ils nous aiment pas ,pourquoi?
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Forum Politique Francophone international :: DISCUSSIONS INTERNATIONALES (ouvert aux Invités) :: GUERRE,CONFLIT, OPPRESSION du PEUPLE dans le MONDE actuel
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ils nous aiment pas ,pourquoi?
Tchétchénie, Kosovo,jordanie,israel,Tibet,palestinie,breton,buch (le pauvre il a pas d'ami),nomade,handicaper,l'irak,les enfants,femme,homme,les pauvre(je mais pas le s,pardon, je suis étranger): droits de l'homme contre rapports de force
En 2005, l'ONU convenait que c'était aux Etats de protéger leurs citoyens et leurs minorités, sans ingérence extérieure. Elle s'engageait à le faire à leur place s'ils ne le faisaient pas eux-mêmes. En pratique, les difficultés commençaient.
bat normale tes la pourquoi?
Pierre Hassner, Politologue
Jeudi 17 avril 2008
Les gouvernements occidentaux sont de plus en plus souvent appelés à prendre position sur des crises et des conflits entre une nation dominante, impériale ou post-impériale, et un peuple dominé. Leur réaction met en question la conception qu'ils se font des rapports internationaux et de leur propre rôle. Tous sont unanimes sur les trois points suivants qui recèlent autant de dilemmes et de problèmes que de solutions.
Premièrement, ils se proclament tous attachés aux droits de l'homme et, en même temps, à la souveraineté des Etats et à la stabilité des frontières.
c'est entinomique,frontiére et droit de l'homme
Deuxièmement, ils doivent, au niveau de l'action, gérer une tension entre les principes universels, moraux ou juridiques qu'ils professent, et les intérêts, les alliances et les engagements de leurs propres Etats ainsi que les mandats de leurs propres populations, auxquels ils ont l'obligation de veiller.
Troisièmement, il leur est plus facile d'arbitrer en faveur des principes quand l'oppresseur dont il s'agit de modifier le comportement n'est pas une grande puissance économique ou militaire.
non on rigole ,on va vous protéger
Le premier dilemme a fait l'objet d'une réflexion approfondie en marge de l'ONU. Elle a abouti à la formule, adoptée par le sommet de l'ONU en septembre 2005, de la «responsabilité de protéger»: normalement, c'est à chaque Etat de protéger ses citoyens et ses minorités sans ingérence extérieure. Mais quand il s'en révèle incapable ou, pire, quand c'est lui qui menace leur sécurité, leur liberté, ou leur identité, c'est à la communauté internationale de se substituer à lui, en tout ou en partie. L'emploi de la force doit, en principe, être multilatéral et légitimé par le Conseil de sécurité. Mais la responsabilité de protéger par des moyens pacifiques incombe à tous les Etats.
Cette formule représente certainement une clarification utile par rapport à celle du «devoir d'ingérence». Dans l'application, cependant, la «communauté internationale» ne brille pas par l'unité, le courage et l'efficacité; dans le cas du Darfour pas plus que la France, au Tchad, pour la protection des opposants démocratiques persécutés, voire liquidés, par son propre protégé, le président Demy.
Trois cas, cependant, nous intéressent plus immédiatement ici, à la fois par leurs similitudes et par leurs différences: ceux de la Tchétchénie, du Kosovo et du Tibet.
Dans les trois cas, il s'agit de nations au statut juridique incertain et fluctuant mais à l'identité culturelle et historique et à la volonté politique affirmées, en proie à la conquête et à l'oppression de régimes nationalistes, communistes ou postcommunistes. Dans les trois cas, la nation dominante déclare: «La Tchétchénie c'est la Russie», «Le Kosovo c'est la Serbie», «Le Tibet c'est la Chine», sans plus de justification que le slogan «L'Algérie c'est la France».
La Tchétchénie a été conquise de haute lutte par la Russie au XIXe siècle, et sa population déportée par Staline après la Seconde Guerre mondiale. Le Kosovo a connu successivement, au Moyen Age, la domination des Bulgares, des empereurs byzantins et des Serbes cinq siècles après l'arrivée de ceux-ci dans les Balkans, avant la longue période de l'Empire ottoman. Il fut conquis par les Serbes, avec une brutalité extrême, en 1912; détaché de l'Albanie, devenue indépendante, par une négociation entre les grandes puissances en 1912; occupé jusqu'en 1918 et finalement incorporé dans le royaume yougoslave puis dans la Yougoslavie de Tito, avec un double statut d'autonomie à l'intérieur de la Serbie et au niveau fédéral, renforcé par la Constitution de 1974, mais supprimé par le coup de force de Milosevic et dix années d'apartheid. Le Tibet, héritier d'un empire considérable, a eu des liens religieux et parfois de protectorats anciens avec la Chine et a connu au cours des siècles maintes invasions, ponctuées de fuites et de retours des dalaï-lamas successifs, mais n'a été conquis et incorporé dans la Chine que par Mao Tsé-toung en 1950. Il a connu une grande révolte populaire en 1959, réprimée de façon sanglante.
Dans les trois cas, les peuples dominants - Russes, Serbes, Chinois - nourrissent un grand mépris, confinant au racisme, pour la culture des peuples dominés. Dans les trois cas, la résistance de ceux-ci a un caractère de protestation contre les abus dont ils ont l'objet et, à partir d'un certain point, de révolte ou d'insurrection anti-coloniale, nationale et identitaire, non exempte de ressentiment et de soif de vengeance. Mais dans les trois cas, cette révolte a d'abord été conduite par des leaders modérés, recherchant la négociation, comme Maskadov en Tchétchénie, ou carrément pacifistes et non-violents comme Rugova et le dalaï-lama. Ceux-ci, devant l'intransigeance qui leur est opposée, finissent par être contestés ou dépassés par des partisans de la lutte armée (les islamistes en Tchétchénie, l'Armée de libération du Kosovo (UCK), une nouvelle génération d'émigrés tibétains), qui risquent de fournir des arguments à ceux-là mêmes qui sont responsables de cette évolution.
Là où les trois histoires commencent à diverger, c'est dans leur aboutissement provisoire. En Tchétchénie, les Russes ont probablement gagné, une fois de plus, pour une génération, en détruisant le pays, en provoquant un nombre considérable de morts et de réfugiés, et en donnant le pouvoir à un transfuge de la résistance, corrompu, assassin et tortionnaire, Ramzan Kadyrov. Celui-ci, cependant, reconstruit la capitale d'une manière spectaculaire et, tout en faisant allégeance avec effusion à Poutine, semble être de plus en plus le maître de son pays.
Au Kosovo, contrairement aux prévisions pessimistes ou malveillantes, ce n'est pas l'UÇK qui a pris le pouvoir après la libération (qui n'aurait pas eu lieu sans son action conjuguée avec celle de l'OTAN) mais Rugova et son parti, gagnants d'élections libres. Si, dix ans après, c'est Hashim Thaçi, ex-leader de l'UÇK, qui devient premier ministre, c'est par la voie parlementaire, au sortir d'autres élections libres. Comme les gouvernements précédents, il reste encadré et surveillé par la présence de l'ONU, puis de l'Union européenne.
Au Tibet, l'intérêt de la Chine serait évidemment de reprendre les négociations avec le dalaï-lama, seule autorité reconnue par les Tibétains, et dont les revendications se limitent à l'autonomie au sein de la Chine et à la protection de la population et de la religion tibétaines. Mais tout porte à croire que Pékin choisira la voie de la répression centralisée et de l'assimilation forcée, qui entraînera d'autres révoltes et d'autres répressions, jusqu'au moment où la religion et la culture tibétaines seront complètement submergées, et les Tibétains eux-mêmes deviendront une minorité silencieuse dans leur propre pays.
Qu'est-ce qui a permis aux Kosovars d'échapper à ce sort? C'est avant tout, évidemment, le rôle de l'OTAN, de l'ONU et de l'Union européenne. Mais ce rôle n'a été possible que grâce à deux considérations décisives, l'une sur le plan du diagnostic et des principes, l'autre sur celui du rapport des forces.
Le mariage des Serbes et des Albanais a toujours été un mariage forcé. Peut-être la Yougoslavie de Tito, si l'évolution du statut du Kosovo vers l'égalité avec les autres républiques avait été confirmée, aurait-elle eu une chance de le consolider. Mais deux séries d'événements ont rendu le divorce inévitable.
D'une part, la suppression de l'autonomie par Milosevic, les dix ans de répression et d'exclusion qui ont suivi, enfin l'expulsion de la majorité de la population et les massacres qui ont accompagné la guerre. D'autres sont la désintégration de la Yougoslavie, avec le départ de toutes les républiques non serbes, de la Slovénie au Monténégro.
Il était proprement inconcevable et immoral d'envisager que les Kosovars, le peuple le plus méprisé et le plus persécuté par les Serbes, restent seuls en tête-à-tête avec ceux-ci et sous leur autorité. Mais il était tout aussi inconcevable et immoral de laisser cette séparation s'opérer sans assurer la protection du Kosovo par rapport à la Serbie et celle de la minorité serbe du Kosovo par rapport à la majorité albanaise, et sans offrir aux uns et aux autres un cadre et une perspective de coopération organisée. D'où l'idée de cette indépendance conditionnelle, surveillée et encadrée par la présence d'abord de l'ONU, ensuite de l'Union européenne. Cette décision, prise après des années de négociations, visant avant tout à assurer l'autonomie de la minorité serbe et de ses liens avec Belgrade, mais accueillie, avec tant de méfiance et de préjugés un peu partout pour les raisons les plus contradictoires était, malgré toutes ses limites et tous ses risques, la seule réaliste et honorable.
Pourquoi, alors, ce qui vaut pour le Kosovo ne vaut-il pas pour la Tchétchénie et le Tibet? D'abord, certes, parce que le Kosovo et la Serbie sont en Europe et que l'Union européenne, directement affectée par leur conflit, peut aussi leur permettre de se retrouver un jour dans le cadre d'une intégration commune à un ensemble plus large. Mais surtout, bien sûr, parce que la Serbie, pays certes central et crucial des Balkans, que personne, en Europe, n'a intérêt à isoler, n'est tout de même pas la Russie ou la Chine. Celles-ci sont des puissances en ascension, du moins provisoire, qui jouent un rôle central dans le nouveau monde multipolaire. Elles illustrent l'une et l'autre ce trait paradoxal mais fondamental du monde actuel: par rapport à l'Occident, elles sont à la fois des partenaires irremplaçables, des concurrents redoutables et des adversaires inévitables - précisément en ce qui concerne les droits de l'homme. Même un Occident plus ferme, plus uni, plus disposé à sacrifier ses intérêts immédiats ne pourrait rien leur imposer directement par le chantage ou par la force, surtout qu'elles mettent l'une et l'autre leur point d'honneur à récuser les critiques et à les taxer d'hypocrisie.
Il reste cependant une carte permettant d'influencer leur comportement. Plus peut-être que la Serbie, la Russie et la Chine savent qu'elles perdraient énormément à s'isoler ou à se refermer. Elles proclament, pas tout à fait à tort, que nous avons plus besoin d'elles qu'elles de nous, mais elles savent qu'elles ont intérêt à laisser leurs élites voyager, leurs entreprises investir à l'extérieur et les firmes étrangères investir chez elles. Elles souhaitent participer aux organisations multilatérales comme l'OMC, le Conseil de l'Europe ou le G8 ou les différents groupes de contact et à des manifestations spectaculaires et symboliques comme les Jeux olympiques dont elles espèrent tirer gloire et profit.
L'Occident ne peut ni ne doit les en exclure, mais il a le droit et le devoir de leur rappeler directement et de leur faire sentir indirectement que cette ouverture multilatérale n'est possible qu'en obéissant à des règles dont les premières sont la transparence et la réciprocité. Les opinions publiques des pays démocratiques et certaines de leurs forces économiques et politiques ne sont que trop méfiantes envers les pratiques et les produits des Russes et des Chinois. La révolution des communications ne permet plus à personne de garder le secret ni sur ses actions contraires aux droits de l'homme ni sur les réactions qu'elles suscitent et les dommages qu'elles entraînent en termes de confiance et de prestige, mais aussi, par voie de conséquence, en termes de progrès économique, technique et culturel.
A l'heure des Jeux olympiques, il importe de leur faire mesurer la portée du vieux proverbe breton: «On ne grimpe pas au mât de cocagne quand on n'a pas un vêtement complet.»
En 2005, l'ONU convenait que c'était aux Etats de protéger leurs citoyens et leurs minorités, sans ingérence extérieure. Elle s'engageait à le faire à leur place s'ils ne le faisaient pas eux-mêmes. En pratique, les difficultés commençaient.
bat normale tes la pourquoi?
Pierre Hassner, Politologue
Jeudi 17 avril 2008
Les gouvernements occidentaux sont de plus en plus souvent appelés à prendre position sur des crises et des conflits entre une nation dominante, impériale ou post-impériale, et un peuple dominé. Leur réaction met en question la conception qu'ils se font des rapports internationaux et de leur propre rôle. Tous sont unanimes sur les trois points suivants qui recèlent autant de dilemmes et de problèmes que de solutions.
Premièrement, ils se proclament tous attachés aux droits de l'homme et, en même temps, à la souveraineté des Etats et à la stabilité des frontières.
c'est entinomique,frontiére et droit de l'homme
Deuxièmement, ils doivent, au niveau de l'action, gérer une tension entre les principes universels, moraux ou juridiques qu'ils professent, et les intérêts, les alliances et les engagements de leurs propres Etats ainsi que les mandats de leurs propres populations, auxquels ils ont l'obligation de veiller.
Troisièmement, il leur est plus facile d'arbitrer en faveur des principes quand l'oppresseur dont il s'agit de modifier le comportement n'est pas une grande puissance économique ou militaire.
non on rigole ,on va vous protéger
Le premier dilemme a fait l'objet d'une réflexion approfondie en marge de l'ONU. Elle a abouti à la formule, adoptée par le sommet de l'ONU en septembre 2005, de la «responsabilité de protéger»: normalement, c'est à chaque Etat de protéger ses citoyens et ses minorités sans ingérence extérieure. Mais quand il s'en révèle incapable ou, pire, quand c'est lui qui menace leur sécurité, leur liberté, ou leur identité, c'est à la communauté internationale de se substituer à lui, en tout ou en partie. L'emploi de la force doit, en principe, être multilatéral et légitimé par le Conseil de sécurité. Mais la responsabilité de protéger par des moyens pacifiques incombe à tous les Etats.
Cette formule représente certainement une clarification utile par rapport à celle du «devoir d'ingérence». Dans l'application, cependant, la «communauté internationale» ne brille pas par l'unité, le courage et l'efficacité; dans le cas du Darfour pas plus que la France, au Tchad, pour la protection des opposants démocratiques persécutés, voire liquidés, par son propre protégé, le président Demy.
Trois cas, cependant, nous intéressent plus immédiatement ici, à la fois par leurs similitudes et par leurs différences: ceux de la Tchétchénie, du Kosovo et du Tibet.
Dans les trois cas, il s'agit de nations au statut juridique incertain et fluctuant mais à l'identité culturelle et historique et à la volonté politique affirmées, en proie à la conquête et à l'oppression de régimes nationalistes, communistes ou postcommunistes. Dans les trois cas, la nation dominante déclare: «La Tchétchénie c'est la Russie», «Le Kosovo c'est la Serbie», «Le Tibet c'est la Chine», sans plus de justification que le slogan «L'Algérie c'est la France».
La Tchétchénie a été conquise de haute lutte par la Russie au XIXe siècle, et sa population déportée par Staline après la Seconde Guerre mondiale. Le Kosovo a connu successivement, au Moyen Age, la domination des Bulgares, des empereurs byzantins et des Serbes cinq siècles après l'arrivée de ceux-ci dans les Balkans, avant la longue période de l'Empire ottoman. Il fut conquis par les Serbes, avec une brutalité extrême, en 1912; détaché de l'Albanie, devenue indépendante, par une négociation entre les grandes puissances en 1912; occupé jusqu'en 1918 et finalement incorporé dans le royaume yougoslave puis dans la Yougoslavie de Tito, avec un double statut d'autonomie à l'intérieur de la Serbie et au niveau fédéral, renforcé par la Constitution de 1974, mais supprimé par le coup de force de Milosevic et dix années d'apartheid. Le Tibet, héritier d'un empire considérable, a eu des liens religieux et parfois de protectorats anciens avec la Chine et a connu au cours des siècles maintes invasions, ponctuées de fuites et de retours des dalaï-lamas successifs, mais n'a été conquis et incorporé dans la Chine que par Mao Tsé-toung en 1950. Il a connu une grande révolte populaire en 1959, réprimée de façon sanglante.
Dans les trois cas, les peuples dominants - Russes, Serbes, Chinois - nourrissent un grand mépris, confinant au racisme, pour la culture des peuples dominés. Dans les trois cas, la résistance de ceux-ci a un caractère de protestation contre les abus dont ils ont l'objet et, à partir d'un certain point, de révolte ou d'insurrection anti-coloniale, nationale et identitaire, non exempte de ressentiment et de soif de vengeance. Mais dans les trois cas, cette révolte a d'abord été conduite par des leaders modérés, recherchant la négociation, comme Maskadov en Tchétchénie, ou carrément pacifistes et non-violents comme Rugova et le dalaï-lama. Ceux-ci, devant l'intransigeance qui leur est opposée, finissent par être contestés ou dépassés par des partisans de la lutte armée (les islamistes en Tchétchénie, l'Armée de libération du Kosovo (UCK), une nouvelle génération d'émigrés tibétains), qui risquent de fournir des arguments à ceux-là mêmes qui sont responsables de cette évolution.
Là où les trois histoires commencent à diverger, c'est dans leur aboutissement provisoire. En Tchétchénie, les Russes ont probablement gagné, une fois de plus, pour une génération, en détruisant le pays, en provoquant un nombre considérable de morts et de réfugiés, et en donnant le pouvoir à un transfuge de la résistance, corrompu, assassin et tortionnaire, Ramzan Kadyrov. Celui-ci, cependant, reconstruit la capitale d'une manière spectaculaire et, tout en faisant allégeance avec effusion à Poutine, semble être de plus en plus le maître de son pays.
Au Kosovo, contrairement aux prévisions pessimistes ou malveillantes, ce n'est pas l'UÇK qui a pris le pouvoir après la libération (qui n'aurait pas eu lieu sans son action conjuguée avec celle de l'OTAN) mais Rugova et son parti, gagnants d'élections libres. Si, dix ans après, c'est Hashim Thaçi, ex-leader de l'UÇK, qui devient premier ministre, c'est par la voie parlementaire, au sortir d'autres élections libres. Comme les gouvernements précédents, il reste encadré et surveillé par la présence de l'ONU, puis de l'Union européenne.
Au Tibet, l'intérêt de la Chine serait évidemment de reprendre les négociations avec le dalaï-lama, seule autorité reconnue par les Tibétains, et dont les revendications se limitent à l'autonomie au sein de la Chine et à la protection de la population et de la religion tibétaines. Mais tout porte à croire que Pékin choisira la voie de la répression centralisée et de l'assimilation forcée, qui entraînera d'autres révoltes et d'autres répressions, jusqu'au moment où la religion et la culture tibétaines seront complètement submergées, et les Tibétains eux-mêmes deviendront une minorité silencieuse dans leur propre pays.
Qu'est-ce qui a permis aux Kosovars d'échapper à ce sort? C'est avant tout, évidemment, le rôle de l'OTAN, de l'ONU et de l'Union européenne. Mais ce rôle n'a été possible que grâce à deux considérations décisives, l'une sur le plan du diagnostic et des principes, l'autre sur celui du rapport des forces.
Le mariage des Serbes et des Albanais a toujours été un mariage forcé. Peut-être la Yougoslavie de Tito, si l'évolution du statut du Kosovo vers l'égalité avec les autres républiques avait été confirmée, aurait-elle eu une chance de le consolider. Mais deux séries d'événements ont rendu le divorce inévitable.
D'une part, la suppression de l'autonomie par Milosevic, les dix ans de répression et d'exclusion qui ont suivi, enfin l'expulsion de la majorité de la population et les massacres qui ont accompagné la guerre. D'autres sont la désintégration de la Yougoslavie, avec le départ de toutes les républiques non serbes, de la Slovénie au Monténégro.
Il était proprement inconcevable et immoral d'envisager que les Kosovars, le peuple le plus méprisé et le plus persécuté par les Serbes, restent seuls en tête-à-tête avec ceux-ci et sous leur autorité. Mais il était tout aussi inconcevable et immoral de laisser cette séparation s'opérer sans assurer la protection du Kosovo par rapport à la Serbie et celle de la minorité serbe du Kosovo par rapport à la majorité albanaise, et sans offrir aux uns et aux autres un cadre et une perspective de coopération organisée. D'où l'idée de cette indépendance conditionnelle, surveillée et encadrée par la présence d'abord de l'ONU, ensuite de l'Union européenne. Cette décision, prise après des années de négociations, visant avant tout à assurer l'autonomie de la minorité serbe et de ses liens avec Belgrade, mais accueillie, avec tant de méfiance et de préjugés un peu partout pour les raisons les plus contradictoires était, malgré toutes ses limites et tous ses risques, la seule réaliste et honorable.
Pourquoi, alors, ce qui vaut pour le Kosovo ne vaut-il pas pour la Tchétchénie et le Tibet? D'abord, certes, parce que le Kosovo et la Serbie sont en Europe et que l'Union européenne, directement affectée par leur conflit, peut aussi leur permettre de se retrouver un jour dans le cadre d'une intégration commune à un ensemble plus large. Mais surtout, bien sûr, parce que la Serbie, pays certes central et crucial des Balkans, que personne, en Europe, n'a intérêt à isoler, n'est tout de même pas la Russie ou la Chine. Celles-ci sont des puissances en ascension, du moins provisoire, qui jouent un rôle central dans le nouveau monde multipolaire. Elles illustrent l'une et l'autre ce trait paradoxal mais fondamental du monde actuel: par rapport à l'Occident, elles sont à la fois des partenaires irremplaçables, des concurrents redoutables et des adversaires inévitables - précisément en ce qui concerne les droits de l'homme. Même un Occident plus ferme, plus uni, plus disposé à sacrifier ses intérêts immédiats ne pourrait rien leur imposer directement par le chantage ou par la force, surtout qu'elles mettent l'une et l'autre leur point d'honneur à récuser les critiques et à les taxer d'hypocrisie.
Il reste cependant une carte permettant d'influencer leur comportement. Plus peut-être que la Serbie, la Russie et la Chine savent qu'elles perdraient énormément à s'isoler ou à se refermer. Elles proclament, pas tout à fait à tort, que nous avons plus besoin d'elles qu'elles de nous, mais elles savent qu'elles ont intérêt à laisser leurs élites voyager, leurs entreprises investir à l'extérieur et les firmes étrangères investir chez elles. Elles souhaitent participer aux organisations multilatérales comme l'OMC, le Conseil de l'Europe ou le G8 ou les différents groupes de contact et à des manifestations spectaculaires et symboliques comme les Jeux olympiques dont elles espèrent tirer gloire et profit.
L'Occident ne peut ni ne doit les en exclure, mais il a le droit et le devoir de leur rappeler directement et de leur faire sentir indirectement que cette ouverture multilatérale n'est possible qu'en obéissant à des règles dont les premières sont la transparence et la réciprocité. Les opinions publiques des pays démocratiques et certaines de leurs forces économiques et politiques ne sont que trop méfiantes envers les pratiques et les produits des Russes et des Chinois. La révolution des communications ne permet plus à personne de garder le secret ni sur ses actions contraires aux droits de l'homme ni sur les réactions qu'elles suscitent et les dommages qu'elles entraînent en termes de confiance et de prestige, mais aussi, par voie de conséquence, en termes de progrès économique, technique et culturel.
A l'heure des Jeux olympiques, il importe de leur faire mesurer la portée du vieux proverbe breton: «On ne grimpe pas au mât de cocagne quand on n'a pas un vêtement complet.»
Dernière édition par avec-amour-et-paix le Lun 9 Juin - 10:49, édité 1 fois
avec-amour-et-paix- Journalistes
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avec-amour-et-paix- Journalistes
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Re: ils nous aiment pas ,pourquoi?
C'est tellement scandaleux que j'en ai les larmes aux yeux... Comment croire que la politique, qui actuellement représente le pouvoir, comment croire que la politique peut nous aider en tant que citoyen ??
Pourquoi les gens ne font que regarder sans intervenir !?? Si les gens avaient moins peur pour leur peau, tout le monde se serait levé pour s'interposé dans cette flagrante injustice !!
Je sais que ce n'est pas avec des pourquoi qu'on fait avancer les choses, mais je n'arrive pas à croire à la politique à cause de ce genre de choses.....
Si les gens étaient plus sensés, moi y compris, nous n'aurions pas besoin de président et de gouverneurs etc... ce genre de débordement n'existerais pas.... enfin voilà c'est ma réaction à froid......
Pourquoi les gens ne font que regarder sans intervenir !?? Si les gens avaient moins peur pour leur peau, tout le monde se serait levé pour s'interposé dans cette flagrante injustice !!
Je sais que ce n'est pas avec des pourquoi qu'on fait avancer les choses, mais je n'arrive pas à croire à la politique à cause de ce genre de choses.....
Si les gens étaient plus sensés, moi y compris, nous n'aurions pas besoin de président et de gouverneurs etc... ce genre de débordement n'existerais pas.... enfin voilà c'est ma réaction à froid......
Tara- Israël
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tendances politiques : Anarchie ! Si on avait tous + qu'un ptit pois dans la tête, y'aurait pas besoin de politique !
Date d'inscription : 04/06/2008
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Re: ils nous aiment pas ,pourquoi?
sa vais du bien de lire des foix
merci a vous
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avec-amour-et-paix- Journalistes
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Re: ils nous aiment pas ,pourquoi?
Désobéir aux policiers, ça s'apprend
Par Paul Meyer | Journaliste | 11/11/2008 | 11H35
Les Désobéissants enseignent comment gêner la police et gérer les médias. Ils veulent essaimer partout en France.
(De Meisenthal, Moselle) La scène se passe fin octobre à Meisenthal, dans les Vosges. Une douzaine de jeunes, répartis en policiers et manifestants, miment dans un centre culturel l’occupation de la centrale nucléaire de Fessenheim, devant les yeux de son directeur, "M. Sans-Souci", alias Xavier Renou, porte-parole des Désobéissants.
Xavier Renou, que les lecteurs de Rue89 connaissent bien (voir notamment ses actions il y a peu à Vichy et son interview), était venu pour animer un stage sur la "désobéissance civile", organisé au sein d’un forum social local appelé "Octobre verre". (Voir la vidéo)
http://www.rue89.com/2008/11/11/desobeir-aux-policiers-ca-sapprend
Par Paul Meyer | Journaliste | 11/11/2008 | 11H35
Les Désobéissants enseignent comment gêner la police et gérer les médias. Ils veulent essaimer partout en France.
(De Meisenthal, Moselle) La scène se passe fin octobre à Meisenthal, dans les Vosges. Une douzaine de jeunes, répartis en policiers et manifestants, miment dans un centre culturel l’occupation de la centrale nucléaire de Fessenheim, devant les yeux de son directeur, "M. Sans-Souci", alias Xavier Renou, porte-parole des Désobéissants.
Xavier Renou, que les lecteurs de Rue89 connaissent bien (voir notamment ses actions il y a peu à Vichy et son interview), était venu pour animer un stage sur la "désobéissance civile", organisé au sein d’un forum social local appelé "Octobre verre". (Voir la vidéo)
http://www.rue89.com/2008/11/11/desobeir-aux-policiers-ca-sapprend
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