Appel : pas de CNRS sans Sciences humaines et sociales !
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Appel : pas de CNRS sans Sciences humaines et sociales !
Appel : pas de CNRS sans Sciences humaines et sociales !
La découpe du CNRS est en marche. Après les sciences de la vie, c’est la présence des sciences humaines et sociales au sein du CNRS qui est aujourd’hui remise en cause. Ceux qui en doutent encore peuvent se reporter à ce qu’écrit Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans sa réponse au rapport de la Cour des comptes 2008 sur le CNRS : « Il est vraisemblable que le positionnement du CNRS sera variable selon le champ disciplinaire [...], le CNRS aurait toute sa place dans des secteurs nécessitant une importante concentration de moyens [...]. Dans d’autres disciplines (sciences humaines et sociales par exemple), le rôle de l’université serait renforcé, le CNRS accompagnant le dispositif davantage dans une logique d’agence de moyens. » Ce qui risque de se passer pour les sciences humaines et sociales au CNRS, à savoir le désengagement probable dans tout ou partie des disciplines qui les composent, est exemplaire de ce qui se passera demain dans d’autres secteurs disciplinaires.
En donnant la priorité à l’accumulation des connaissances de long terme, en s’efforçant de préserver ou de développer des pans entiers de recherches ignorés ou délaissés, en insufflant une culture de l’évaluation et de la recherche en équipe au sein de disciplines longtemps individualistes, en encourageant leur participation à des programmes interdisciplinaires, le CNRS a contribué de façon majeure au développement des SHS dans notre pays. Ainsi une part non négligeable des meilleurs chercheurs et enseignants-chercheurs français dans ce domaine, ont travaillé ou travaillent au sein de laboratoires soutenus par le CNRS. Les chercheurs et les ingénieurs et techniciens du CNRS, qui représentent respectivement 15% et 10% des personnels de l’organisme, occupent au sein de ces laboratoires un rôle structurant. Grâce à cet effort, les unités mixtes de recherche du CNRS et des universités évaluées cette année sont pour leur écrasante majorité classées parmi les meilleurs laboratoires français par comparaison avec les équipes d’accueil des universités.
Les nouvelles orientations données à la politique de recherche, tant au niveau européen que français, la réforme de l’université, et les préjugés idéologiques du gouvernement actuel à l’encontre des SHS mettent ces acquis en péril. L’étranglement financier du CNRS au profit de l’Agence nationale de la recherche (ANR) favorise ceux qui défendent cette politique à courte vue. Ce qui manque pourtant le plus aux universitaires en SHS pour mener à bien leurs recherches c’est du temps et du personnel technique et administratif. Confrontés à des effectifs étudiants en forte croissance ces dernières années et à l’explosion des formations professionnalisantes, ils ont besoin d’un renouveau de la politique de coopération du CNRS, donc d’UMR actives, mieux dotées et plus nombreuses, ainsi que d’un accroissement du nombre de postes d’accueil au CNRS. Le désengagement du CNRS des SHS les priverait définitivement de ces possibilités.
A un moment où, beaucoup plus que par le passé, l’interdisciplinarité des recherches sera un atout scientifique majeur, nous réaffirmons notre attachement à la transversalité scientifique comme principe fondateur du CNRS. Nous nous élevons contre la volonté d’opposer artificiellement les recherches menées au CNRS et à l’Université, alors qu’elles sont fondamentalement complémentaires et demandons que chaque acteur, EPST et universités, puisse définir et mener une politique de recherche digne de ce nom et développer les collaborations appropriées. Nous réaffirmons la place essentielle que jouent les laboratoires et les structures fédératives, et pas uniquement les équipes, dans la recherche actuelle.
Plus que jamais, les SHS, comme les autres domaines scientifiques, ont besoin d’un organisme national structurant qui fixe des priorités de long terme, et qui fournisse, sous des formes certes renouvelées, les moyens matériels et humains aux laboratoires pour qu’ils développent leur programme propre. Dans cette perspective, les signataires de cet appel ne sont pas hostiles à une remise à plat de la politique du CNRS vis-à-vis des SHS, mais demandent que toute réforme ou restructuration soit précédée d’une véritable concertation avec l’ensemble des personnels de recherche concernés.
Source/auteur : Sauvons la recherche
Mis en ligne le mercredi 16 avril 2008, par jesusparis
La découpe du CNRS est en marche. Après les sciences de la vie, c’est la présence des sciences humaines et sociales au sein du CNRS qui est aujourd’hui remise en cause. Ceux qui en doutent encore peuvent se reporter à ce qu’écrit Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans sa réponse au rapport de la Cour des comptes 2008 sur le CNRS : « Il est vraisemblable que le positionnement du CNRS sera variable selon le champ disciplinaire [...], le CNRS aurait toute sa place dans des secteurs nécessitant une importante concentration de moyens [...]. Dans d’autres disciplines (sciences humaines et sociales par exemple), le rôle de l’université serait renforcé, le CNRS accompagnant le dispositif davantage dans une logique d’agence de moyens. » Ce qui risque de se passer pour les sciences humaines et sociales au CNRS, à savoir le désengagement probable dans tout ou partie des disciplines qui les composent, est exemplaire de ce qui se passera demain dans d’autres secteurs disciplinaires.
En donnant la priorité à l’accumulation des connaissances de long terme, en s’efforçant de préserver ou de développer des pans entiers de recherches ignorés ou délaissés, en insufflant une culture de l’évaluation et de la recherche en équipe au sein de disciplines longtemps individualistes, en encourageant leur participation à des programmes interdisciplinaires, le CNRS a contribué de façon majeure au développement des SHS dans notre pays. Ainsi une part non négligeable des meilleurs chercheurs et enseignants-chercheurs français dans ce domaine, ont travaillé ou travaillent au sein de laboratoires soutenus par le CNRS. Les chercheurs et les ingénieurs et techniciens du CNRS, qui représentent respectivement 15% et 10% des personnels de l’organisme, occupent au sein de ces laboratoires un rôle structurant. Grâce à cet effort, les unités mixtes de recherche du CNRS et des universités évaluées cette année sont pour leur écrasante majorité classées parmi les meilleurs laboratoires français par comparaison avec les équipes d’accueil des universités.
Les nouvelles orientations données à la politique de recherche, tant au niveau européen que français, la réforme de l’université, et les préjugés idéologiques du gouvernement actuel à l’encontre des SHS mettent ces acquis en péril. L’étranglement financier du CNRS au profit de l’Agence nationale de la recherche (ANR) favorise ceux qui défendent cette politique à courte vue. Ce qui manque pourtant le plus aux universitaires en SHS pour mener à bien leurs recherches c’est du temps et du personnel technique et administratif. Confrontés à des effectifs étudiants en forte croissance ces dernières années et à l’explosion des formations professionnalisantes, ils ont besoin d’un renouveau de la politique de coopération du CNRS, donc d’UMR actives, mieux dotées et plus nombreuses, ainsi que d’un accroissement du nombre de postes d’accueil au CNRS. Le désengagement du CNRS des SHS les priverait définitivement de ces possibilités.
A un moment où, beaucoup plus que par le passé, l’interdisciplinarité des recherches sera un atout scientifique majeur, nous réaffirmons notre attachement à la transversalité scientifique comme principe fondateur du CNRS. Nous nous élevons contre la volonté d’opposer artificiellement les recherches menées au CNRS et à l’Université, alors qu’elles sont fondamentalement complémentaires et demandons que chaque acteur, EPST et universités, puisse définir et mener une politique de recherche digne de ce nom et développer les collaborations appropriées. Nous réaffirmons la place essentielle que jouent les laboratoires et les structures fédératives, et pas uniquement les équipes, dans la recherche actuelle.
Plus que jamais, les SHS, comme les autres domaines scientifiques, ont besoin d’un organisme national structurant qui fixe des priorités de long terme, et qui fournisse, sous des formes certes renouvelées, les moyens matériels et humains aux laboratoires pour qu’ils développent leur programme propre. Dans cette perspective, les signataires de cet appel ne sont pas hostiles à une remise à plat de la politique du CNRS vis-à-vis des SHS, mais demandent que toute réforme ou restructuration soit précédée d’une véritable concertation avec l’ensemble des personnels de recherche concernés.
Source/auteur : Sauvons la recherche
Mis en ligne le mercredi 16 avril 2008, par jesusparis
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