Nomenklatura:Bernard Kouchner poursuivi en justice au théâtre Dejazet
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Nomenklatura:Bernard Kouchner poursuivi en justice au théâtre Dejazet
Nomenklatura:Bernard Kouchner poursuivi en justice au théâtre Dejazet
Il est accusé de : détournement de l’humanitaire, avarice aiguë, obsession des « génocides », corruption et tentatives de corruption de journalistes, narcissisme en réunion, soumission extrême à la firme Total en Birmanie, abus de pouvoir en liaison avec la place clef de sa reine Christine Ockrent dans le monde médiatique.
Selon l’avocat de la partie civile, il y aurait une circonstance aggravante : son incompétence mathématique. Le docteur n’aurait pas su compter les sacs de riz qu’il a apportés en Somalie : « 9000 tonnes de riz, deux mois de nourriture pour le pays », selon Kouchner, mais « seulement trois jours de nourriture, et pour Mogadiscio », la capitale, selon un connaisseur du dossier.
Bernard Kouchner est poursuivi par des revanchards, des culs de jattes, des Biafrais, des lâches, des frustrés, des Birmans, des Médecins du Monde, rien que des jaloux.
Parmi ces accusateurs, on reconnaît : Jacques Vergès, Daniel Mermet (France Inter), Nicolas Beau (Bakchich), Didier Porte (humoriste), Jean-Baptiste Naudet (Le Nouvel Obs), Richard Labévière (journaliste), Philippe Cohen (Vendredi), François Ruffin (journaliste), Francis Christophe (journaliste), Annie Faure (médecin), Christophe Clerc (avocat), Xavier Monnier, Bertrand Rothé, Anaëlle Verzaux (Bakchich).
Notre ministre des Affaires étrangères sera représenté par son avocat, qui mettra toute sa verve pour défendre son client.
Le procès aura lieu le mardi 25 novembre 2008 à 20h, au théâtre Dejazet, Place de la République à Paris (Métro République). Même lieux, même heure, pour la deuxième représentation, le lundi 1er décembre.
Entrée 12 euros, sauf pour celles et ceux qui, solidaires de Bernard Kouchner, viennent avec un grain de riz (dans ce cas, c’est 10 euros).
Réservez dès aujourd’hui vos places, en appelant le théâtre Dejazet, au : 01 48 87 52 55. Attention, il n’y a pas de réservation par e-mail.
Pour témoigner en faveur ou en défaveur de Bernard Kouchner, écrivez-nous sur Bakchich.info, ou sur le site non officiel de « Là-bas si j’y suis ».
www.la-bas.org
Notes :
Le procès de Christine Ockrent
Le président : Gardes, faites entrer l’accusée ! Madame Ockrent, le procureur a longtemps choisi de vous épargner afin qu’un spécimen de ce que le journalisme français comporte de plus sordide – connivences avec les puissants, passion pour l’argent, le patronat, BHL et l’armée américaine – agisse en toute liberté. Las de cette tolérance à vertu « pédagogique », le Parquet engage des poursuites contre vous. Monsieur le Procureur, vous avez la parole.
Le procureur : Je vais tenter de résumer l’acte d’accusation [Il montre l’amoncellement des dossiers.] en une citation. Elle a pour auteur Jean-Luc Lagardère et date d’avril 1987. Vous faites alors partie de sa dream team, qui dispute TF1 à Bouygues. Annonçant que, s’il l’emportait, vous seriez sa directrice de l’information, Lagardère précise : « Mme Christine Ockrent, je n’ai pas besoin de vous la présenter, elle représente à mes yeux ce qu’un journaliste doit être avec dignité, réserve, professionnalisme, indépendamment de toute influence et de quelque ordre, particulièrement politique, elle fait son métier. » Ce compliment situait l’étiage de votre indépendance. Car l’autre perle rare de Lagardère, c’était [Il ménage son effet.]… Étienne Mougeotte ! [Vomissements dans la salle.]
L’accusée : En réalité, Jean-Luc [Lagardère, ndlr.] avait beaucoup apprécié un entretien qu’en janvier 1983 j’accorda au Monde.
Le président : Vous souhaitez vous distinguer en employant un passé simple ? Alors c’est « j’accordai »…
L’accusée [Vexée.] : Soit. J’y déclara : « La France est un tout petit pays. Le milieu journalistique y côtoie donc un monde politique, syndical, artistique, restreint et hermétique. Ce sont ces mêmes cinq mille personnes qui vont faire les choses, les commenter, les répercuter. Une vraie Nomenklatura. L’autocensure est directement liée au problème de la distance qu’il est nécessaire de maintenir entre le journaliste et ses informateurs. »
Le procureur [Il ricane.] : Cinq mille personnes ? Pourtant, aussi peu « distants » que vous de la Nomenklatura, il n’y a guère que Giesbert, PPDA, Plenel et Joffrin. [Au prononcé de ce nom, la salle entière pouffe.] Et le barbichu, lui, n’a pas épousé un ministre, mais Rothschild.
L’avocat : Assimiler ma cliente à ce sot est inadmissible ! Madame Ockrent a certes croisé Joffrin plusieurs fois à la Fondation Saint-Simon, mais elle s’y rendait pour fréquenter Serge July, Denis Olivennes, Anne Sinclair, Elkabbach, Rosanvallon, Colombani, Alain Duhamel, Minc et, surtout, Jean-Claude Trichet, qu’elle vénère comme un dieu belge car…
L’accusée [Coupant son avocat, elle explose.] : … Car je crie vive l’euro et vive Bruxelles à la face d’un peuple français analphabète, donc marxiste ! C’est par François Furet, qui m’avait conviée à Saint-Simon, que j’ai fait la connaissance de Jean-Claude, un gentleman exquis qui défend si bien ma jolie monnaie. [Elle sort de sa poche un billet de 500 euros et le mire avec amour. Son regard s’illumine.]
Le président : Nonobstant votre « professionnalisme », vous avez recommandé nombre de livres sans les avoirs lus, ni même ouverts. Ceux de vos amis, bien sûr : Labro, Colombani, Plenel, BHL (« Excellent livre, et qui devrait être d’une lecture indispensable pour tous ceux qui se réclament de la gauche diverse ») Jean Daniel (« Un très beau voyage à l’intérieur de la vie »). Mais vous êtes vous-même écrivaine puisque, dans votre célèbre ouvrage L’Europe racontée à mon fils, vous avez cette formule rimbaldienne : « Tu devines que la Commission se fiche parfaitement de la façon dont les Britanniques font caca. »
L’accusée : Jean Daniel, qui vient de mourir, a jugé mon ouvrage « précieux ». Et Bayrou a parlé d’un « très bon petit livre » : c’était dans mon émission… [Rires dans la salle.] Quant à Minc, il y a consacré deux articles enthousiastes dans Le Figaro.
L’avocat : Puisqu’on évoque Minc, je signale que le livre de ma cliente sur l’Europe n’a pas été plagié.
Le président : C’est dans un autre ouvrage de l’accusée, consacré à Hillary Clinton, que l’instruction a recensé neuf cas de plagiat. Passons. À propos d’un livre de Le Goff, vous avez eu cette phrase : « Je ne dirai pas que je l’ai lu. Mais j’ai commencé. » Et, quelques heures après la sortie d’un pavé de 572 pages de Furet, vous avez fait part de votre enthousiasme. Vous ne pouviez pas attendre de le déguster pour en parler ?
L’accusée : Ah ça non ! Vous pouvez me condamner à mort, mais lire du Furet est au-dessus de mes forces ! Je l’ai signalé parce qu’il était anticommuniste.
Le président : Vous avez en effet écrit dans votre livre de Mémoires, naturellement promu dans votre propre émission : « J’ai toujours éprouvé à l’égard du communisme, sous ses formes diverses, une répulsion viscérale. » « Sous ses formes diverses », cela signifie quoi ?
L’accusée : La fiscalité sur les hauts revenus, le droit du travail, le refus de la France de participer à la noble guerre humanitaire d’Irak, comme Bernard l’aurait voulu [Bernard K., attendri, lui lance des grains de riz.], la Sécurité sociale… Vous savez, la liste est tellement longue.
Le procureur : Le 8 février 1996, votre éditorial de L’Express est titré « Éloge de la globalisation ». Vous y fustigez « les lignes Maginot de l’esprit, qui, sous couvert de protéger l’“exception française”, abritent nos frilosités ». Et vous enchaînez sur un éloge de Davos, d’où vous reveniez : « Il est bon chaque année de prendre le chemin de Davos et d’écouter là-bas dans leur diversité… [Rires dans la salle. Le procureur reprend.] et leurs contradictions… [Rires.] tous ceux qui contribuent à changer la planète. On voit poindre des espoirs insoupçonnés. » Espoirs, mais lesquels ?
L’accusée : Après cette tribune, je suis souvent retournée à Davos. Mes espoirs ont alors été comblés par le montant alpestre…
Le président : alpin !
L’accusée [Vexée.] : … alpin de mes honoraires. Depuis, j’anime des ateliers lors des universités d’été du Medef. Ces à-côtés me rapportent jusqu’à 18 000 euros la demi-journée.
Le procureur : En décembre 1997, le patron des patrons Jean Gandois peste contre « cette convention collective qu’on a aujourd’hui ». Vous interrogez alors Serge July : « Est-ce qu’il n’y a pas là un réalisme qui est le bienvenu dans la langue de bois ? » Je…
L’accusée [Qui interrompt.] : Je n’aimais pas Gandois, trop à gauche. Mais son successeur, Ernest-Antoine Seillière, avec qui j’avais flirté à Sciences Po, est demeuré un bon ami, même s’il a un gros problème d’haleine…
Le président : Un bon ami au point que, quand vous interrogez le président Chirac le 2 avril 2002, vous lui demandez : « Le Medef a fait un certain nombre de propositions qui semblent assez bien accueillies par les Français. Et le Medef ne vous trouve pas assez audacieux dans votre désir de réforme. Vous leur dites quoi ? » Est-ce votre « ami » qui, nonobstant son haleine, vous avait soufflé la question ?
L’avocat : Bien sûr que non ! Ma cliente est d’abord journaliste. Avec elle, patronat et syndicats sont logés à la même enseigne. Elle peut admettre par exemple que « la CFDT s’est avancée avec beaucoup de courage dans la voie du réformisme en 2003 ». Elle se fie aux meilleurs experts.
Le procureur : Vos experts, parlons-en. C’est toujours les mêmes : Jacques Marseille, Michel Godet, Nicolas Baverez, Raymond Soubie, Jean-Paul Betbèze…
La défense : Et alors ?
Le procureur : Alors, les trois premiers sont sarkozystes, le quatrième travaille à l’Élysée, le dernier est conseiller rétribué du patronat européen.
Le président : Fustigeant les enseignants réclamant une augmentation, l’accusée a écrit : « Nous voulons toujours plus, sans jamais faire le lien entre nos finances personnelles et le budget de l’État. » Mais elle est fonctionnaire, payée 25 000 euros par mois (hors ménages), pour des émissions soporifiques.
L’accusée : À ceci près que Jospin m’a invitée à Florence en 1998. Et, huit ans plus tard, ce fut l’Égypte avec Sarkozy. Je viens de recevoir la Légion d’honneur en même temps qu’une présidence de chaîne financée par mon mari ministre. En somme, je vous emmerde.
Hourvari, des cris s’élèvent : « Même pas condamnée à faire des ménages, des vrais ! » « Assez de cette culture de l’excuse ! » Le procès est suspendu sine die car le scandale Ockrent continue…
Le Plan B n°13 (avril-mai 2008)
Une excellente initiative: Bernard Kouchner poursuivi en justice au théâtre Dejazet les 25 novembre et 1er décembre. Allez-y nombreux!
Il est accusé de : détournement de l’humanitaire, avarice aiguë, obsession des « génocides », corruption et tentatives de corruption de journalistes, narcissisme en réunion, soumission extrême à la firme Total en Birmanie, abus de pouvoir en liaison avec la place clef de sa reine Christine Ockrent dans le monde médiatique.
Selon l’avocat de la partie civile, il y aurait une circonstance aggravante : son incompétence mathématique. Le docteur n’aurait pas su compter les sacs de riz qu’il a apportés en Somalie : « 9000 tonnes de riz, deux mois de nourriture pour le pays », selon Kouchner, mais « seulement trois jours de nourriture, et pour Mogadiscio », la capitale, selon un connaisseur du dossier.
Bernard Kouchner est poursuivi par des revanchards, des culs de jattes, des Biafrais, des lâches, des frustrés, des Birmans, des Médecins du Monde, rien que des jaloux.
Parmi ces accusateurs, on reconnaît : Jacques Vergès, Daniel Mermet (France Inter), Nicolas Beau (Bakchich), Didier Porte (humoriste), Jean-Baptiste Naudet (Le Nouvel Obs), Richard Labévière (journaliste), Philippe Cohen (Vendredi), François Ruffin (journaliste), Francis Christophe (journaliste), Annie Faure (médecin), Christophe Clerc (avocat), Xavier Monnier, Bertrand Rothé, Anaëlle Verzaux (Bakchich).
Notre ministre des Affaires étrangères sera représenté par son avocat, qui mettra toute sa verve pour défendre son client.
Le procès aura lieu le mardi 25 novembre 2008 à 20h, au théâtre Dejazet, Place de la République à Paris (Métro République). Même lieux, même heure, pour la deuxième représentation, le lundi 1er décembre.
Entrée 12 euros, sauf pour celles et ceux qui, solidaires de Bernard Kouchner, viennent avec un grain de riz (dans ce cas, c’est 10 euros).
Réservez dès aujourd’hui vos places, en appelant le théâtre Dejazet, au : 01 48 87 52 55. Attention, il n’y a pas de réservation par e-mail.
Pour témoigner en faveur ou en défaveur de Bernard Kouchner, écrivez-nous sur Bakchich.info, ou sur le site non officiel de « Là-bas si j’y suis ».
www.la-bas.org
Notes :
Le procès de Christine Ockrent
Le président : Gardes, faites entrer l’accusée ! Madame Ockrent, le procureur a longtemps choisi de vous épargner afin qu’un spécimen de ce que le journalisme français comporte de plus sordide – connivences avec les puissants, passion pour l’argent, le patronat, BHL et l’armée américaine – agisse en toute liberté. Las de cette tolérance à vertu « pédagogique », le Parquet engage des poursuites contre vous. Monsieur le Procureur, vous avez la parole.
Le procureur : Je vais tenter de résumer l’acte d’accusation [Il montre l’amoncellement des dossiers.] en une citation. Elle a pour auteur Jean-Luc Lagardère et date d’avril 1987. Vous faites alors partie de sa dream team, qui dispute TF1 à Bouygues. Annonçant que, s’il l’emportait, vous seriez sa directrice de l’information, Lagardère précise : « Mme Christine Ockrent, je n’ai pas besoin de vous la présenter, elle représente à mes yeux ce qu’un journaliste doit être avec dignité, réserve, professionnalisme, indépendamment de toute influence et de quelque ordre, particulièrement politique, elle fait son métier. » Ce compliment situait l’étiage de votre indépendance. Car l’autre perle rare de Lagardère, c’était [Il ménage son effet.]… Étienne Mougeotte ! [Vomissements dans la salle.]
L’accusée : En réalité, Jean-Luc [Lagardère, ndlr.] avait beaucoup apprécié un entretien qu’en janvier 1983 j’accorda au Monde.
Le président : Vous souhaitez vous distinguer en employant un passé simple ? Alors c’est « j’accordai »…
L’accusée [Vexée.] : Soit. J’y déclara : « La France est un tout petit pays. Le milieu journalistique y côtoie donc un monde politique, syndical, artistique, restreint et hermétique. Ce sont ces mêmes cinq mille personnes qui vont faire les choses, les commenter, les répercuter. Une vraie Nomenklatura. L’autocensure est directement liée au problème de la distance qu’il est nécessaire de maintenir entre le journaliste et ses informateurs. »
Le procureur [Il ricane.] : Cinq mille personnes ? Pourtant, aussi peu « distants » que vous de la Nomenklatura, il n’y a guère que Giesbert, PPDA, Plenel et Joffrin. [Au prononcé de ce nom, la salle entière pouffe.] Et le barbichu, lui, n’a pas épousé un ministre, mais Rothschild.
L’avocat : Assimiler ma cliente à ce sot est inadmissible ! Madame Ockrent a certes croisé Joffrin plusieurs fois à la Fondation Saint-Simon, mais elle s’y rendait pour fréquenter Serge July, Denis Olivennes, Anne Sinclair, Elkabbach, Rosanvallon, Colombani, Alain Duhamel, Minc et, surtout, Jean-Claude Trichet, qu’elle vénère comme un dieu belge car…
L’accusée [Coupant son avocat, elle explose.] : … Car je crie vive l’euro et vive Bruxelles à la face d’un peuple français analphabète, donc marxiste ! C’est par François Furet, qui m’avait conviée à Saint-Simon, que j’ai fait la connaissance de Jean-Claude, un gentleman exquis qui défend si bien ma jolie monnaie. [Elle sort de sa poche un billet de 500 euros et le mire avec amour. Son regard s’illumine.]
Le président : Nonobstant votre « professionnalisme », vous avez recommandé nombre de livres sans les avoirs lus, ni même ouverts. Ceux de vos amis, bien sûr : Labro, Colombani, Plenel, BHL (« Excellent livre, et qui devrait être d’une lecture indispensable pour tous ceux qui se réclament de la gauche diverse ») Jean Daniel (« Un très beau voyage à l’intérieur de la vie »). Mais vous êtes vous-même écrivaine puisque, dans votre célèbre ouvrage L’Europe racontée à mon fils, vous avez cette formule rimbaldienne : « Tu devines que la Commission se fiche parfaitement de la façon dont les Britanniques font caca. »
L’accusée : Jean Daniel, qui vient de mourir, a jugé mon ouvrage « précieux ». Et Bayrou a parlé d’un « très bon petit livre » : c’était dans mon émission… [Rires dans la salle.] Quant à Minc, il y a consacré deux articles enthousiastes dans Le Figaro.
L’avocat : Puisqu’on évoque Minc, je signale que le livre de ma cliente sur l’Europe n’a pas été plagié.
Le président : C’est dans un autre ouvrage de l’accusée, consacré à Hillary Clinton, que l’instruction a recensé neuf cas de plagiat. Passons. À propos d’un livre de Le Goff, vous avez eu cette phrase : « Je ne dirai pas que je l’ai lu. Mais j’ai commencé. » Et, quelques heures après la sortie d’un pavé de 572 pages de Furet, vous avez fait part de votre enthousiasme. Vous ne pouviez pas attendre de le déguster pour en parler ?
L’accusée : Ah ça non ! Vous pouvez me condamner à mort, mais lire du Furet est au-dessus de mes forces ! Je l’ai signalé parce qu’il était anticommuniste.
Le président : Vous avez en effet écrit dans votre livre de Mémoires, naturellement promu dans votre propre émission : « J’ai toujours éprouvé à l’égard du communisme, sous ses formes diverses, une répulsion viscérale. » « Sous ses formes diverses », cela signifie quoi ?
L’accusée : La fiscalité sur les hauts revenus, le droit du travail, le refus de la France de participer à la noble guerre humanitaire d’Irak, comme Bernard l’aurait voulu [Bernard K., attendri, lui lance des grains de riz.], la Sécurité sociale… Vous savez, la liste est tellement longue.
Le procureur : Le 8 février 1996, votre éditorial de L’Express est titré « Éloge de la globalisation ». Vous y fustigez « les lignes Maginot de l’esprit, qui, sous couvert de protéger l’“exception française”, abritent nos frilosités ». Et vous enchaînez sur un éloge de Davos, d’où vous reveniez : « Il est bon chaque année de prendre le chemin de Davos et d’écouter là-bas dans leur diversité… [Rires dans la salle. Le procureur reprend.] et leurs contradictions… [Rires.] tous ceux qui contribuent à changer la planète. On voit poindre des espoirs insoupçonnés. » Espoirs, mais lesquels ?
L’accusée : Après cette tribune, je suis souvent retournée à Davos. Mes espoirs ont alors été comblés par le montant alpestre…
Le président : alpin !
L’accusée [Vexée.] : … alpin de mes honoraires. Depuis, j’anime des ateliers lors des universités d’été du Medef. Ces à-côtés me rapportent jusqu’à 18 000 euros la demi-journée.
Le procureur : En décembre 1997, le patron des patrons Jean Gandois peste contre « cette convention collective qu’on a aujourd’hui ». Vous interrogez alors Serge July : « Est-ce qu’il n’y a pas là un réalisme qui est le bienvenu dans la langue de bois ? » Je…
L’accusée [Qui interrompt.] : Je n’aimais pas Gandois, trop à gauche. Mais son successeur, Ernest-Antoine Seillière, avec qui j’avais flirté à Sciences Po, est demeuré un bon ami, même s’il a un gros problème d’haleine…
Le président : Un bon ami au point que, quand vous interrogez le président Chirac le 2 avril 2002, vous lui demandez : « Le Medef a fait un certain nombre de propositions qui semblent assez bien accueillies par les Français. Et le Medef ne vous trouve pas assez audacieux dans votre désir de réforme. Vous leur dites quoi ? » Est-ce votre « ami » qui, nonobstant son haleine, vous avait soufflé la question ?
L’avocat : Bien sûr que non ! Ma cliente est d’abord journaliste. Avec elle, patronat et syndicats sont logés à la même enseigne. Elle peut admettre par exemple que « la CFDT s’est avancée avec beaucoup de courage dans la voie du réformisme en 2003 ». Elle se fie aux meilleurs experts.
Le procureur : Vos experts, parlons-en. C’est toujours les mêmes : Jacques Marseille, Michel Godet, Nicolas Baverez, Raymond Soubie, Jean-Paul Betbèze…
La défense : Et alors ?
Le procureur : Alors, les trois premiers sont sarkozystes, le quatrième travaille à l’Élysée, le dernier est conseiller rétribué du patronat européen.
Le président : Fustigeant les enseignants réclamant une augmentation, l’accusée a écrit : « Nous voulons toujours plus, sans jamais faire le lien entre nos finances personnelles et le budget de l’État. » Mais elle est fonctionnaire, payée 25 000 euros par mois (hors ménages), pour des émissions soporifiques.
L’accusée : À ceci près que Jospin m’a invitée à Florence en 1998. Et, huit ans plus tard, ce fut l’Égypte avec Sarkozy. Je viens de recevoir la Légion d’honneur en même temps qu’une présidence de chaîne financée par mon mari ministre. En somme, je vous emmerde.
Hourvari, des cris s’élèvent : « Même pas condamnée à faire des ménages, des vrais ! » « Assez de cette culture de l’excuse ! » Le procès est suspendu sine die car le scandale Ockrent continue…
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