Projet Rabaska

Projet Rabaska
Les polluants issus du projet hausseraient le taux de mortalité
Canoë Mélanie Tremblay
27/02/2008 20h05

Dr Jacques Levasseur

Le Collège québécois des médecins de famille, qui compte plus de 2000 membres, croit que les concentrations de polluants atmosphériques prévus dans le cadre de la construction du port méthanier Rabaska pourraient augmenter la mortalité, toutes causes confondues, pour les familles exposées.

«S’il y a un domaine où l’on ne doit tolérer aucune zone grise, c’est bien celui de la santé et de la sécurité des populations. Par conséquent, nous demandons au gouvernement québécois de faire toute la lumière sur les sources de nos inquiétudes», a indiqué Dr Jacques Levasseur, médecin depuis 35 ans sur la Rive-Sud de Québec, lors d’un point de presse qui s’est tenu à Québec ce matin.

Inquiétudes

Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) a produit un rapport d’analyse environnementale du projet Rabaska sur lequel s’est basé le gouvernement pour émettre son décret au port méthanier.

Selon Dr Levasseur, ce rapport soulève des questions puisqu’il ne tient ni compte des recommandations du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) ni de la Santé publique du Québec et non plus de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

De son côté, le BAPE a confirmé que les concentrations de polluants dans l’air vont atteindre un niveau susceptible d’avoir des impacts sur la santé humaine et un effet cumulatif à long terme.

La direction de la Santé publique recommande quant à elle d’élargir la zone d’exclusion autour des installations du terminal incluant 120 résidences et une école comptant un total de 600 personnes.

De plus, le Dr Philippe Lessard, directeur régional de Chaudière-Appalaches, a affirmé en commission parlementaire le 31 janvier dernier qu’il était toujours incapable de se déclarer entièrement rassuré au sujet de Rabaska.

Enfin, l’OMS a publié des lignes directrices relatives à la qualité de l’air dans le but de protéger la vie humaine. Dr Levasseur soutient que le projet Rabaska représente des dépassements significatifs des lignes directrices de l’OMS pour les principaux polluants reconnus.

«Concernant les polluants atmosphériques nocifs pour la santé humaine, le MDDEP a confirmé dans son rapport que les points d’impacts les plus importants sont à l’extérieur des limites de la propriété de Rabaska, mais qu’ils sont acceptables pour les résidants qui les respireront, car elles sont en bas des limites prescrites par la réglementation.

«Or, en 2006, le gouvernement fédéral a reconnu que le Canada se classait comme l’un des derniers pays en matière de normes quant aux polluants atmosphériques et a annoncé qu’un nouveau cadre réglementaire basé sur l’équité était en préparation», a conclu le médecin.