Les franchises médicales

Les franchises médicales
Des rassemblements sont organisés aujourd’hui dans toute la France contre les franchises médicales. Le mot d’ordre : déposer ses boîtes vides de médicaments devant les préfectures et, à Paris à 14 heures, devant le ministère de la Santé.

Etes-vous d'accord avec le système des franchises médicales ?



Franchises médicales - Les patients en colère

Virginie Belle, le samedi 12 avril 2008 à 04:00

Des rassemblements sont organisés aujourd’hui dans toute la France contre les franchises médicales. Le mot d’ordre : déposer ses boîtes vides de médicaments devant les préfectures et, à Paris à 14 heures, devant le ministère de la Santé.


« Responsabiliser » les cancéreux, les dialysés, les diabétiques et les accidentés du travail : une honte pour le collectif Contre la franchise. Son porte-parole, le docteur Christian Lehmann, n’en finit pas de critiquer ce « déremboursement » qu’il juge « injuste et immoral ». Instaurée le 1er janvier de cette année, cette franchise médicale aura fait couler beaucoup d’encre. D’un côté, des usagers usés par la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation des soins : 1 euro de plus par consultation, l’instauration d’un forfait hospitalier d’un montant de 16 euros par jour, et, enfin, le discret déremboursement de soins, prélevé directement par la Sécurité sociale. De l’autre, l’inlassable nécessité de diminuer les dépenses de santé.


Financer la recherche
Pour les patients atteints de pathologies lourdes, souvent allocataires de prestations inférieures à 800 euros, ce déremboursement pèsent sur les fins de mois, génère un sentiment d’amertume. Bruno-Pascal Chevalier, atteint du sida, a même entamé une grève des soins « pour protester contre ces franchises qui vont à l’encontre du principe de solidarité et conduisent inévitablement un grand nombre de nos concitoyens à repousser des soins pourtant nécessaires ». La loi étant votée, les patients n’auront pas grand espoir en manifestant aujourd’hui dans les rues de voir supprimer cette ponction financière, mais au moins la satisfaction d’exprimer un désaccord et de sensibiliser l’opinion.

Laurent Wauquiez, porte-parole du gouvernement, explique qu’elles serviront à financer « les défis de demain et non à boucher les trous de la sécurité sociale ». Le bénéfice de ces franchises, d’un montant estimé à 850 millions pour 2008, devrait en effet financer la lutte contre le cancer, Alzeihmer et l’amélioration des soins palliatifs. Le collectif contre la franchise a déjà recueilli près de 130.000 signatures ratifiant une pétition en ligne et espère mobiliser les usagers des soins, « pour qu’ils cessent d’être coupables d’être malades ».