Sté du spectacle & servilité.Mais où est passée Ingrid Bétancourt ?
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Sté du spectacle & servilité.Mais où est passée Ingrid Bétancourt ?
Sté du spectacle & servilité.Mais où est passée Ingrid Bétancourt ?
Silence radio... Les JO et le Tibet, la Birmanie, l’anniversaire de la gouvernance Sarkozy ; les primaires démocrates... Mais pas un mot sur l’otage des Farc...
Eh oui, l’actualité évolue. Le téléspectateur se lasse un peu. Et un dossier qui était devenu une cause nationale n’est même plus évoqué dans les journaux. Ingrid Bétancourt aurait-elle été libérée ou bien serait-elle morte ? Ni l’un, ni l’autre. Elle a vécu médiatiquement et a disparu des ondes et des écrans. Certainement reviendra-t-elle quand Robert Ménard et ses copains fanfarons de RSF en auront terminé avec le Dalaï-Lama. Et les médias referont de cette femme une héroïne démocrate, une mère courage qui fera vendre à nouveau.
Cette surmédiatisation suivie d’un oubli surprenant nous oblige à réfléchir aux choix des médias sous deux axes : le clientélisme du téléspectateur ou du lecteur et le pouvoir politique des rédactions.
Le clientélisme
Ingrid Bétancourt est un personnage émouvant. Cette photographie, tête basse, les joues creuses, les mains en croix, a touché les Français. L’idée qu’elle puisse être malade, les entretiens offerts à ses enfants, les affiches déployées dans Paris ont donné l’impression aux citoyens qu’ils avaient les moyens de faire vaciller les Farc, à tort ou à raison. Mais cet espoir déçu, plutôt que de raviver la flamme de la lutte, a enterré la vigueur de la contestation.
Puis les lecteurs et téléspectateurs, face à cette "Ingridomania" se sont lassés de voir les mêmes images. Le traitement des informations par les médias, particulièrement inspirés par l’industrie du spectacle, avec sa multitude de rebondissements, ses contrevérités, a grandement participé au final désintérêt de la masse populaire. A trop traiter une information comme un feuilleton télévisé et non pas comme un fait de société avec ses complexités, on le banalise. Regarder le journal télévisé de France 2 revient à suivre un épisode de Plus belle la vie. Lire Le Parisien, c’est comme avaler un roman-photo. Que ces deux rédactions ne m’en veuillent pas, elles ne sont pas les seules à agir ainsi et à décrédibiliser le journalisme...
Peut-être devraient-elles réfléchir plus consciencieusement au sujet qu’elle traite sans penser à l’audimat ou au nombre de journaux vendus. Mais le peuvent-elles ?
Le pouvoir politique des rédactions
Bizarrement, l’effet Ingrid Bétancourt est retombé avec l’essoufflement des négociations. Ainsi, alors que les présidents Chavez et Sarkozy avaient promis de tout faire pour sauver le franco-colombienne, ils se sont heurtés aux résistances conjointes d’Alvaro Uribe et des révolutionnaires Farc. Il est dommage que les rédactions et notamment celles des journaux télévisés n’aient pas mis en avant cet échec et, au contraire, aient décidé à cet instant de ne plus parler d’Ingrid Bétancourt. Une fois de plus, les rédactions ont montré leur servilité face au pouvoir.
Autre signe inquiétant, c’est que ce sont bel et bien les rédactions qui font l’actualité et non pas l’actualité des rédactions. Ingrid Bétancourt est certainement encore plus maigre et plus malade qu’il y a un mois. Ses enfants sont certainement plus inquiets et les conditions de détention tout aussi dures. Le fait que l’on ne parle plus d’Ingrid Bétancourt aujourd’hui démontre, s’il est nécessaire de le faire, que ce sont les grands journaux qui décident de ce que les Français doivent savoir. Quand on connaît les liens étroits qui les unissent avec le pouvoir, on peut être inquiet... Mais cela n’a pas l’air de les inquiéter, pas plus que le sort de l’otage des Farc !
par Frédo45 (son site)
Silence radio... Les JO et le Tibet, la Birmanie, l’anniversaire de la gouvernance Sarkozy ; les primaires démocrates... Mais pas un mot sur l’otage des Farc...
Eh oui, l’actualité évolue. Le téléspectateur se lasse un peu. Et un dossier qui était devenu une cause nationale n’est même plus évoqué dans les journaux. Ingrid Bétancourt aurait-elle été libérée ou bien serait-elle morte ? Ni l’un, ni l’autre. Elle a vécu médiatiquement et a disparu des ondes et des écrans. Certainement reviendra-t-elle quand Robert Ménard et ses copains fanfarons de RSF en auront terminé avec le Dalaï-Lama. Et les médias referont de cette femme une héroïne démocrate, une mère courage qui fera vendre à nouveau.
Cette surmédiatisation suivie d’un oubli surprenant nous oblige à réfléchir aux choix des médias sous deux axes : le clientélisme du téléspectateur ou du lecteur et le pouvoir politique des rédactions.
Le clientélisme
Ingrid Bétancourt est un personnage émouvant. Cette photographie, tête basse, les joues creuses, les mains en croix, a touché les Français. L’idée qu’elle puisse être malade, les entretiens offerts à ses enfants, les affiches déployées dans Paris ont donné l’impression aux citoyens qu’ils avaient les moyens de faire vaciller les Farc, à tort ou à raison. Mais cet espoir déçu, plutôt que de raviver la flamme de la lutte, a enterré la vigueur de la contestation.
Puis les lecteurs et téléspectateurs, face à cette "Ingridomania" se sont lassés de voir les mêmes images. Le traitement des informations par les médias, particulièrement inspirés par l’industrie du spectacle, avec sa multitude de rebondissements, ses contrevérités, a grandement participé au final désintérêt de la masse populaire. A trop traiter une information comme un feuilleton télévisé et non pas comme un fait de société avec ses complexités, on le banalise. Regarder le journal télévisé de France 2 revient à suivre un épisode de Plus belle la vie. Lire Le Parisien, c’est comme avaler un roman-photo. Que ces deux rédactions ne m’en veuillent pas, elles ne sont pas les seules à agir ainsi et à décrédibiliser le journalisme...
Peut-être devraient-elles réfléchir plus consciencieusement au sujet qu’elle traite sans penser à l’audimat ou au nombre de journaux vendus. Mais le peuvent-elles ?
Le pouvoir politique des rédactions
Bizarrement, l’effet Ingrid Bétancourt est retombé avec l’essoufflement des négociations. Ainsi, alors que les présidents Chavez et Sarkozy avaient promis de tout faire pour sauver le franco-colombienne, ils se sont heurtés aux résistances conjointes d’Alvaro Uribe et des révolutionnaires Farc. Il est dommage que les rédactions et notamment celles des journaux télévisés n’aient pas mis en avant cet échec et, au contraire, aient décidé à cet instant de ne plus parler d’Ingrid Bétancourt. Une fois de plus, les rédactions ont montré leur servilité face au pouvoir.
Autre signe inquiétant, c’est que ce sont bel et bien les rédactions qui font l’actualité et non pas l’actualité des rédactions. Ingrid Bétancourt est certainement encore plus maigre et plus malade qu’il y a un mois. Ses enfants sont certainement plus inquiets et les conditions de détention tout aussi dures. Le fait que l’on ne parle plus d’Ingrid Bétancourt aujourd’hui démontre, s’il est nécessaire de le faire, que ce sont les grands journaux qui décident de ce que les Français doivent savoir. Quand on connaît les liens étroits qui les unissent avec le pouvoir, on peut être inquiet... Mais cela n’a pas l’air de les inquiéter, pas plus que le sort de l’otage des Farc !
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