L'intervention du chef de l'État, point par point
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L'intervention du chef de l'État, point par point
En difficulté dans les sondages, Nicolas Sarkozy a défendu son bilan et reconnu quelques erreurs lors de son intervention télévisée. Revivez l'interview du chef de l'Etat sur lefigaro.fr.
Réélection : «Dix ans à la tête d’un pays, c’est largement suffisant», assure Nicolas Sarkozy. «Moi je suis là pour faire. L’idée d’une réélection est très éloignée de mes préoccupations d’aujourd’hui».
Vie privée : «Je trouve qu’on a beaucoup parlé de ma vie privée, sans doute ai-je une part de responsabilité», assure le chef de l’Etat, qui refuse de s’étendre sur le sujet. «Tout est rentré en ordre».
Municipales : «Si vous regardez la totalité des pays européens, il n’y a pas une seule équipe en place qui n’a pas perdu les municipales», estime Nicolas Sarkozy.
«Omniprésidence» : Nicolas Sarkozy se dit «premier responsable» des erreurs de ses conseillers, et reconnaît qu’il a «fallu des recadrages». Mais il assume son interventionnisme sur des dossiers comme les OGM. «Je sais où je vais, je suis persuadé qu’il n’y a pas d’autre stratégie et je sais que le rendez-vous sera à la fin de mon quinquennat». Et se livre à un exercice d’autocritique. «Je sais que j’ai fait des erreurs, j’ai essayé de les corriger».
Xavier Bertrand : Alors que le nom du ministre du Travail, nouvellement promu à l'UMP, est souvent cité pour un éventuel remplacement de François Fillon, Nicolas Sarkozy assure : «L’UMP gagnerait à utiliser les talents. Xavier est l’un de ses talents. Ca n’a rien à voir avec mes rapports avec François Fillon».
«Couacs» ministériels : «Il y en a eu», reconnaît Nicolas Sarkozy, qui les attribue à l’inexpérience de «jeunes ministres» et assure qu’il a voulu «être tolérant». Ce qui était peut-être «une erreur», mais qui ne se reproduira pas.
Droit de grâce de Jean-Charles Marchiani : Même s’il se dit opposé au droit de grâce collectif, Nicolas Sarkozy assure qu’il «examine» le dossier.
François Fillon : «Le premier ministre et moi, nous nous connaissons très bien, on travaille main dans la main et je ne me reconnais nullement dans les articles» sur les tensions dans l’exécutif, assure Nicolas Sarkozy. «C’est un bon premier ministre, et je n’ai pas fait cette émission pour en changer».
Ingrid Betancourt : Interrogé sur l’efficacité de sa mobilisation, Nicolas Sarkozy assure qu’il a obtenu des progrès : «les preuves de vie» et «six libérations» : «nous y arriverons et je ne céderai pas. Cette femme vit un martyre». Il souligne également le rôle d’Hugo Chavez et insiste : «Peut-être que j’ai mal fait, mais ce n’est pas si simple».
Palestine et Israël : «En tant que chef d’Etat, je ne dois pas parler au Hamas», explique Nicolas Sarkozy, qui refuse également de parler au président iranien, car tous deux veulent «rayer Israël de la carte». «Je souhaite la réussite d’Abou Mazen», poursuit le chef de l’Etat, qui veut un «Etat palestinien viable et sûr».
Guerre contre le terrorisme : Nicolas Sarkozy réfute l’idée selon laquelle la France a été épargnée par les attentats du fait de ses positions sur l’Irak. «Les démocraties, ce sont les droits de l’homme». Il refuse l’idée qu’on «doive s’incliner», parce que «ce n’est pas la France».
Afghanistan : Le chef de l’Etat refuse de «changer de méthode» s’il faut «dialoguer avec les talibans», car «on n’aurait pas grand-chose à se dire». «La situation est difficile», reconnaît-il, mais «notre responsabilité c’est d’aider le peuple afghan à se sortir de ce drame». De plus, poursuit-il, «si on laisse tomber l’Afghanistan, le Pakistan tombera». Pour autant, il refuse le terme de guerre. «Ce n’est pas une guerre, nous sommes aux côtés du peuple afghan». Les 700 militaires français envoyés en renfort sont donc là pour aider l’armée afghane. «Est-ce qu’on se couche, ou est-ce qu’on considère qu’il faut aider le président Karzaï ?» demande-t-il.
Europe : «J’ai toujours été opposé à l’entrée de la Turquie car elle n’est pas en Europe», répète Nicolas Sarkozy, qui réfute avoir sciemment refusé un référendum sur le traité de Lisbonne et se dit prêt à en lancer un s’il le faut, notamment sur un futur élargissement.
Chine et Tibet : «J’ai été choqué par ce qui s’est passé au Tibet et je l’ai dit au président chinois», explique Nicolas Sarkozy, qui poursuit en notant que «la Chine aide le monde» sur des dossiers comme l’Iran et qu’elle «a fait des progrès considérables». Il assure ensuite que la France essaye «de créer un dialogue entre Pékin et le dalaï-lama». Lequel «ne demande pas l’indépendance du Tibet ni le boycott des Jeux olympiques», mais davantage d’autonomie pour la province, rappelle-t-il. Quant au boycott, Nicolas Sarkozy refuse de se prononcer pour le moment, car il veut «laisser toutes ses chances au dialogue» et insiste sur la présidence de l’Europe que la France assurera au moment des JO. «C’est le rôle du président de l’Union de trouver un consensus», assure-t-il, avant de noter : «Pour trouver une solution, il faut essayer qu’il y ait le moins de blessures d’amour-propre possible».
Société Générale. Il évoque ensuite la Société Générale, trouvant «préoccupant» qu’une affaire comme celle de Jérôme Kerviel puisse se produire, et répète : «je suis pour que le patron soit responsable».
Capitalisme financier et spéculation. «Je crois au capitalisme, mais je pense qu’il marche sur la tête, qu’il a besoin d’être moralisé», assure Nicolas Sarkozy, pour qui «on doit faire prévaloir un modèle économique européen». Revenant sur les subprimes, le chef de l’Etat dénonce l’inconséquence des agences de notation «qui doivent être sanctionnées lorsqu’elles n’ont pas fait leur travail» et veut des «règles internationales de transparence». Il souhaite aussi qu’on limite la spéculation sur les matières premières agricoles. Et exhorte : «nous devons avoir une emprise» et «mettre en place des règles».
OGM : «je suis favorable à la recherche, mais je suis prudent sur la culture en plein champ», assure le chef de l’Etat, qui promet qu’il sera vigilant sur la sécurité sanitaire.
Réélection : «Dix ans à la tête d’un pays, c’est largement suffisant», assure Nicolas Sarkozy. «Moi je suis là pour faire. L’idée d’une réélection est très éloignée de mes préoccupations d’aujourd’hui».
Vie privée : «Je trouve qu’on a beaucoup parlé de ma vie privée, sans doute ai-je une part de responsabilité», assure le chef de l’Etat, qui refuse de s’étendre sur le sujet. «Tout est rentré en ordre».
Municipales : «Si vous regardez la totalité des pays européens, il n’y a pas une seule équipe en place qui n’a pas perdu les municipales», estime Nicolas Sarkozy.
«Omniprésidence» : Nicolas Sarkozy se dit «premier responsable» des erreurs de ses conseillers, et reconnaît qu’il a «fallu des recadrages». Mais il assume son interventionnisme sur des dossiers comme les OGM. «Je sais où je vais, je suis persuadé qu’il n’y a pas d’autre stratégie et je sais que le rendez-vous sera à la fin de mon quinquennat». Et se livre à un exercice d’autocritique. «Je sais que j’ai fait des erreurs, j’ai essayé de les corriger».
Xavier Bertrand : Alors que le nom du ministre du Travail, nouvellement promu à l'UMP, est souvent cité pour un éventuel remplacement de François Fillon, Nicolas Sarkozy assure : «L’UMP gagnerait à utiliser les talents. Xavier est l’un de ses talents. Ca n’a rien à voir avec mes rapports avec François Fillon».
«Couacs» ministériels : «Il y en a eu», reconnaît Nicolas Sarkozy, qui les attribue à l’inexpérience de «jeunes ministres» et assure qu’il a voulu «être tolérant». Ce qui était peut-être «une erreur», mais qui ne se reproduira pas.
Droit de grâce de Jean-Charles Marchiani : Même s’il se dit opposé au droit de grâce collectif, Nicolas Sarkozy assure qu’il «examine» le dossier.
François Fillon : «Le premier ministre et moi, nous nous connaissons très bien, on travaille main dans la main et je ne me reconnais nullement dans les articles» sur les tensions dans l’exécutif, assure Nicolas Sarkozy. «C’est un bon premier ministre, et je n’ai pas fait cette émission pour en changer».
Ingrid Betancourt : Interrogé sur l’efficacité de sa mobilisation, Nicolas Sarkozy assure qu’il a obtenu des progrès : «les preuves de vie» et «six libérations» : «nous y arriverons et je ne céderai pas. Cette femme vit un martyre». Il souligne également le rôle d’Hugo Chavez et insiste : «Peut-être que j’ai mal fait, mais ce n’est pas si simple».
Palestine et Israël : «En tant que chef d’Etat, je ne dois pas parler au Hamas», explique Nicolas Sarkozy, qui refuse également de parler au président iranien, car tous deux veulent «rayer Israël de la carte». «Je souhaite la réussite d’Abou Mazen», poursuit le chef de l’Etat, qui veut un «Etat palestinien viable et sûr».
Guerre contre le terrorisme : Nicolas Sarkozy réfute l’idée selon laquelle la France a été épargnée par les attentats du fait de ses positions sur l’Irak. «Les démocraties, ce sont les droits de l’homme». Il refuse l’idée qu’on «doive s’incliner», parce que «ce n’est pas la France».
Afghanistan : Le chef de l’Etat refuse de «changer de méthode» s’il faut «dialoguer avec les talibans», car «on n’aurait pas grand-chose à se dire». «La situation est difficile», reconnaît-il, mais «notre responsabilité c’est d’aider le peuple afghan à se sortir de ce drame». De plus, poursuit-il, «si on laisse tomber l’Afghanistan, le Pakistan tombera». Pour autant, il refuse le terme de guerre. «Ce n’est pas une guerre, nous sommes aux côtés du peuple afghan». Les 700 militaires français envoyés en renfort sont donc là pour aider l’armée afghane. «Est-ce qu’on se couche, ou est-ce qu’on considère qu’il faut aider le président Karzaï ?» demande-t-il.
Europe : «J’ai toujours été opposé à l’entrée de la Turquie car elle n’est pas en Europe», répète Nicolas Sarkozy, qui réfute avoir sciemment refusé un référendum sur le traité de Lisbonne et se dit prêt à en lancer un s’il le faut, notamment sur un futur élargissement.
Chine et Tibet : «J’ai été choqué par ce qui s’est passé au Tibet et je l’ai dit au président chinois», explique Nicolas Sarkozy, qui poursuit en notant que «la Chine aide le monde» sur des dossiers comme l’Iran et qu’elle «a fait des progrès considérables». Il assure ensuite que la France essaye «de créer un dialogue entre Pékin et le dalaï-lama». Lequel «ne demande pas l’indépendance du Tibet ni le boycott des Jeux olympiques», mais davantage d’autonomie pour la province, rappelle-t-il. Quant au boycott, Nicolas Sarkozy refuse de se prononcer pour le moment, car il veut «laisser toutes ses chances au dialogue» et insiste sur la présidence de l’Europe que la France assurera au moment des JO. «C’est le rôle du président de l’Union de trouver un consensus», assure-t-il, avant de noter : «Pour trouver une solution, il faut essayer qu’il y ait le moins de blessures d’amour-propre possible».
Société Générale. Il évoque ensuite la Société Générale, trouvant «préoccupant» qu’une affaire comme celle de Jérôme Kerviel puisse se produire, et répète : «je suis pour que le patron soit responsable».
Capitalisme financier et spéculation. «Je crois au capitalisme, mais je pense qu’il marche sur la tête, qu’il a besoin d’être moralisé», assure Nicolas Sarkozy, pour qui «on doit faire prévaloir un modèle économique européen». Revenant sur les subprimes, le chef de l’Etat dénonce l’inconséquence des agences de notation «qui doivent être sanctionnées lorsqu’elles n’ont pas fait leur travail» et veut des «règles internationales de transparence». Il souhaite aussi qu’on limite la spéculation sur les matières premières agricoles. Et exhorte : «nous devons avoir une emprise» et «mettre en place des règles».
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Le_simple- Socialistes
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Re: L'intervention du chef de l'État, point par point
Retraites : Nicolas Sarkozy refuse de baisser le montant des retraites, mais aussi d’augmenter les cotisations. Reste donc une solution : «travailler et cotiser plus longtemps». Nicolas Sarkozy revient au texte de la loi Fillon en 2003, qui prévoit le passage à 41 ans. «C’est pas facile», insiste le chef de l’Etat, mais «mon travail, c’est de prendre des décisions difficiles. Je comprends que ça provoque de la mauvaise humeur, voire de la déception, mais elle serait beaucoup plus grande si je fuyais. En France, il y a toujours quelqu’un qui n’est pas content, mais à force de les différer, c’est beaucoup plus difficile».
Manifestations lycéennes : «Il faut toujours écouter le malaise de la jeunesse», explique Nicolas Sarkozy, qui rappelle les nombreuses manifestations de ce type ces dernières années, mais promet qu’il ne reculera pas sur les réformes engagées dans l’éducation. «Il y a des marges de productivité, je suis parfaitement conscient du malaise enseignant, et la revalorisation de leur condition est une priorité. Mais on ne pourra pas embaucher plus et payer plus».
Education : trop de profs ? «On a fait beaucoup de quantitatif ces dernières années, nous n’avons pas les résultats», estime le président, pour qui «ce n’est pas la faute des enseignants», mais des réformes. «Je ne demanderai pas qu’on crée des emplois alors que dans les années à venir on aura 40.000 élèves en moins ». Rappelant ensuite les crédits injectés dans le supérieur, il explique qu’il «veut faire les choses différemment». Les réductions de postes ne sont «pas un objectif simplement comptable», explique-t-il, insistant sur la trop lourde charge horaire des élèves, qu’il veut alléger, ce qui permettra de réduire des postes, de même que réequilibrer les sections en lycée et supprimer certaines options «dans lesquelles personnes ne va». «Nous allons faire le choix de la qualité et pas de la quantité».
Immigration choisie : Pour Nicolas Sarkozy, la France n’a pas «besoin d’immigration». «J’ai toujours été pour l’immigration choisie, mais je ne dirai pas qu’il faut aller chercher de la main d’œuvre à l’étranger alors que nous avons plus d’un million de chômeurs», poursuit-il, renvoyant dos-à-dos l’extrême droite et l’extrême gauche, qui «se sont nourris» l’un l’autre et ont, selon lui, empêché un débat «responsable» sur l’immigration. Ce qui explique qu’il ne lancera pas le débat sur le droit de vote des immigrés, qui «relancerait les passions», , et pour lequel il estime qu’il n’a «pas de majorité pour faire passer».
Sans-papiers dans la restauration. «Quand on vient m’expliquer, alors qu’il y a 22% d’étrangers qui ont des papiers qu’on pourrait embaucher, qu’on est obligé d’embaucher des sans papiers…», fustige Nicolas Sarkozy, qui parle de «bal des hypocrites» et maintient : «il n’est pas question qu’on fasse une régularisation globale», car «elle crée un appel d’air qui profite aux trafiquants». «On ne devient pas Français parce qu’on a un travail», insiste le chef de l’Etat, «il y a des lois, je dis au préfet d’appliquer la loi». Pour Nicolas Sarkozy, il faut «arrêter de culpabiliser la France» sur l’immigration.
Carte famille nombreuses : «On a commis une erreur» sur ce sujet, explique le chef de l’Etat. «L’idée avait été de faire payer la carte famille nombreuses par la SNCF et non par l’Etat. J’ai fait valoir que c’était à l’Etat de payer la politique familiale». Une politique qu’il assure ne pas vouloir changer, car «elle marche bien».
Déficit : L’objectif de zéro déficit en 2012 «tient toujours», assure le chef de l’Etat. «Nous n’avons pas remplacé 23.200 fonctionnaires cette année», poursuit-il, expliquant que l’Etat avait continué à embaucher des fonctionnaires depuis 1982 malgré la décentralisation et les progrès de l’informatique. «La masse salariale et les retraites représentent 55% du budget de la nation», poursuit-il, en assurant que «le déficit sera réduit à l’horizon 2012». Pour autant, poursuit Nicolas Sarkozy, «on me demande de réduire en huit mois un déficit qui a commencé en 1974. Je mets en œuvre les réformes, j’affronte les difficultés, mais je ne peux pas tout faire tout de suite».
Croissance. Interrogé sur la faible croissance de la France, Nicolas Sarkozy assure «On a eu 2% de croissance en 2006, 1,9% en 2007, on verra ce qu'il en sera en 2008 mais l'objectif qui consiste à faire grosso modo pareil qu'en 2007 est parfaitement atteignable». et martèle : «Mon rôle c'est de gagner ce point de croissance qui nous manque».
Séniors : «j’ai demandé qu’on puisse cumuler sa retraite et un emploi, car nous avons besoin que les Français travaillent», poursuit Nicolas Sarkozy, qui veut «que les quinquagénaires puissent travailler».
Assurance-chômage : «je veux rendre hommage aux syndicats», assure Nicolas Sarkozy, qui se félicite de leur attitude durant les conflits sociaux récents, ils ont «eu une attitude responsable». Il explique ensuite qu’il «tient beaucoup» aux sanctions en cas de deux refus d’un emploi pour un chômeur. «L’immense majorité des chômeurs essaye de trouver un emploi, mais certains ne veulent pas se mettre au travail». Dès lors, le président veut mettre en place des sanctions progressives en cas de refus par le chômeur d’un emploi.
RSA : : interrogé sur le revenu de solidarité active, Nicolas Sarkozy affirme qu’il le mettra en place «assez rapidement», dès «l’année prochaine». C’est «une très bonne idée», affirme le chef de l’Etat, donc «on va fusionner les minima sociaux» et assurer par le RSA que «toute personne titulaire d’un minima social pourra le cumuler avec un emploi», pour «réhabiliter le travail». Mais le RSA sera «redéployé à partir d’une partie de la prime pour l’emploi», car «j’aimerais recentrer le produit de cette prime pour ceux qui en ont vraiment besoin, pour les sortir de la panade».
Paquet fiscal : Il le reconnaît : le paquet fiscal a été «une erreur de communication totale», qui a fait qu’on a mal compris cette réforme. «Désormais on ne paye plus un seul centime sur les successions, jusqu’à 55.000 euros par enfant», explique Nicolas Sarkozy.
Salaires : «Depuis les 35 heures, il n’y a plus de négociation salariale dans les entreprises», explique Nicolas Sarkozy, pour qui «les salaires sont trop bas et les charges sont trop hautes. On ne peut pas se livrer à une hausse généralisée des salaires pour une raison assez simple c'est qu'il ne faut pas pas tuer la competitivité des entreprises. Mais quand on voit des entreprises qui font des milliards d'euros de profit et où le mot négociations salariales est banni, je comprends que les gens ne soient pas contents et ce n'est pas acceptable.»
Prix : «J’ai deux leviers supplémentaires», explique ensuite Nicolas Sarkozy. Selon lui, les prix ont «plus augmenté en France que dans les autres pays européens», ce qui le met «en colère». «Nous allons faire pression», martèle le chef de l’Etat. Qui annonce un changement de la «loi Raffarin» sur le commerce de détail et de la «loi Galland» sur la vente à perte.
Intéressement : Nicolas Sarkozy annonce une réforme de l’intéressement «dans les quinze jours». «Il faudrait qu’un tiers des profits aille aux actionnaires, un tiers à l’investissement, un tiers aux salariés», estime le chef de l’Etat.
Pouvoir d’achat : «Les prix augmentent, vous avez raison. Ils ont augmenté au moment de l’euro, mais aussi parce qu’il n’y a pas assez de concurrence», explique Nicolas Sarkozy. Qui affirme que les réformes engagées en matière de pouvoir d’achat «marchent». Notamment les heures supplémentaires : «5,5 milliards d’euros de pouvoir d’achat» redistribués à «5 millions de salariés», qu’il oppose aux 35 heures mises en place par les socialistes. «Le problème de la France, c’est qu’on ne travaille pas assez», explique le chef de l’Etat. Qui évoque ensuite les loyers, désormais indexés sur l’indice des prix. «C’est 600 millions d’euros rendus aux locataires».
Le style : «Quand on devient président, c’est une charge si lourde…», soupire Nicolas Sarkozy, qui martèle : «je veux engager les changements nécessaires pour que la France puisse compter dans les grandes puissances du monde».
Les réformes : Faut-il hiérarchiser les réformes, comme le dit une partie de la majorité ? Nicolas Sarkozy ne le pense pas. «J’ai lancé 55 réformes parce que
tout se tient, parce que nous sommes dans une société complexe, que chaque réforme tient l’autre».
Economie : «depuis que je suis président de la République, le prix du baril a doublé», explique Nicolas Sarkozy, qui évoque ensuite l’euro, la crise des subprimes… «La France a affaire à un quadruple choc», qui rend d’autant plus urgent les changements dans le pays. «La France résiste plutôt mieux que les autres, continue le chef de l’Etat, qui évoque le taux de chômage, «le plus bas depuis 25 ans».
Sondages : «Sans doute on n'a pas assez expliqué, sans doute j’ai fait des erreurs», explique Nicolas Sarkozy. Avant de préciser : «est-ce que vous pensez qu’on peut bouger un pays de 65 millions d’habitants sans que ça provoque ici où là des moments d’impopularité ?». Le chef de l’Etat affirme qu’il s’était «préparé» à cette impopularité. «Avec les journées qui sont les miennes, mon souci n’est pas tant de commenter telle ou telle étude, même si je la prends en compte». Mais «on attend de moi qu’à la fin de mon quinquennat, on dise : il a fait les changements dont le pays avait besoin».
Qu’est ce qui ne marche pas ? Interrogé sur les déceptions des Français, Nicolas Sarkozy affirme : «j’y étais préparé. Depuis 25 ans, la France était un peu endormie. Le monde change. Le monde a changé. La France ne s’est pas adaptée au même rythme que les autres». Pour lui, la mondialisation a poussé les pays du monde à la compétition. «Le monde s’est mis en mouvement. La France n’a pas évolué au même rythme». Dès lors, il faut «mettre en œuvre les réformes que nous n’avons pas fait», affirme Nicolas Sarkozy, qui admet tout de même : «J’ai ma part de responsabilité».
http://www.lefigaro.fr/politique/2008/04/24/01002-20080424ARTFIG00603-l-interview-de-nicolas-sarkozy-en-direct.php
Manifestations lycéennes : «Il faut toujours écouter le malaise de la jeunesse», explique Nicolas Sarkozy, qui rappelle les nombreuses manifestations de ce type ces dernières années, mais promet qu’il ne reculera pas sur les réformes engagées dans l’éducation. «Il y a des marges de productivité, je suis parfaitement conscient du malaise enseignant, et la revalorisation de leur condition est une priorité. Mais on ne pourra pas embaucher plus et payer plus».
Education : trop de profs ? «On a fait beaucoup de quantitatif ces dernières années, nous n’avons pas les résultats», estime le président, pour qui «ce n’est pas la faute des enseignants», mais des réformes. «Je ne demanderai pas qu’on crée des emplois alors que dans les années à venir on aura 40.000 élèves en moins ». Rappelant ensuite les crédits injectés dans le supérieur, il explique qu’il «veut faire les choses différemment». Les réductions de postes ne sont «pas un objectif simplement comptable», explique-t-il, insistant sur la trop lourde charge horaire des élèves, qu’il veut alléger, ce qui permettra de réduire des postes, de même que réequilibrer les sections en lycée et supprimer certaines options «dans lesquelles personnes ne va». «Nous allons faire le choix de la qualité et pas de la quantité».
Immigration choisie : Pour Nicolas Sarkozy, la France n’a pas «besoin d’immigration». «J’ai toujours été pour l’immigration choisie, mais je ne dirai pas qu’il faut aller chercher de la main d’œuvre à l’étranger alors que nous avons plus d’un million de chômeurs», poursuit-il, renvoyant dos-à-dos l’extrême droite et l’extrême gauche, qui «se sont nourris» l’un l’autre et ont, selon lui, empêché un débat «responsable» sur l’immigration. Ce qui explique qu’il ne lancera pas le débat sur le droit de vote des immigrés, qui «relancerait les passions», , et pour lequel il estime qu’il n’a «pas de majorité pour faire passer».
Sans-papiers dans la restauration. «Quand on vient m’expliquer, alors qu’il y a 22% d’étrangers qui ont des papiers qu’on pourrait embaucher, qu’on est obligé d’embaucher des sans papiers…», fustige Nicolas Sarkozy, qui parle de «bal des hypocrites» et maintient : «il n’est pas question qu’on fasse une régularisation globale», car «elle crée un appel d’air qui profite aux trafiquants». «On ne devient pas Français parce qu’on a un travail», insiste le chef de l’Etat, «il y a des lois, je dis au préfet d’appliquer la loi». Pour Nicolas Sarkozy, il faut «arrêter de culpabiliser la France» sur l’immigration.
Carte famille nombreuses : «On a commis une erreur» sur ce sujet, explique le chef de l’Etat. «L’idée avait été de faire payer la carte famille nombreuses par la SNCF et non par l’Etat. J’ai fait valoir que c’était à l’Etat de payer la politique familiale». Une politique qu’il assure ne pas vouloir changer, car «elle marche bien».
Déficit : L’objectif de zéro déficit en 2012 «tient toujours», assure le chef de l’Etat. «Nous n’avons pas remplacé 23.200 fonctionnaires cette année», poursuit-il, expliquant que l’Etat avait continué à embaucher des fonctionnaires depuis 1982 malgré la décentralisation et les progrès de l’informatique. «La masse salariale et les retraites représentent 55% du budget de la nation», poursuit-il, en assurant que «le déficit sera réduit à l’horizon 2012». Pour autant, poursuit Nicolas Sarkozy, «on me demande de réduire en huit mois un déficit qui a commencé en 1974. Je mets en œuvre les réformes, j’affronte les difficultés, mais je ne peux pas tout faire tout de suite».
Croissance. Interrogé sur la faible croissance de la France, Nicolas Sarkozy assure «On a eu 2% de croissance en 2006, 1,9% en 2007, on verra ce qu'il en sera en 2008 mais l'objectif qui consiste à faire grosso modo pareil qu'en 2007 est parfaitement atteignable». et martèle : «Mon rôle c'est de gagner ce point de croissance qui nous manque».
Séniors : «j’ai demandé qu’on puisse cumuler sa retraite et un emploi, car nous avons besoin que les Français travaillent», poursuit Nicolas Sarkozy, qui veut «que les quinquagénaires puissent travailler».
Assurance-chômage : «je veux rendre hommage aux syndicats», assure Nicolas Sarkozy, qui se félicite de leur attitude durant les conflits sociaux récents, ils ont «eu une attitude responsable». Il explique ensuite qu’il «tient beaucoup» aux sanctions en cas de deux refus d’un emploi pour un chômeur. «L’immense majorité des chômeurs essaye de trouver un emploi, mais certains ne veulent pas se mettre au travail». Dès lors, le président veut mettre en place des sanctions progressives en cas de refus par le chômeur d’un emploi.
RSA : : interrogé sur le revenu de solidarité active, Nicolas Sarkozy affirme qu’il le mettra en place «assez rapidement», dès «l’année prochaine». C’est «une très bonne idée», affirme le chef de l’Etat, donc «on va fusionner les minima sociaux» et assurer par le RSA que «toute personne titulaire d’un minima social pourra le cumuler avec un emploi», pour «réhabiliter le travail». Mais le RSA sera «redéployé à partir d’une partie de la prime pour l’emploi», car «j’aimerais recentrer le produit de cette prime pour ceux qui en ont vraiment besoin, pour les sortir de la panade».
Paquet fiscal : Il le reconnaît : le paquet fiscal a été «une erreur de communication totale», qui a fait qu’on a mal compris cette réforme. «Désormais on ne paye plus un seul centime sur les successions, jusqu’à 55.000 euros par enfant», explique Nicolas Sarkozy.
Salaires : «Depuis les 35 heures, il n’y a plus de négociation salariale dans les entreprises», explique Nicolas Sarkozy, pour qui «les salaires sont trop bas et les charges sont trop hautes. On ne peut pas se livrer à une hausse généralisée des salaires pour une raison assez simple c'est qu'il ne faut pas pas tuer la competitivité des entreprises. Mais quand on voit des entreprises qui font des milliards d'euros de profit et où le mot négociations salariales est banni, je comprends que les gens ne soient pas contents et ce n'est pas acceptable.»
Prix : «J’ai deux leviers supplémentaires», explique ensuite Nicolas Sarkozy. Selon lui, les prix ont «plus augmenté en France que dans les autres pays européens», ce qui le met «en colère». «Nous allons faire pression», martèle le chef de l’Etat. Qui annonce un changement de la «loi Raffarin» sur le commerce de détail et de la «loi Galland» sur la vente à perte.
Intéressement : Nicolas Sarkozy annonce une réforme de l’intéressement «dans les quinze jours». «Il faudrait qu’un tiers des profits aille aux actionnaires, un tiers à l’investissement, un tiers aux salariés», estime le chef de l’Etat.
Pouvoir d’achat : «Les prix augmentent, vous avez raison. Ils ont augmenté au moment de l’euro, mais aussi parce qu’il n’y a pas assez de concurrence», explique Nicolas Sarkozy. Qui affirme que les réformes engagées en matière de pouvoir d’achat «marchent». Notamment les heures supplémentaires : «5,5 milliards d’euros de pouvoir d’achat» redistribués à «5 millions de salariés», qu’il oppose aux 35 heures mises en place par les socialistes. «Le problème de la France, c’est qu’on ne travaille pas assez», explique le chef de l’Etat. Qui évoque ensuite les loyers, désormais indexés sur l’indice des prix. «C’est 600 millions d’euros rendus aux locataires».
Le style : «Quand on devient président, c’est une charge si lourde…», soupire Nicolas Sarkozy, qui martèle : «je veux engager les changements nécessaires pour que la France puisse compter dans les grandes puissances du monde».
Les réformes : Faut-il hiérarchiser les réformes, comme le dit une partie de la majorité ? Nicolas Sarkozy ne le pense pas. «J’ai lancé 55 réformes parce que
tout se tient, parce que nous sommes dans une société complexe, que chaque réforme tient l’autre».
Economie : «depuis que je suis président de la République, le prix du baril a doublé», explique Nicolas Sarkozy, qui évoque ensuite l’euro, la crise des subprimes… «La France a affaire à un quadruple choc», qui rend d’autant plus urgent les changements dans le pays. «La France résiste plutôt mieux que les autres, continue le chef de l’Etat, qui évoque le taux de chômage, «le plus bas depuis 25 ans».
Sondages : «Sans doute on n'a pas assez expliqué, sans doute j’ai fait des erreurs», explique Nicolas Sarkozy. Avant de préciser : «est-ce que vous pensez qu’on peut bouger un pays de 65 millions d’habitants sans que ça provoque ici où là des moments d’impopularité ?». Le chef de l’Etat affirme qu’il s’était «préparé» à cette impopularité. «Avec les journées qui sont les miennes, mon souci n’est pas tant de commenter telle ou telle étude, même si je la prends en compte». Mais «on attend de moi qu’à la fin de mon quinquennat, on dise : il a fait les changements dont le pays avait besoin».
Qu’est ce qui ne marche pas ? Interrogé sur les déceptions des Français, Nicolas Sarkozy affirme : «j’y étais préparé. Depuis 25 ans, la France était un peu endormie. Le monde change. Le monde a changé. La France ne s’est pas adaptée au même rythme que les autres». Pour lui, la mondialisation a poussé les pays du monde à la compétition. «Le monde s’est mis en mouvement. La France n’a pas évolué au même rythme». Dès lors, il faut «mettre en œuvre les réformes que nous n’avons pas fait», affirme Nicolas Sarkozy, qui admet tout de même : «J’ai ma part de responsabilité».
http://www.lefigaro.fr/politique/2008/04/24/01002-20080424ARTFIG00603-l-interview-de-nicolas-sarkozy-en-direct.php
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