Jean-Luc Mélenchon répond à Robert Ménard
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Jean-Luc Mélenchon répond à Robert Ménard
Jean-Luc Mélenchon répond à Robert Ménard
Le Président de Reporters sans frontières et le sénateur de l'Essonne sont à couteaux tirés depuis que Jean-Luc Mélenchon a accusé RSF d'être à la solde des Etats-Unis. Taxé de «petit politicien franchouillard», «ami de la Chine», Mélenchon répond.
Pour Mélenchon, Ménard est mégalo et incompétent!
Le Président de Reporters sans frontières et le sénateur de l'Essonne sont à couteaux tirés depuis que Jean-Luc Mélenchon a accusé RSF d'être à la solde des Etats-Unis. Taxé de «petit politicien franchouillard», «ami de la Chine», Mélenchon répond.
Rien ne va plus entre Robert Ménard et Jean-Luc Mélenchon (si tant est que les choses allaient mieux avant). Depuis lundi, on sent une nette détérioration de leurs rapports : dans un entretien à Lepost, Robert Ménard a réglé quelques comptes, notamment vis à vis du sénateur de l'Essonne qui accuse son organisation d'être à la solde des Etats-Unis. Et Jean-Luc Mélenchon.... répond ici.
Marianne2.fr : Robert Ménard vous taxe de «petit politicien franchouillard»…
Jean-Luc Mélenchon : Robert Ménard perd son sang-froid. Je mesure un mètre soixante-quinze, pourquo «petit» ? Pourquoi «politicien» et surtout pourquoi «franchouillard» ? Si cela signifie que j'aime mon pays, c'est acquis. Mais je me suis un peu aéré : j'ai traversé trente-deux fois l'Atlantique, visité neuf pays d'Amérique latine, dix pays d'Afrique, j'ai été trois fois en Chine, dans l'ex-URSS, en Russie, dans une dizaine de pays d'Europe... Or, moi, je ne voyage pas grâce à l'argent des subventions mais avec mon argent personnel. Et comme je ne passe pas mon temps dans les cocktails mondains ou au bar des hôtels chics, je suis capable de distinguer le régime vénézuélien – qui a remporté sept élections démocratiques – du régime chinois. Monsieur Ménard n'a pas l'air capable de faire cette distinction, et c'est bien son problème : il ne fait pas la différence entre le rose, le rouge et le blanc… et je ne parle pas de son Martini-rondelle. Le monsieur a les nerfs parce que sa cape d'invisibilité est cassée. Alors il se montre tel qu'il est. «Je suis autoritaire. Je ne sais pas discuter et j'aime décider seul» a-t-il déclaré au journal Le Monde (21 janvier 2005) Et il s'en vante !
Vous avez pris une position peu œcuménique sur le Tibet. Etes-vous un «ami de la Chine» ?
J-L M.Oui, j'aime la Chine. Pour ses trois mille ans d'histoire. Et je refuse de payer la cotisation préalable de critique du gouvernement chinois qu'on me demande pour avoir le droit de dire que je suis contre l'amputation du quart de son territoire et le déplacement de plusieurs dizaines de millions de personnes comme le souhaite le Dalaï-Lama. De plus, je défends la laïcité partout et pour tous. Je refuse le mélange du religieux et du politique. Or ceux qui réclament l'indépendance du Tibet (sous couvert de ne réclamer que son autonomie) sont des religieux. Ce n'est donc pas parce que j'ai un rapport critique au parti communiste de la Chine que je vais m'avaler le Dalaï-lama et sa théocratie. Ce n'est pas parce qu'on était contre la dictature du Shah d'Iran qu'on devait obligatoirement être pour Khomeiny ! Les élus qui partent en croisade pour le Tibet, tels Lionnel Luca, sont viscéralement anti-communistes. Eh bien, moi je n'ai pas peur de dire, s'il faut choisir, que je préférais Babrak Karmal (chef du Parti communiste puis président d'Afghanistan en 1965, ndlr) aux Talibans et à Al Qaeda.
Robert Ménard vous accuse d'être «fasciné par les régimes autoritaires»...
J-L M : Il est mal renseigné : j'ai participé à toutes les luttes pour la démocratie dans les pays de l'Est à une époque où c'était fort peu confortable, et à beaucoup en Amérique latine. Je subis aujourd'hui les foudres du régime iranien. Mais Monsieur Ménard est hors de ses gonds : dans la même interview, il dit aussi qu'Eric Zemmour fait du «journalisme à la Wikipédia»… Il y a une dimension mégalo chez cet homme. D'où tire-t-il son autorité professionnelle pour donner des leçons de journalisme à Zemmour ? De sa préparation approfondie en journalisme, acquise lors de son passé professionnel d'apiculteur, d'assureur et de manœuvre, ou de son bref passage à Radio France Hérault, d'où il s'est catapulté dans RSF? De sa capacité à avoir fait partir Rony Brauman et Jean-Claude Guillebaud, fondateurs de cette association ? De quel genre d'éthique peut-il se réclamer, lui qui a refusé de suivre ces fondateurs dans la critique de l'information spectacle «parce que ce faisant nous risquons de mécontenter certains journalistes, de nous mettre à dos les grands patrons de presse et de braquer le pouvoir économique ; alors que pour nous médiatiser nous avons besoin de la complicité des journalistes du soutien des patrons de presse et de l'argent du pouvoir économique» (je cite son livre : Ces journalistes que l'on veut faire taire, Albin Michel)
Vous avez dit que «RSF est une organisation alignée sur les combats du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique». Vous maintenez ces accusations ?
J-L M :Tout à fait. Ménard et RSF ne défendent pas «les journaliste dans le monde», ils défendent les journalistes sur un certain nombre de cibles. Il faut lire le livre de Maxime Vivas, La Face cachée de Reporters sans Frontières - De la CIA aux Faucons du pentagone (Aden éditions) : RSF accompagne les journalistes sur le terrain médiatique des Etats-Unis d'Amérique. Ménard ment quand il dit qu'il défend la liberté «partout et de la même façon». Pour comprendre qui Ménard veut mordre il faut regarder à l'autre bout de la laisse qu'il a autour cou.
Mardi 29 Avril 2008 - 09:48
Anna Borrel
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Le Président de Reporters sans frontières et le sénateur de l'Essonne sont à couteaux tirés depuis que Jean-Luc Mélenchon a accusé RSF d'être à la solde des Etats-Unis. Taxé de «petit politicien franchouillard», «ami de la Chine», Mélenchon répond.
Pour Mélenchon, Ménard est mégalo et incompétent!
Le Président de Reporters sans frontières et le sénateur de l'Essonne sont à couteaux tirés depuis que Jean-Luc Mélenchon a accusé RSF d'être à la solde des Etats-Unis. Taxé de «petit politicien franchouillard», «ami de la Chine», Mélenchon répond.
Rien ne va plus entre Robert Ménard et Jean-Luc Mélenchon (si tant est que les choses allaient mieux avant). Depuis lundi, on sent une nette détérioration de leurs rapports : dans un entretien à Lepost, Robert Ménard a réglé quelques comptes, notamment vis à vis du sénateur de l'Essonne qui accuse son organisation d'être à la solde des Etats-Unis. Et Jean-Luc Mélenchon.... répond ici.
Marianne2.fr : Robert Ménard vous taxe de «petit politicien franchouillard»…
Jean-Luc Mélenchon : Robert Ménard perd son sang-froid. Je mesure un mètre soixante-quinze, pourquo «petit» ? Pourquoi «politicien» et surtout pourquoi «franchouillard» ? Si cela signifie que j'aime mon pays, c'est acquis. Mais je me suis un peu aéré : j'ai traversé trente-deux fois l'Atlantique, visité neuf pays d'Amérique latine, dix pays d'Afrique, j'ai été trois fois en Chine, dans l'ex-URSS, en Russie, dans une dizaine de pays d'Europe... Or, moi, je ne voyage pas grâce à l'argent des subventions mais avec mon argent personnel. Et comme je ne passe pas mon temps dans les cocktails mondains ou au bar des hôtels chics, je suis capable de distinguer le régime vénézuélien – qui a remporté sept élections démocratiques – du régime chinois. Monsieur Ménard n'a pas l'air capable de faire cette distinction, et c'est bien son problème : il ne fait pas la différence entre le rose, le rouge et le blanc… et je ne parle pas de son Martini-rondelle. Le monsieur a les nerfs parce que sa cape d'invisibilité est cassée. Alors il se montre tel qu'il est. «Je suis autoritaire. Je ne sais pas discuter et j'aime décider seul» a-t-il déclaré au journal Le Monde (21 janvier 2005) Et il s'en vante !
Vous avez pris une position peu œcuménique sur le Tibet. Etes-vous un «ami de la Chine» ?
J-L M.Oui, j'aime la Chine. Pour ses trois mille ans d'histoire. Et je refuse de payer la cotisation préalable de critique du gouvernement chinois qu'on me demande pour avoir le droit de dire que je suis contre l'amputation du quart de son territoire et le déplacement de plusieurs dizaines de millions de personnes comme le souhaite le Dalaï-Lama. De plus, je défends la laïcité partout et pour tous. Je refuse le mélange du religieux et du politique. Or ceux qui réclament l'indépendance du Tibet (sous couvert de ne réclamer que son autonomie) sont des religieux. Ce n'est donc pas parce que j'ai un rapport critique au parti communiste de la Chine que je vais m'avaler le Dalaï-lama et sa théocratie. Ce n'est pas parce qu'on était contre la dictature du Shah d'Iran qu'on devait obligatoirement être pour Khomeiny ! Les élus qui partent en croisade pour le Tibet, tels Lionnel Luca, sont viscéralement anti-communistes. Eh bien, moi je n'ai pas peur de dire, s'il faut choisir, que je préférais Babrak Karmal (chef du Parti communiste puis président d'Afghanistan en 1965, ndlr) aux Talibans et à Al Qaeda.
Robert Ménard vous accuse d'être «fasciné par les régimes autoritaires»...
J-L M : Il est mal renseigné : j'ai participé à toutes les luttes pour la démocratie dans les pays de l'Est à une époque où c'était fort peu confortable, et à beaucoup en Amérique latine. Je subis aujourd'hui les foudres du régime iranien. Mais Monsieur Ménard est hors de ses gonds : dans la même interview, il dit aussi qu'Eric Zemmour fait du «journalisme à la Wikipédia»… Il y a une dimension mégalo chez cet homme. D'où tire-t-il son autorité professionnelle pour donner des leçons de journalisme à Zemmour ? De sa préparation approfondie en journalisme, acquise lors de son passé professionnel d'apiculteur, d'assureur et de manœuvre, ou de son bref passage à Radio France Hérault, d'où il s'est catapulté dans RSF? De sa capacité à avoir fait partir Rony Brauman et Jean-Claude Guillebaud, fondateurs de cette association ? De quel genre d'éthique peut-il se réclamer, lui qui a refusé de suivre ces fondateurs dans la critique de l'information spectacle «parce que ce faisant nous risquons de mécontenter certains journalistes, de nous mettre à dos les grands patrons de presse et de braquer le pouvoir économique ; alors que pour nous médiatiser nous avons besoin de la complicité des journalistes du soutien des patrons de presse et de l'argent du pouvoir économique» (je cite son livre : Ces journalistes que l'on veut faire taire, Albin Michel)
Vous avez dit que «RSF est une organisation alignée sur les combats du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique». Vous maintenez ces accusations ?
J-L M :Tout à fait. Ménard et RSF ne défendent pas «les journaliste dans le monde», ils défendent les journalistes sur un certain nombre de cibles. Il faut lire le livre de Maxime Vivas, La Face cachée de Reporters sans Frontières - De la CIA aux Faucons du pentagone (Aden éditions) : RSF accompagne les journalistes sur le terrain médiatique des Etats-Unis d'Amérique. Ménard ment quand il dit qu'il défend la liberté «partout et de la même façon». Pour comprendre qui Ménard veut mordre il faut regarder à l'autre bout de la laisse qu'il a autour cou.
Mardi 29 Avril 2008 - 09:48
Anna Borrel
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