. Nous voilà déjà classés dans le rang des paranoïaques.) Le reste donne une vague atmosphère, comme si nous étions dans la salle d’attente d’un dentiste. Au bout d’un petit moment, le directeur responsable du service RMI du CECCOF, vient à notre rencontre. La précaire concernée explique la raison de sa venue et exprime le désir que son dossier reparte à la CAPI 3 . D’après le directeur, un grand nombre de gens au RMI dont les dossiers lui sont confiés, et qui arrivent devant le CECCOF pour leur premier entretien, prennent peur en lisant la fameuse plaque, se demandant s’il ne s’agit pas d’une secte et pensant que quelque chose de pas net se cache là-dessous… Il aurait soi-disant émis le souhait auprès de la direction du CECCOF du service thérapeutique, qu’une plaque mentionnant la prise en charge des allocataires du RMI soit placée à côté de celle d’origine, mais celle-ci aurait proclamé un refus. Ce qui démontrerait l’optique de l’établissement, en voulant garder le statut clinique uniquement…

Le directeur nous vente également le magnifique papier à lettre utilisé par eux pour les convocations, avec comme entête d’un côté le fabuleux logo du CECCOF consultation et de l’autre « Association conventionnée par le département de Paris pour le suivi global des bénéficiaires du RMI ».

Le CECCOF fait parti des associations subventionnées concernant le renouvellement des marchés, de l’insertion et du suivi des Rmistes voulu par la Ville de Paris ; où un certain nombre de dossiers d’allocataires vont atterrir quelques mois avant la mise en place du RSA, qui sera effective le 1 juillet 2009. Avec un public ciblé : Problèmes d’addictions, troubles psychologiques, SDF et sortants de prison, familles spécialisées et plus de 3 ans dans le dispositif. Une assoc psy vous prendra en charge ; parmi les critères sur lesquels ils se seront basés, vous risquez d’arriver au CECCOF pour :



• Problèmes d’addictions : 50 dossiers

• Troubles psychologique : 250 dossiers

• Plus de 3 ans dans le dispositif : 200 dossiers


Autrement dit, une histoire de fous pour que vous sortiez du dispositif RMI le plus rapidement possible…
Selon ses dires, les lots des dossiers RMI ainsi que ceux des dossiers thérapeutiques, une fois qu’ils arrivent chez eux, n’ont pas de différence d’accueil et de traitement…

Chose étrange, au CECCOF, on peut avoir un référent RMI psychologue, heu… non, qui a un diplôme en psychologie mais qui bien entendu n’exercerait pas sa compétence… De plus, si on ne lui pose pas la question directement, on ne saura jamais qu’il est muni de « ce fameux diplôme » !

Ce monsieur ne voit aucun inconvénient du fait que quelqu’un soit contraint d’accepter un suivi spécifique. Il estime que si une personne est au RMI depuis plus de trois ans, c’est qu’elle doit avoir des problèmes particuliers à gérer et à résoudre. Si l’allocataire ne trouve pas d’emploi assez rapidement, c’est qu’il se sent trop déprimé pour aller chercher du travail, c’est que ça cache tout bonnement un malaise psychologique…

Nous lui faisons remarquer les contraintes qu’on a à subir pour 400 euros par mois, les convocations à répétition dans son centre d’insertion (Rien que pour se justifier encore et encore…) et les problèmes logiques qui y sont liés (ça peut être le mal-logement, le loyer et EDF à régler, les dépenses d’ordre alimentaire etc…). Problèmes qui relèvent justement de la politique mise en place, qui n’ont absolument rien à voir avec une quelconque maladie mentale. Il est si facile de suggérer à un allocataire, qui avec la menace de la suspension planant au dessus de sa tête, fermera peut-être les yeux si on lui dit que ça fait x années qu’il est au RMI, qu’il a peut-être besoin de voir un psychologue, ou tout simplement de l’envoyer sur une structure telle que le CECCOF. Et même s’il découvre ce dont il s’agit uniquement une fois sur place, il y restera probablement, sinon il sait très bien que du jour au lendemain, il peut se retrouver sans rien… Et on peut aller comme ça très loin, en lui suggérant des tas de conneries et en lui faisant signer des contrats d’insertion de plus en plus immondes…

Nous ressortons d’ici avec la parole du directeur que le dossier de la précaire ne serait pas pris en charge par le CECCOF et qu’il reprendra contact avec la CAPI 3.

Dans les trois jours suivant notre visite, un courrier provenant du CECCOF informe celle-ci que sous l’opposition ferme à son orientation de la part du collectif et de la précaire vers leur association, un contact a été pris avec la CAPI 3 où il a été convenu que sa situation serait évoquée lors d’une prochaine réunion d’orientation, afin de décider d’une orientation différente. La rapidité dudit courrier le prouve, un rapport de force évident vient de se former : la possibilité d’être suivi ailleurs. Quand on sait qu’il y a quelques années, demander ne serait-ce que de changer de référent, c’était tout un pataquès, cela en dit long sur le malaise créé par toute publicité et critique sur la politique de l’insertion menée par Delanoë. Parce qu’isolés face à cette politique de la précarisation, combien d’autres précaires sont forcés d’accepter une injonction thérapeutique pour pouvoir continuer à percevoir leurs malheureux 400 euros par mois ? Collectivement, c’est à nous de mettre la pression sur ce genre de structures, sur leur pratique inacceptable faite à notre insu, et non l’inverse.

Vous aussi vous êtes sur le point de changer de structure et vous avez des doutes quant à sa nature ? Ou vous êtes déjà suivi par une structure douteuse et vous voudriez pouvoir en changer, retourner vers un centre d’insertion dit "classique" ? Contactez-nous, passez à notre permanence. N’hésitez pas à nous envoyer un témoignage de votre vécu au sein d’une de ces structures.

Reseau Solidaire d’Allocataires Envie d’infos, de conseils, de luttes et de solidarité ? Permanence tous les mercredis de 13H à 14H devant la CAF Jaurès, 87 avenue Jean Jaurès métro Laumière ou Jaurès. Nous organisons ensuite chaque mercredi après midi des actions solidaires et collectives pour faire valoir de droits, résister aux contrôles, aux radiations et exiger tout ce dont nous avons besoin pour vivre.

Tel : 09 54 70 66 22

Mail :ctc.rsa@gmail.com

Site : http://www.collectif-rto.org ou http://www.ac.eu.org
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