Ce que Sarkozy ne peut pas dire
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Ce que Sarkozy ne peut pas dire
Ce que Sarkozy ne peut pas dire
La crise fait rage, le libéralisme s'ébranle, le capitalisme tremble, mais, comme toujours, Nicolas Sarkozy fait front. En prenant fortement la parole et en faisant des propositions, mais en ne disant pas tout à des Français qui ont plus que jamais besoin d'être rassurés.
Sylvie Pierre-Brossolette
Imprimez Réagissez Classez L'exercice est périlleux. Comment dire la vérité, sans la dire, tout en la disant ? Pour Nicolas Sarkozy, qui est sorti de son silence cette semaine, il fallait trouver un juste équilibre dans ses propos sur la crise. Reconnaître les faits sans désespérer ni Billancourt ni Neuilly, donner de l'espoir sans affirmer un peu vite, comme Pierre Mauroy en son temps, que l'on apercevait la sortie du tunnel, répéter les vertus de la réforme sans faire craindre de nouveaux sacrifices, éviter d'énoncer tout ce qu'il est impossible de dire pour ne pas enfoncer le pays dans la déprime. Le chef de l'Etat est condamné à pratiquer le péché d'omission, même s'il s'est mis en tête de surprendre son monde par son parler-vrai. Oui, l'exercice est acrobatique.
Mais Nicolas Sarkozy n'est pas du genre à se laisser déstabiliser par la difficulté ou l'adversité. Les vents contraires auraient plutôt tendance à le doper. Aujourd'hui, ils ne manquent pas : crise financière internationale, qui, partie de Wall Street et des imprudences coupables de quelques banques d'affaires, menace l'économie mondiale avec des répercussions inévitables sur la France. Décélération de la croissance, avec son lot de déficits supplémentaires, d'endettement, d'aggravation du chômage et de menaces sur le pouvoir d'achat, déjà bien mal en point. Face à la multiplication des mauvaises nouvelles, le chef de l'Etat est resté concentré mais calme, estimant qu'il ne fallait pas se précipiter pour faire des déclarations dont la portée pouvait être balayée le lendemain. « J'aurais eu l'air fin si j'avais parlé à la veille de la faillite de Lehman Brothers », a-t-il confié à ses proches. Mais il y a un temps pour tout. C'est pourquoi le président a enfin parlé, par deux fois. La première, en début de semaine, lors de son voyage à New York, où il a appelé ses pairs à se réunir avant la fin de l'année et réclamé des sanctions contre les responsables de la crise (voir encadré) ; la seconde, ce jeudi à Toulon, pour rassurer ses compatriotes en montrant qu'il y avait un pilote dans l'avion, maîtrisant la situation malgré la tempête.
Depuis dix jours, Nicolas Sarkozy consulte tous azimuts-des banquiers, des experts, des chefs d'entreprise... Tous lui confirment la gravité de la crise, prévoient un fléchissement important de l'activité et pointent l'élément essentiel, à leurs yeux, de la réponse : maintenir les possibilités de crédit pour ne pas étrangler le pays. A l'Elysée comme à Matignon, les hommes de l'art ont été à la tâche pour trouver non seulement les mots, mais les mesures justes, que pourrait annoncer le président français. François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Elysée, où il est chargé de l'économie, s'est assuré, en liaison avec la Banque de France et Bercy, que les entreprises ne manqueront pas de crédit. Une initiative, parmi mille étudiées par les équipes au pouvoir. Matignon a été sollicité, où, à l'image de Sarkozy, on a consulté des hommes comme Pébereau, Castries, Lemierre, Lombard... Dans l'entourage du président, on prenait soin de minimiser les effets d'annonce possibles, insistant plutôt sur le désir de mise en perspective que le chef de l'Etat voulait imprimer à son propos. Sarkozy cherche avant tout à mettre en cohérence sa politique depuis un an, ses réactions à la crise actuelle et la politique budgétaire (l'annonce de la loi de finances est prévue pour le lendemain de Toulon), bref, rassurer en donnant du sens et une dynamique à son action.
« Garder son sang-froid. »
A la dernière réunion de son G7 à lui, il n'a pas passé toute l'heure à parler de la crise financière, mais il a communiqué les grandes lignes de son état d'esprit à ses « chouchous » : « Il faut garder son sang-froid. Tout le monde me pousse à communiquer, mais il faut le faire à bon escient. Je constate que les faits me donnent raison. J'ai été le seul, pendant la campagne présidentielle, à dénoncer la tournure que prenait le capitalisme. Et à proposer, par exemple, un encadrement des agences de notation. Qu'on ne me dise pas que je suis à la remorque des événements. » Commentaire du porte-parole du gouvernement, Luc Chatel : « C'est vrai qu'on ne peut pas lui faire le procès de ne pas être intervenu sur la spéculation financière ! » Devant ses amis, Sarkozy ne manque pas de rappeler la lettre qu'il a envoyée il y a plus d'un an à Angela Merkel sur le sujet. Au moins a-t-il la satisfaction d'avoir été un précurseur dans le diagnostic. Reste à soigner le malade.
Pour commencer, Nicolas Sarkozy a décidé de parler vrai. Ce n'est pas son genre, lui qui croit aux vertus de la méthode Coué pour guérir le malade. Il aurait pourtant tellement de choses à dire, qu'il sait ne pouvoir exprimer sans mettre le feu à la place : la réalité du délabrement des finances publiques, les perspectives d'une croissance à moins de 1 %, le jeu délétère de la Banque centrale européenne qui, selon lui, étrangle l'économie avec des taux trop élevés (voir encadré)... Mais, quelques jours avant sa prise de parole, il était décidé à ne pas nier la gravité de la crise financière : « Je vais dire la vérité. Ce n'est pas la peine de raconter des histoires. En revanche, je veux montrer aux Français que je suis là, que je fais face et que je les protège. » Il prend la situation très au sérieux-il ne croit pas à l'hypothèse d'une bourrasque passagère-, tout en se refusant à la dramatiser à l'excès. Toujours son vieux fond optimiste et volontariste. « Les banques françaises sont plus solides que les américaines. Les choses ne vont pas si mal ici. Notre situation économique n'est pas la même que celle des pays anglo-saxons. Elle est basée sur l'épargne, alors que les Anglo-Saxons ont misé sur l'immobilier. Il ne faut pas avoir le nez dans le guidon. Regardez les réactions à la forte décision américaine. Tout le monde a eu de nouveau le sourire. Il faut savoir relativiser. Ici, on est moins touché et la rentrée s'est bien passée. Le climat social est correct. Après la crise, il y a la reprise. Ce sera pour 2010 ou 2011. » Objectif avoué, tout de même : « Il faut éviter la récession à la France et la contagion de la crise financière sur l'économie réelle. On ne peut pas rester les bras ballants face aux secteurs les plus vulnérables comme le bâtiment. » Sarkozy a compris qu'il doit tout spécialement éviter le credit crunch, qui pourrait étrangler l'activité. De nouvelles régulations sont imaginées, bien que l'on soit conscient, à l'Elysée, que « chacune d'entre elles peut provoquer des effets pervers ». On peut aussi multiplier des opérations comme celle de la Banque européenne d'investissement, qui a injecté 15 milliards dans les PME.
A chaque réunion avant son départ pour New York, Nicolas Sarkozy rodait ses arguments : « Un capitalisme où l'on s'intéresse plus aux spéculateurs qu'aux emprunteurs, ça n'est plus supportable. Les Etats-Unis parviennent bien à réagir. Que des républicains, défenseurs du libéralisme, finissent par nationaliser une partie du crédit, cela montre à quel point les Américains n'hésitent pas à se montrer interventionnistes. Nous aussi, à notre manière, devons agir au niveau européen. »
Ni relance ni rigueur
Il s'est réjoui des premiers pas obtenus par Christine Lagarde avec nos partenaires européens. Et de leur feu vert pour permettre à la France de ne pas prendre de mesures drastiques afin d'être dans les clous du déficit autorisé par l'Union. « On a obtenu de Bruxelles de nous laisser jouer sans compensation », se réjouit Antoine Gosset-Grainville, le numéro deux de Matignon, maison pourtant réputée à cheval sur les principes. Traduction : il n'y aura pas de plan de rigueur pour s'adapter aux baisses de rentrées fiscales. Nicolas Sarkozy ne veut pas en entendre parler. Ponctionner à contrecycle n'est pas son credo. Il n'y aura donc pas de coupes budgétaires supplémentaires. Pas d'injection de moyens non plus. En deux mots : ni relance ni rigueur. Pas de largesses non plus pour les collectivités locales dont les dépenses dérapent. « Ça passe ou ça casse », grince un homme de Bercy.
Pour mieux faire face à la crise, il veut le silence dans les rangs. « Les Français ne comprendraient pas qu'à l'heure où le monde se bat contre la crise les ministres se chamaillent. Le pays ne nous le pardonnerait pas. » C'est pourquoi il a mis halte au feu qui couvait sur la fiscalité écologique. Non seulement on était parti dans une usine à gaz coûteuse à la fois pour les consommateurs et l'Etat à l'heure des réductions de pouvoir d'achat et d'augmentation des déficits, mais la cacophonie sur la taxe pique-nique ou les couches-culottes tournait carrément au ridicule. Chacun fut donc prié de remballer ses propositions. Mais subsisteront trois ou quatre mesures, sur les activités polluantes. On n'arrête donc pas totalement le Grenelle, comme on avait cru le comprendre des propos de François Fillon, qui a mécontenté Sarkozy autant que Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet et même Eric Woerth, dont l'administration aurait laissé fuiter des mesures pour mieux les tuer. Sermon général de la part d'un chef de l'Etat exaspéré. « Quand je ne fais pas tout moi-même, ça ne va pas ! » Mot d'ordre : au travail, et en silence. Comme le dit Xavier Bertrand, l'homme dont Sarko dit qu'il a généralement raison quand il parle : « L'heure est à la concentration sur les réformes, qui sont plus que jamais à l'ordre du jour. Il n'est pas question de se laisser détourner de cet effort par des querelles politiciennes. Il faut laisser cela aux socialistes . »
L'attitude de l'opposition n'en finit pas de sidérer le chef de l'Etat. Au moment où le libéralisme se détraque, montre ses failles, menace de déstabiliser le monde, c'est en effet le grand vide. A peine si l'on entend les propositions de Dominique Strauss-Kahn sur le sujet. « Quelque chose est en train de changer dans le capitalisme. Ce sont les socialistes qui devraient mener une réflexion sur le sujet », fait mine de se désoler le président français. Allons, cela ne le dérange pas tant que cela. Super-Sarko reste seul à bord. Même pour réformer le capitalisme... §
La crise fait rage, le libéralisme s'ébranle, le capitalisme tremble, mais, comme toujours, Nicolas Sarkozy fait front. En prenant fortement la parole et en faisant des propositions, mais en ne disant pas tout à des Français qui ont plus que jamais besoin d'être rassurés.
Sylvie Pierre-Brossolette
Imprimez Réagissez Classez L'exercice est périlleux. Comment dire la vérité, sans la dire, tout en la disant ? Pour Nicolas Sarkozy, qui est sorti de son silence cette semaine, il fallait trouver un juste équilibre dans ses propos sur la crise. Reconnaître les faits sans désespérer ni Billancourt ni Neuilly, donner de l'espoir sans affirmer un peu vite, comme Pierre Mauroy en son temps, que l'on apercevait la sortie du tunnel, répéter les vertus de la réforme sans faire craindre de nouveaux sacrifices, éviter d'énoncer tout ce qu'il est impossible de dire pour ne pas enfoncer le pays dans la déprime. Le chef de l'Etat est condamné à pratiquer le péché d'omission, même s'il s'est mis en tête de surprendre son monde par son parler-vrai. Oui, l'exercice est acrobatique.
Mais Nicolas Sarkozy n'est pas du genre à se laisser déstabiliser par la difficulté ou l'adversité. Les vents contraires auraient plutôt tendance à le doper. Aujourd'hui, ils ne manquent pas : crise financière internationale, qui, partie de Wall Street et des imprudences coupables de quelques banques d'affaires, menace l'économie mondiale avec des répercussions inévitables sur la France. Décélération de la croissance, avec son lot de déficits supplémentaires, d'endettement, d'aggravation du chômage et de menaces sur le pouvoir d'achat, déjà bien mal en point. Face à la multiplication des mauvaises nouvelles, le chef de l'Etat est resté concentré mais calme, estimant qu'il ne fallait pas se précipiter pour faire des déclarations dont la portée pouvait être balayée le lendemain. « J'aurais eu l'air fin si j'avais parlé à la veille de la faillite de Lehman Brothers », a-t-il confié à ses proches. Mais il y a un temps pour tout. C'est pourquoi le président a enfin parlé, par deux fois. La première, en début de semaine, lors de son voyage à New York, où il a appelé ses pairs à se réunir avant la fin de l'année et réclamé des sanctions contre les responsables de la crise (voir encadré) ; la seconde, ce jeudi à Toulon, pour rassurer ses compatriotes en montrant qu'il y avait un pilote dans l'avion, maîtrisant la situation malgré la tempête.
Depuis dix jours, Nicolas Sarkozy consulte tous azimuts-des banquiers, des experts, des chefs d'entreprise... Tous lui confirment la gravité de la crise, prévoient un fléchissement important de l'activité et pointent l'élément essentiel, à leurs yeux, de la réponse : maintenir les possibilités de crédit pour ne pas étrangler le pays. A l'Elysée comme à Matignon, les hommes de l'art ont été à la tâche pour trouver non seulement les mots, mais les mesures justes, que pourrait annoncer le président français. François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Elysée, où il est chargé de l'économie, s'est assuré, en liaison avec la Banque de France et Bercy, que les entreprises ne manqueront pas de crédit. Une initiative, parmi mille étudiées par les équipes au pouvoir. Matignon a été sollicité, où, à l'image de Sarkozy, on a consulté des hommes comme Pébereau, Castries, Lemierre, Lombard... Dans l'entourage du président, on prenait soin de minimiser les effets d'annonce possibles, insistant plutôt sur le désir de mise en perspective que le chef de l'Etat voulait imprimer à son propos. Sarkozy cherche avant tout à mettre en cohérence sa politique depuis un an, ses réactions à la crise actuelle et la politique budgétaire (l'annonce de la loi de finances est prévue pour le lendemain de Toulon), bref, rassurer en donnant du sens et une dynamique à son action.
« Garder son sang-froid. »
A la dernière réunion de son G7 à lui, il n'a pas passé toute l'heure à parler de la crise financière, mais il a communiqué les grandes lignes de son état d'esprit à ses « chouchous » : « Il faut garder son sang-froid. Tout le monde me pousse à communiquer, mais il faut le faire à bon escient. Je constate que les faits me donnent raison. J'ai été le seul, pendant la campagne présidentielle, à dénoncer la tournure que prenait le capitalisme. Et à proposer, par exemple, un encadrement des agences de notation. Qu'on ne me dise pas que je suis à la remorque des événements. » Commentaire du porte-parole du gouvernement, Luc Chatel : « C'est vrai qu'on ne peut pas lui faire le procès de ne pas être intervenu sur la spéculation financière ! » Devant ses amis, Sarkozy ne manque pas de rappeler la lettre qu'il a envoyée il y a plus d'un an à Angela Merkel sur le sujet. Au moins a-t-il la satisfaction d'avoir été un précurseur dans le diagnostic. Reste à soigner le malade.
Pour commencer, Nicolas Sarkozy a décidé de parler vrai. Ce n'est pas son genre, lui qui croit aux vertus de la méthode Coué pour guérir le malade. Il aurait pourtant tellement de choses à dire, qu'il sait ne pouvoir exprimer sans mettre le feu à la place : la réalité du délabrement des finances publiques, les perspectives d'une croissance à moins de 1 %, le jeu délétère de la Banque centrale européenne qui, selon lui, étrangle l'économie avec des taux trop élevés (voir encadré)... Mais, quelques jours avant sa prise de parole, il était décidé à ne pas nier la gravité de la crise financière : « Je vais dire la vérité. Ce n'est pas la peine de raconter des histoires. En revanche, je veux montrer aux Français que je suis là, que je fais face et que je les protège. » Il prend la situation très au sérieux-il ne croit pas à l'hypothèse d'une bourrasque passagère-, tout en se refusant à la dramatiser à l'excès. Toujours son vieux fond optimiste et volontariste. « Les banques françaises sont plus solides que les américaines. Les choses ne vont pas si mal ici. Notre situation économique n'est pas la même que celle des pays anglo-saxons. Elle est basée sur l'épargne, alors que les Anglo-Saxons ont misé sur l'immobilier. Il ne faut pas avoir le nez dans le guidon. Regardez les réactions à la forte décision américaine. Tout le monde a eu de nouveau le sourire. Il faut savoir relativiser. Ici, on est moins touché et la rentrée s'est bien passée. Le climat social est correct. Après la crise, il y a la reprise. Ce sera pour 2010 ou 2011. » Objectif avoué, tout de même : « Il faut éviter la récession à la France et la contagion de la crise financière sur l'économie réelle. On ne peut pas rester les bras ballants face aux secteurs les plus vulnérables comme le bâtiment. » Sarkozy a compris qu'il doit tout spécialement éviter le credit crunch, qui pourrait étrangler l'activité. De nouvelles régulations sont imaginées, bien que l'on soit conscient, à l'Elysée, que « chacune d'entre elles peut provoquer des effets pervers ». On peut aussi multiplier des opérations comme celle de la Banque européenne d'investissement, qui a injecté 15 milliards dans les PME.
A chaque réunion avant son départ pour New York, Nicolas Sarkozy rodait ses arguments : « Un capitalisme où l'on s'intéresse plus aux spéculateurs qu'aux emprunteurs, ça n'est plus supportable. Les Etats-Unis parviennent bien à réagir. Que des républicains, défenseurs du libéralisme, finissent par nationaliser une partie du crédit, cela montre à quel point les Américains n'hésitent pas à se montrer interventionnistes. Nous aussi, à notre manière, devons agir au niveau européen. »
Ni relance ni rigueur
Il s'est réjoui des premiers pas obtenus par Christine Lagarde avec nos partenaires européens. Et de leur feu vert pour permettre à la France de ne pas prendre de mesures drastiques afin d'être dans les clous du déficit autorisé par l'Union. « On a obtenu de Bruxelles de nous laisser jouer sans compensation », se réjouit Antoine Gosset-Grainville, le numéro deux de Matignon, maison pourtant réputée à cheval sur les principes. Traduction : il n'y aura pas de plan de rigueur pour s'adapter aux baisses de rentrées fiscales. Nicolas Sarkozy ne veut pas en entendre parler. Ponctionner à contrecycle n'est pas son credo. Il n'y aura donc pas de coupes budgétaires supplémentaires. Pas d'injection de moyens non plus. En deux mots : ni relance ni rigueur. Pas de largesses non plus pour les collectivités locales dont les dépenses dérapent. « Ça passe ou ça casse », grince un homme de Bercy.
Pour mieux faire face à la crise, il veut le silence dans les rangs. « Les Français ne comprendraient pas qu'à l'heure où le monde se bat contre la crise les ministres se chamaillent. Le pays ne nous le pardonnerait pas. » C'est pourquoi il a mis halte au feu qui couvait sur la fiscalité écologique. Non seulement on était parti dans une usine à gaz coûteuse à la fois pour les consommateurs et l'Etat à l'heure des réductions de pouvoir d'achat et d'augmentation des déficits, mais la cacophonie sur la taxe pique-nique ou les couches-culottes tournait carrément au ridicule. Chacun fut donc prié de remballer ses propositions. Mais subsisteront trois ou quatre mesures, sur les activités polluantes. On n'arrête donc pas totalement le Grenelle, comme on avait cru le comprendre des propos de François Fillon, qui a mécontenté Sarkozy autant que Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet et même Eric Woerth, dont l'administration aurait laissé fuiter des mesures pour mieux les tuer. Sermon général de la part d'un chef de l'Etat exaspéré. « Quand je ne fais pas tout moi-même, ça ne va pas ! » Mot d'ordre : au travail, et en silence. Comme le dit Xavier Bertrand, l'homme dont Sarko dit qu'il a généralement raison quand il parle : « L'heure est à la concentration sur les réformes, qui sont plus que jamais à l'ordre du jour. Il n'est pas question de se laisser détourner de cet effort par des querelles politiciennes. Il faut laisser cela aux socialistes . »
L'attitude de l'opposition n'en finit pas de sidérer le chef de l'Etat. Au moment où le libéralisme se détraque, montre ses failles, menace de déstabiliser le monde, c'est en effet le grand vide. A peine si l'on entend les propositions de Dominique Strauss-Kahn sur le sujet. « Quelque chose est en train de changer dans le capitalisme. Ce sont les socialistes qui devraient mener une réflexion sur le sujet », fait mine de se désoler le président français. Allons, cela ne le dérange pas tant que cela. Super-Sarko reste seul à bord. Même pour réformer le capitalisme... §
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