FRANCE: J.C. MARCHIANI gracié ?

FRANCE: J.C. MARCHIANI gracié ?
C'est la CGT pénitentiaire qui l'annonce jeudi dans un communiqué, confirmant une information du Point : l'ex-préfet du Var Jean-Charles Marchiani, condamné à trois ans de prison ferme pour corruption dans plusieurs affaires, pourrait bénéficier d'une grâce individuelle de Nicolas Sarkozy à Noël

La CGT s'insurge contre cette décision prise «en catimini», que confirment officieusement plusieurs sources proches du dossier. L'Elysée se contente pour le moment de rappeler que Nicolas Sarkozy a demandé «demandé des propositions au garde des Sceaux» pour faire bénéficier une cinquantaine de détenus d'une grâce individuelle.

Après avoir abandonné la tradition de la grâce collective du 14 juillet, Nicolas Sarkozy avait souhaité cette mesure symbolique : libérer à Noël quelques dizaines de détenus selon certains critères. Parmi ces éléments cités par le chef de l'Etat dans un courrier à Rachida Dati figuraient «une détermination hors du commun à suivre une formation professionnelle», «la preuve d'un courage ou d'une solidarité exemplaire» ou un effort pour «indemniser significativement leurs victimes».

«Décidément, les critères de méritocratie du pouvoir sont bien particuliers. Quel acte de bravoure que de séjourner dans le quartier VIP de la prison de Paris-la-Santé», se moque la CGT dans son communiqué.



L'artisan de la libération des otages français du Liban


Considéré comme l'un des artisans de la libération des otages français au Liban, Jean-Charles Marchiani, est un ancien agent secret très proche de Charles Pasqua. Il a d'ailleurs été élu député européen sur la liste Pasqua-Villiers en 1999. L'ancien préfet est au centre de l'affaire des commissions occultes sur des ventes d'armes à l'Angola, dont le procès se poursuit depuis le 6 octobre.

Son actuelle incarcération a lieu pour d'autres affaires de corruption, notamment dans l'affaire ADP-Vanderland, où il aurait perçu des commissions pour le marché du tri des bagages à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, mais aussi pour un marché des boîtes de vitesses des chars Leclerc à destination des Emirats arabes unis. Ces deux affaires lui ont valu trois et un an de prison ferme, deux peines confondues par la justice.

Nicolas Sarkozy avait déjà expliqué en avril dernier qu'il «réfléchissait» à une «grâce partielle» de l'ex-préfet. Selon Le Point, c'est «afin d'éviter que cette mesure de clémence ne soit interprétée comme du favoritisme» que le chef de l'Etat aurait demandé à Rachida Dati les dossiers d'une cinquantaine de détenus.

Selon l'article 17 de la Constitution, le président de la République dispose du «droit de faire grâce à titre individuel». Un privilège rarement utilisé, puisque le dernier cas remonte en 1996. Jacques Chirac avait réduit la peine du jardinier Omar Raddad, dont l'implication dans le meurtre de Ghislaine Marchal était controversée.
http://www.lefigaro.fr/politique/2008/12/11/01002-20081211ARTFIG00501-l-ex-prefet-marchiani-pourrait-etre-gracie-par-sarkozy-.php