Tensions au Zimbabwe
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Tensions au Zimbabwe
Il serait dommage de ne pas pouvoir discuter de ce moment d'anthologie:
Afrique Australe
Tensions au Zimbabwe
Les violences au Zimbabwe à l'encontre des fermiers blancs témoignent d'une fuite en avant du régime corrompu de Mugabe. Elles accroissent les tensions déjà fortes dans cette région de l'Afrique.
En 1980, l'ancienne Rhodésie du Sud (colonie britannique ayant accédé à l'indépendance en 1965) devenait le Zimbabwe. La majorité noire faisait triompher ses droits, au terme d'un long combat contre le régime d'apartheid, qui dirigeait le pays depuis 1965. Vingt ans après, le régime issu de cette lutte de libération menée par la Zanu, mouvement dirigé par Robert Mugabe, a tourné le dos à tous les espoirs de la majorité noire. Comme dans l'Angola de Dos Santos, le régime est devenu oppresseur, corrompu, affairiste. L'opposition est réprimée, la presse d'opposition est victime d'attentats.
Régime en crise
Le Zimbabwe a hérité d'une structure agraire explosive: 4000 fermiers blancs possèdent 41 % des terres cultivables, tandis que 700000 paysans noirs n'en possèdent que 30 %. Mais le régime avait accepté une période de transition de 10 ans avant d'engager une réforme, appelant les fermiers blancs à rester sur leurs terres, la Grande-Bretagne s'engageant à apporter des fonds pour une future réforme agraire progressive en indemnisant les propriétaires. Il fallait aussi garantir le maintien des profits de l'important secteur agricole. La production de tabac représente à elle seule 20 % du PIB du Zimbabwe, 3e exportateur mondial, et emploie 65 % de la force de travail.
Le régime de Mugabe n'a rien fait pour changer fondamentalement la situation.
Et soudain, il organise des actions de bandes à son service, violentes et criminelles, présentées faussement comme "anciens combattants" de la lutte de libération, contre les fermiers blancs, boucs émissaires faciles d'un pays qui a tant souffert des divisions raciales.
Un mouvement qui n'a pas grand-chose à voir avec une mobilisation spontanée de paysans sans terres mais qui révèle les véritables intentions du régime. Mugabe a organisé un référendum en février dernier qui visait à lui donner tous les pouvoirs pour exproprier les terres sans indemnités, et au profit de son clan. Fait sans précédent, il l'a perdu, signe de son extrême impopularité.
Or, depuis plusieurs années se développe un mouvement de la société civile très important; le syndicat Zimbabwe Congress of Trade Union a gagné en puissance et a donné naissance à un nouveau parti d'opposition, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC). Ce dernier défend une réforme agraire menée dans la transparence, appliquée dans un cadre légal, et sans les méthodes de guerre civile de Mugabe.
Depuis deux ans, le régime est aux abois. Le Zimbabwe est pourtant, avec l'Ouganda, l'un des deux pays de l'Afrique sud-tropicale qui connaît une croissance élevée, et un taux d'investissements occidentaux important. La politique de Mugabe a pourtant créé la pénurie, provoquant le mécontentement populaire et des manifestations réprimées par la police. Le régime s'est engagé dans la guerre en République démocratique du Congo, avec l'Angola, aux côtés de Kabila, avec un coût énorme pour l'économie. Or, Mugabe et sa famille sont investis dans les affaires juteuses des mines du Congo. Le nouveau directeur de la Gécamines, la principale mine congolaise, nommé par Kabila, est un Blanc du Zimbabwe représentant les intérêts du clan Mugabe.
Une opposition
De nouveau des manifestations importantes se sont opposées à cet engagement dans la guerre au Congo. Depuis février, les investisseurs quittent le pays. Les chefs d'Etat de la région (Namibie, Mozambique, Ouganda, Afrique du Sud) viennent de se pencher au chevet du Zimbabwe, inquiets pour la stabilité d'un pays qui joue un rôle clé dans l'économie régionale. L'Afrique du Sud a injecté des milliards de rands pour maintenir à flot l'économie du Zimbabwe, et sans doute aussi pour reprendre la main, contrôler Mugabe dans la guerre en RDC.
Reste l'espoir que le mouvement populaire de résistance sur lequel s'appuie l'opposition politique puisse se développer. Une rencontre des organisations syndicales de 9 pays de la région s'est tenue en octobre 1999 dans la capitale du Zimbabwe, Harare. Ils ont organisé une journée de protestation en Afrique de l'Est contre l'OMC.
Alain Mathieu
Afrique Australe
Tensions au Zimbabwe
Les violences au Zimbabwe à l'encontre des fermiers blancs témoignent d'une fuite en avant du régime corrompu de Mugabe. Elles accroissent les tensions déjà fortes dans cette région de l'Afrique.
En 1980, l'ancienne Rhodésie du Sud (colonie britannique ayant accédé à l'indépendance en 1965) devenait le Zimbabwe. La majorité noire faisait triompher ses droits, au terme d'un long combat contre le régime d'apartheid, qui dirigeait le pays depuis 1965. Vingt ans après, le régime issu de cette lutte de libération menée par la Zanu, mouvement dirigé par Robert Mugabe, a tourné le dos à tous les espoirs de la majorité noire. Comme dans l'Angola de Dos Santos, le régime est devenu oppresseur, corrompu, affairiste. L'opposition est réprimée, la presse d'opposition est victime d'attentats.
Régime en crise
Le Zimbabwe a hérité d'une structure agraire explosive: 4000 fermiers blancs possèdent 41 % des terres cultivables, tandis que 700000 paysans noirs n'en possèdent que 30 %. Mais le régime avait accepté une période de transition de 10 ans avant d'engager une réforme, appelant les fermiers blancs à rester sur leurs terres, la Grande-Bretagne s'engageant à apporter des fonds pour une future réforme agraire progressive en indemnisant les propriétaires. Il fallait aussi garantir le maintien des profits de l'important secteur agricole. La production de tabac représente à elle seule 20 % du PIB du Zimbabwe, 3e exportateur mondial, et emploie 65 % de la force de travail.
Le régime de Mugabe n'a rien fait pour changer fondamentalement la situation.
Et soudain, il organise des actions de bandes à son service, violentes et criminelles, présentées faussement comme "anciens combattants" de la lutte de libération, contre les fermiers blancs, boucs émissaires faciles d'un pays qui a tant souffert des divisions raciales.
Un mouvement qui n'a pas grand-chose à voir avec une mobilisation spontanée de paysans sans terres mais qui révèle les véritables intentions du régime. Mugabe a organisé un référendum en février dernier qui visait à lui donner tous les pouvoirs pour exproprier les terres sans indemnités, et au profit de son clan. Fait sans précédent, il l'a perdu, signe de son extrême impopularité.
Or, depuis plusieurs années se développe un mouvement de la société civile très important; le syndicat Zimbabwe Congress of Trade Union a gagné en puissance et a donné naissance à un nouveau parti d'opposition, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC). Ce dernier défend une réforme agraire menée dans la transparence, appliquée dans un cadre légal, et sans les méthodes de guerre civile de Mugabe.
Depuis deux ans, le régime est aux abois. Le Zimbabwe est pourtant, avec l'Ouganda, l'un des deux pays de l'Afrique sud-tropicale qui connaît une croissance élevée, et un taux d'investissements occidentaux important. La politique de Mugabe a pourtant créé la pénurie, provoquant le mécontentement populaire et des manifestations réprimées par la police. Le régime s'est engagé dans la guerre en République démocratique du Congo, avec l'Angola, aux côtés de Kabila, avec un coût énorme pour l'économie. Or, Mugabe et sa famille sont investis dans les affaires juteuses des mines du Congo. Le nouveau directeur de la Gécamines, la principale mine congolaise, nommé par Kabila, est un Blanc du Zimbabwe représentant les intérêts du clan Mugabe.
Une opposition
De nouveau des manifestations importantes se sont opposées à cet engagement dans la guerre au Congo. Depuis février, les investisseurs quittent le pays. Les chefs d'Etat de la région (Namibie, Mozambique, Ouganda, Afrique du Sud) viennent de se pencher au chevet du Zimbabwe, inquiets pour la stabilité d'un pays qui joue un rôle clé dans l'économie régionale. L'Afrique du Sud a injecté des milliards de rands pour maintenir à flot l'économie du Zimbabwe, et sans doute aussi pour reprendre la main, contrôler Mugabe dans la guerre en RDC.
Reste l'espoir que le mouvement populaire de résistance sur lequel s'appuie l'opposition politique puisse se développer. Une rencontre des organisations syndicales de 9 pays de la région s'est tenue en octobre 1999 dans la capitale du Zimbabwe, Harare. Ils ont organisé une journée de protestation en Afrique de l'Est contre l'OMC.
Alain Mathieu
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Date d'inscription : 18/02/2008
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