Assad : ''80 % des questions sont déjà résolues''

Assad : ''80 % des questions sont déjà résolues''
par Yael Ancri- Quelques jours avant de se rendre en Inde, le président syrien, Bachar El-Assad a accordé une interview au journal "the indu", dans laquelle il affirme qu'il faut continuer les négociations de paix à partir de là où elles ont été interrompues à l'époque de Rabin.

Assad prétend : "Nous avons en fait obtenu 80 % de tout ce que nous pouvions obtenir avant la signature de l'accord d'Oslo. C'est notre évaluation. Nous avons obtenu beaucoup de choses à l'époque de Rabin. Mais à cause de l'assassinat de ce dernier, tout a été interrompu. Nous exigeons de reprendre les pourparlers là où ils ont été arrêtés à l'époque."

D'après le président syrien, au cours des négociations entre le gouvernement Rabin et son père Hafez Assad, les modalités sécuritaires – qui sont la question la plus problématique selon lui – ont été abordées. Et d'ajouter : "Evidemment nous avons l'engagement de Rabin qui a promis un retrait du plateau du Golan jusqu'aux lignes de juin 67. Nous avons également commencé à parler d'autres questions comme la normalisation des relations, des ambassades, etc. Mais nous n'avons pas parlé de la question de l'eau, c'est ce qui reste à régler".

Dans l'interview, Assad se plaît à affirmer que la Syrie n'est pas obligée de donner quoi que ce soit à Israël en échange du Golan. "Le territoire syrien a été conquis par Israël et ils doivent le restituer. Nous n'avons rien à donner en échange, mais nous avons quelque chose à gagner ensemble : la paix. Aussi, s'il est possible d'obtenir un accord qui comprendra la restitution du plateau du Golan, on atteindra la paix", a affirmé Assad.

Interrogé sur les conditions d'Israël, qui exige de la Syrie d'abandonner ses liens avec le Hamas, le Hezbollah et l'Iran, Assad a répondu : "Les israéliens parlent de pourparlers sans conditions préliminaires. Ils ne peuvent imposer leurs conditions. Deuxièmement, le Hamas est lié à la question palestinienne et nous ne sommes pas responsables de celle-ci. Le Hezbollah fait partie de la question libanaise et nous ne sommes pas au Liban aujourd'hui. Nous ne parlons que de la question syrienne."

Quant au moment choisi pour les négociations, le président syrien a déclaré : "Les Israéliens croyaient qu'avec le temps ils seraient plus puissants et que la résistance à leur politique s'estomperait, mais en fait c'est l'inverse qui s'est produit. Les Israéliens ont appris que sans paix, ils ne pourraient vivre en sécurité, qu'Israël ne serait pas à l'abri. Je pense que c'est d'autant plus vrai après la guerre du Liban et du fait de l'influence de ce conflit sur la société israélienne. C'est le principal motif des Israéliens pour se tourner vers la paix."

Interrogé sur le site bombardé par Israël le 6 septembre dernier, Assad a déclaré : "Il ne s'agissait pas d'un site nucléaire. Demandez aux Israéliens pourquoi ils l'ont bombardé. Ils ont apparemment été induis en erreur et c'est la raison pour laquelle ils ont inventé l'histoire du réacteur nucléaire. Toutes les photos présentées par les Américains et les Israéliens sont fabriquées. Qu'y avait-il là-bas ? Un site militaire et nous n'avons pas pour coutume de donner des détails sur ce genre de sites."