rastafarisme
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rastafarisme
Le mouvement rastafari est un mouvement utopiste et communautaire, visant la paix dans le monde et le refus de "Babylone". Les règles du mouvement rastafari sont fondées sur la Bible lue avec une interprétation humaniste puisant dans l'histoire africaine.
La culture rasta est un tout formé par l'agrégation d'un certain nombre de croyances, de coutumes et de traditions. Il est ainsi vain de proposer une caractérisation exhaustive et universelle de la culture rasta. Celle-ci est au contraire basée sur la différence et se revendique comme une unité dans la diversité.
Cependant, il existe des points de repères caractérisant les croyances rasta, principalement le port des dread locks, la consommation de ganja, et les habitudes alimentaires, bien que ces caractéristiques ne soient pas adoptées par tous. Contrairement aux idées reçues, le Reggae n'est pas en soi une marque caractéristique des croyances rasta, mais bien un vecteur servant le message, selon le concept ancestral très courant dans ces cultures : la transmission orale. Le genre musical le plus proche des rastas est plutôt le Nyabinghi. Enfin, une grande partie de la culture rasta est directement inspirée de la Bible, comme le concept de Babylone.
La religion rastafari défend ainsi la nourriture dite "ital", s'appuyant sur le commandement religieux disant "Tu ne tueras point." La nourriture ital est végétarienne et parfois végétalienne. Le terme d'ital provient de "vital", les rastas remplaçant souvent la première syllabe par un I pour montrer leur défense de la nature : méditation devient Iditation, I-thiopia l'Ethiopie, etc.
La nourriture ital se doit aussi normalement d'être "bio"; les rastas rejettent ce qui n'est pas naturel (colorant, agents conservateurs).
Les autres valeurs de la religion rastafari sont également tirées d'interprétations de la bible, principalement du chapitre des "Nombres". Dans ce chapitre où "L'Éternel parla à Moïse" il est par exemple dit que lorsque quelqu'un se consacre à l'Eternel, "il s'abstiendra de vin et de boisson enivrante" : les rastas rejettent ainsi l'alcool et toutes les drogues par principe.
La ganja par contre est considéré non pas comme une drogue, mais comme le fruit de l'arbre de la vie et ne servant qu'à s'élever spirituellement (Psaume 104:14 : Il fait germer l'herbe pour le bétail, Et les plantes pour les besoins de l'homme, Afin que la terre produise de la nourriture; Psaume 18:9 : Il s'élevait de la fumée dans ses narines, Et un feu dévorant sortait de sa bouche: Il en jaillissait des charbons embrasés).
De la même manière, les Nombres disant de la personne soumise à Dieu que "le rasoir ne passera point sur sa tête", la religion rastafarie prône les dreadlocks, également symbole des racines de la terre et du lion de Juda.
Historiquement la personne à l'origine du mouvement rastafari est le jamaïcain Marcus Garvey, né en 1887.
Après différents voyages il considère que les personnes à la peau noire doivent conquérir leur unité dans une mission qui est également religieuse. Il adopte le slogan "One God, One aim, One destiny" (Un dieu, Un but, Une destinée) et fonde l'UNIA - Universal Negro Improvement Association c'est-à-dire l'"Association Universelles pour le Développement des Nègres".
Les études de la condition des personnes noires est pour Garvey une véritable révélation. Il résume lui-même ce processus en disant que « .... c'est alors que je vis devant moi le nouveau monde de l'homme Noir, non pas un monde de pions, de serfs, de chiens, mais une Nation d'hommes résolus à marquer la civilisation de leur empreinte et à faire briller sur la race Humaine une nouvelle lueur. Je ne pouvais plus rester dans l'ombre..."
Pour Garvey, les personnes noires doivent toutes aller en Afrique. Il fonde même une compagnie maritime pour aider ce projet : la Black Star Liner (la ligne de l'étoile noire).
Lors du premier congrès de l'UNIA il tient ces propos que l'on connaît surtout par la musique en France : « Nous sommes les descendants d'un peuple qui a beaucoup souffert, nous sommes descendants d'un peuple résolu à ne plus souffrir. (....) Si l'Europe est aux Européens, alors l'Afrique doit être à tout les Noirs du monde . »
Des Ministres et Ducs d'Afrique furent nommés et Marcus Garvey désigné comme « Président Intérimaire de l'Afrique ». Il fut également choisi un drapeau de la Nation Noires : Rouge, pour le sang qui fût versé, Noir, symbole de la fierté, et vert, promesse d'une vie meilleure.
Garvey mourra dans la solitude mais dans les années 1940 des adeptes de son mouvement entreprirent une nouvelle lecture de la bible, se fondant sur les propos de Garvey considéré comme le Moïse noir : " Regardez vers l'Afrique où un grand roi noir sera couronné, car le jour de délivrance est proche".
Le terme de Ras Tafari fut alors adopté : le mot vient des termes "ras" signifiant "tête" ou "chef", et "Tafari", « celui qui est craint », qui est le prénom de naissance donné à Hailé Sélassié Ier, empereur d'Éthiopie de 1930 à 1974.
Selon la tradition éthiopienne, Sélassié est en effet le descendant de Ménélik, le fils de la reine de Saba et du roi Salomon. Les rastas prônent alors la réalisation de l'idéal biblique.
C'est le principe de leur utopie.
La culture rasta est un tout formé par l'agrégation d'un certain nombre de croyances, de coutumes et de traditions. Il est ainsi vain de proposer une caractérisation exhaustive et universelle de la culture rasta. Celle-ci est au contraire basée sur la différence et se revendique comme une unité dans la diversité.
Cependant, il existe des points de repères caractérisant les croyances rasta, principalement le port des dread locks, la consommation de ganja, et les habitudes alimentaires, bien que ces caractéristiques ne soient pas adoptées par tous. Contrairement aux idées reçues, le Reggae n'est pas en soi une marque caractéristique des croyances rasta, mais bien un vecteur servant le message, selon le concept ancestral très courant dans ces cultures : la transmission orale. Le genre musical le plus proche des rastas est plutôt le Nyabinghi. Enfin, une grande partie de la culture rasta est directement inspirée de la Bible, comme le concept de Babylone.
La religion rastafari défend ainsi la nourriture dite "ital", s'appuyant sur le commandement religieux disant "Tu ne tueras point." La nourriture ital est végétarienne et parfois végétalienne. Le terme d'ital provient de "vital", les rastas remplaçant souvent la première syllabe par un I pour montrer leur défense de la nature : méditation devient Iditation, I-thiopia l'Ethiopie, etc.
La nourriture ital se doit aussi normalement d'être "bio"; les rastas rejettent ce qui n'est pas naturel (colorant, agents conservateurs).
Les autres valeurs de la religion rastafari sont également tirées d'interprétations de la bible, principalement du chapitre des "Nombres". Dans ce chapitre où "L'Éternel parla à Moïse" il est par exemple dit que lorsque quelqu'un se consacre à l'Eternel, "il s'abstiendra de vin et de boisson enivrante" : les rastas rejettent ainsi l'alcool et toutes les drogues par principe.
La ganja par contre est considéré non pas comme une drogue, mais comme le fruit de l'arbre de la vie et ne servant qu'à s'élever spirituellement (Psaume 104:14 : Il fait germer l'herbe pour le bétail, Et les plantes pour les besoins de l'homme, Afin que la terre produise de la nourriture; Psaume 18:9 : Il s'élevait de la fumée dans ses narines, Et un feu dévorant sortait de sa bouche: Il en jaillissait des charbons embrasés).
De la même manière, les Nombres disant de la personne soumise à Dieu que "le rasoir ne passera point sur sa tête", la religion rastafarie prône les dreadlocks, également symbole des racines de la terre et du lion de Juda.
Historiquement la personne à l'origine du mouvement rastafari est le jamaïcain Marcus Garvey, né en 1887.
Après différents voyages il considère que les personnes à la peau noire doivent conquérir leur unité dans une mission qui est également religieuse. Il adopte le slogan "One God, One aim, One destiny" (Un dieu, Un but, Une destinée) et fonde l'UNIA - Universal Negro Improvement Association c'est-à-dire l'"Association Universelles pour le Développement des Nègres".
Les études de la condition des personnes noires est pour Garvey une véritable révélation. Il résume lui-même ce processus en disant que « .... c'est alors que je vis devant moi le nouveau monde de l'homme Noir, non pas un monde de pions, de serfs, de chiens, mais une Nation d'hommes résolus à marquer la civilisation de leur empreinte et à faire briller sur la race Humaine une nouvelle lueur. Je ne pouvais plus rester dans l'ombre..."
Pour Garvey, les personnes noires doivent toutes aller en Afrique. Il fonde même une compagnie maritime pour aider ce projet : la Black Star Liner (la ligne de l'étoile noire).
Lors du premier congrès de l'UNIA il tient ces propos que l'on connaît surtout par la musique en France : « Nous sommes les descendants d'un peuple qui a beaucoup souffert, nous sommes descendants d'un peuple résolu à ne plus souffrir. (....) Si l'Europe est aux Européens, alors l'Afrique doit être à tout les Noirs du monde . »
Des Ministres et Ducs d'Afrique furent nommés et Marcus Garvey désigné comme « Président Intérimaire de l'Afrique ». Il fut également choisi un drapeau de la Nation Noires : Rouge, pour le sang qui fût versé, Noir, symbole de la fierté, et vert, promesse d'une vie meilleure.
Garvey mourra dans la solitude mais dans les années 1940 des adeptes de son mouvement entreprirent une nouvelle lecture de la bible, se fondant sur les propos de Garvey considéré comme le Moïse noir : " Regardez vers l'Afrique où un grand roi noir sera couronné, car le jour de délivrance est proche".
Le terme de Ras Tafari fut alors adopté : le mot vient des termes "ras" signifiant "tête" ou "chef", et "Tafari", « celui qui est craint », qui est le prénom de naissance donné à Hailé Sélassié Ier, empereur d'Éthiopie de 1930 à 1974.
Selon la tradition éthiopienne, Sélassié est en effet le descendant de Ménélik, le fils de la reine de Saba et du roi Salomon. Les rastas prônent alors la réalisation de l'idéal biblique.
C'est le principe de leur utopie.
Dernière édition par avec-amour-et-paix le Ven 4 Avr - 10:44, édité 1 fois
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Gérer par le Tribunal:
(14/14)
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(0/100)
Re: rastafarisme
Dans les années 30, le rastafarisme était encore peu connu mais le rôle de Marcus Garvey dans l’émancipation des Noirs d’Amérique a été majeur.
L’Universal Negro Improvement Association (UNIA) est une organisation créée en 1914 en Jamaïque par Marcus Garvey et dont la devise était : "Un Dieu ! Un but ! Une destinée !". Ce mouvement s’est considérablement développé aux Etats-Unis après l’émigration de Garvey en 1916. En effet, en 1919, l’UNIA ne comptait pas moins de 30 branches dans différentes villes des Etats-Unis. Garvey affirmait avoir plus de 200000 membres. Il fonda également un organe de presse nommé The Negro World, dans lequel il déclara : "l’Afrique doit être vénérée et nous devons tous sacrifier, notre humanité, notre richesse et notre sang à sa cause sacrée."
En valorisant la "négritude", Garvey a contribué à l’affirmation des noirs dans toute l’Amérique, au même titre que Martin Luther King ou Malcolm X. Les conférences de l’UNIA de 1919 à 1922 connurent des grands succès populaires. Elles débouchèrent sur la création de firmes industrielles tenues exclusivement par des noirs et d’une compagnie de construction navale et de navigation réservées elles aussi aux noirs.
A son retour en Jamaïque en 1927, il fut accueilli en véritable libérateur et tint une conférence de l’UNIA pour la première fois en Jamaïque en 1929.
Son impact fut double : tout d’abord, son importance fit prendre conscience aux rastafaris de l’étendue de la lutte des noirs en Amérique pour s’affirmer et revendiquer des droits et plus de liberté ; ainsi, une autre solution que celle du rapatriement en Ethiopie apparaissait, même si cette idée n’allait vraiment se développer qu’au long des années 1950. La seconde conséquence de cette conférence fut de faire connaître Marcus Garvey à un grand nombre de jamaïcains et donc de contribuer à l’élaboration et à l’intégration de ses idées dans le rastafarisme.
Ses thèses principales se définissent selon deux orientations :
- La première, voir en l’Afrique la patrie de tous les noirs immigrés. Loin d’être un défenseur du rapatriement, Marcus Garvey a cherché à renouer des liens avec l’Afrique et à mettre l’accent sur la richesse de la civilisation africaine.
- La seconde orientation principale des thèses de Marcus Garvey est la religion. Dans ce domaine aussi, il tient à rattacher le plus possible la Bible à l’Afrique, dans le but d’enlever aux blancs le monopole de l’enseignement religieux et pour donner à ses auditeurs le sentiment d’appartenir à un peuple élu et donc au-dessus de la domination des blancs.
Marcus Garvey avait prophétisé le couronnement de Haïlé Sélassié, il devint ainsi le prophète de tous les rastafaris. Des thèses de Garvey sont intégrées à l’idéologie rastafari comme de saints commandements, tels l’affirmation des noirs par la revendication, la vénération de l’Ethiopie.
Le mode de vie rastafari se veut respectueux des principes définis par la Bible. L’apparence extérieure des rastas le prouve. La majorité porte des nattes et une barbe. Dans la Bible, il est dit : Lévitique, 21:5 :"[…]les prêtres ne doivent pas se faire de tonsure, ni se raser la barbe sur les côtés, ni se faire des entailles sur le corps."
Mais si certains rastafaris arborent des nattes (appelées dreadlocks) impressionnantes, il n’est pas rare de voir des rastafaris rasés. En outre, la Bible précise que cette coutume n’est obligatoire qu’en cas de deuil. Une autre justification de ces nattes est la volonté d’imiter les guerriers éthiopiens des siècles passés qui se caractérisaient
par leur coiffure imposante du fait de leurs nattes tressées comme pour symboliser un casque.
La sacralisation de l’Herbe est un point important de l’idéologie rastafari. La Ganja n’est utilisée que dans la pratique religieuse. On en trouve une justification biblique dans La Genèse : 3:18: "you shall eat the herb of the field" , mais aussi dans les Psaumes: 104:14: "C’est toi qui fait pousser l’herbe pour le bétail, et les plantes que les hommes cultivent ". Ou encore les Psaumes, 18:9 : "Une fumée montait de ses narines […]" Apocalypse, 22:2 : "[…] Ses feuilles [de l’arbre de la vie] servent à la guérison des nations."
La visite de Haïlé Sélassié en 1966 est décisive dans le changement de cap de l’idéologie rastafari. En effet, les principes du rapatriement et du rejet de la Babylone jamaïcaine y restaient ancrés. Bien qu’elles ne fussent plus au premier plan dans les années 1960, des tentatives de rapatriement avaient été tentées jusqu’à la fin des années 1950. La visite de l’empereur d’Ethiopie en avril 1966 se solda par une dernière tentative de rapatriement. Mais ce n’était plus qu’un combat d’arrière-garde.
Haïlé Sélassié dans un discours devant plus 10.000 adeptes proposa aux rastafaris : "la libération avant le rapatriement". Cela signifie que les rastafaris doivent libérer Babylone (le monde de l’oppression) avant de pouvoir espérer un repos mérité en Ethiopie.
L’assimilation de la Jamaïque à Babylone reste présente dans le rastafarisme même dans les années 1960 et 1970, mais sous une autre forme. Ce n’est plus le pays tout entier qui est rejeté comme un lieu étranger; ce qui est dorénavant stigmatisé est la société jamaïcaine, du moins celle des possédants.
De nos jours le rapatriement en Ethiopie n’est plus une priorité, seul le combat pour la liberté prime, le rastafarisme s’est répandu sur la planète entière et touche désormais toute les couches de la population même si il y a aujourd’hui beaucoup plus de sympathisants que de pratiquants.
L’Universal Negro Improvement Association (UNIA) est une organisation créée en 1914 en Jamaïque par Marcus Garvey et dont la devise était : "Un Dieu ! Un but ! Une destinée !". Ce mouvement s’est considérablement développé aux Etats-Unis après l’émigration de Garvey en 1916. En effet, en 1919, l’UNIA ne comptait pas moins de 30 branches dans différentes villes des Etats-Unis. Garvey affirmait avoir plus de 200000 membres. Il fonda également un organe de presse nommé The Negro World, dans lequel il déclara : "l’Afrique doit être vénérée et nous devons tous sacrifier, notre humanité, notre richesse et notre sang à sa cause sacrée."
En valorisant la "négritude", Garvey a contribué à l’affirmation des noirs dans toute l’Amérique, au même titre que Martin Luther King ou Malcolm X. Les conférences de l’UNIA de 1919 à 1922 connurent des grands succès populaires. Elles débouchèrent sur la création de firmes industrielles tenues exclusivement par des noirs et d’une compagnie de construction navale et de navigation réservées elles aussi aux noirs.
A son retour en Jamaïque en 1927, il fut accueilli en véritable libérateur et tint une conférence de l’UNIA pour la première fois en Jamaïque en 1929.
Son impact fut double : tout d’abord, son importance fit prendre conscience aux rastafaris de l’étendue de la lutte des noirs en Amérique pour s’affirmer et revendiquer des droits et plus de liberté ; ainsi, une autre solution que celle du rapatriement en Ethiopie apparaissait, même si cette idée n’allait vraiment se développer qu’au long des années 1950. La seconde conséquence de cette conférence fut de faire connaître Marcus Garvey à un grand nombre de jamaïcains et donc de contribuer à l’élaboration et à l’intégration de ses idées dans le rastafarisme.
Ses thèses principales se définissent selon deux orientations :
- La première, voir en l’Afrique la patrie de tous les noirs immigrés. Loin d’être un défenseur du rapatriement, Marcus Garvey a cherché à renouer des liens avec l’Afrique et à mettre l’accent sur la richesse de la civilisation africaine.
- La seconde orientation principale des thèses de Marcus Garvey est la religion. Dans ce domaine aussi, il tient à rattacher le plus possible la Bible à l’Afrique, dans le but d’enlever aux blancs le monopole de l’enseignement religieux et pour donner à ses auditeurs le sentiment d’appartenir à un peuple élu et donc au-dessus de la domination des blancs.
Marcus Garvey avait prophétisé le couronnement de Haïlé Sélassié, il devint ainsi le prophète de tous les rastafaris. Des thèses de Garvey sont intégrées à l’idéologie rastafari comme de saints commandements, tels l’affirmation des noirs par la revendication, la vénération de l’Ethiopie.
Le mode de vie rastafari se veut respectueux des principes définis par la Bible. L’apparence extérieure des rastas le prouve. La majorité porte des nattes et une barbe. Dans la Bible, il est dit : Lévitique, 21:5 :"[…]les prêtres ne doivent pas se faire de tonsure, ni se raser la barbe sur les côtés, ni se faire des entailles sur le corps."
Mais si certains rastafaris arborent des nattes (appelées dreadlocks) impressionnantes, il n’est pas rare de voir des rastafaris rasés. En outre, la Bible précise que cette coutume n’est obligatoire qu’en cas de deuil. Une autre justification de ces nattes est la volonté d’imiter les guerriers éthiopiens des siècles passés qui se caractérisaient
par leur coiffure imposante du fait de leurs nattes tressées comme pour symboliser un casque.
La sacralisation de l’Herbe est un point important de l’idéologie rastafari. La Ganja n’est utilisée que dans la pratique religieuse. On en trouve une justification biblique dans La Genèse : 3:18: "you shall eat the herb of the field" , mais aussi dans les Psaumes: 104:14: "C’est toi qui fait pousser l’herbe pour le bétail, et les plantes que les hommes cultivent ". Ou encore les Psaumes, 18:9 : "Une fumée montait de ses narines […]" Apocalypse, 22:2 : "[…] Ses feuilles [de l’arbre de la vie] servent à la guérison des nations."
La visite de Haïlé Sélassié en 1966 est décisive dans le changement de cap de l’idéologie rastafari. En effet, les principes du rapatriement et du rejet de la Babylone jamaïcaine y restaient ancrés. Bien qu’elles ne fussent plus au premier plan dans les années 1960, des tentatives de rapatriement avaient été tentées jusqu’à la fin des années 1950. La visite de l’empereur d’Ethiopie en avril 1966 se solda par une dernière tentative de rapatriement. Mais ce n’était plus qu’un combat d’arrière-garde.
Haïlé Sélassié dans un discours devant plus 10.000 adeptes proposa aux rastafaris : "la libération avant le rapatriement". Cela signifie que les rastafaris doivent libérer Babylone (le monde de l’oppression) avant de pouvoir espérer un repos mérité en Ethiopie.
L’assimilation de la Jamaïque à Babylone reste présente dans le rastafarisme même dans les années 1960 et 1970, mais sous une autre forme. Ce n’est plus le pays tout entier qui est rejeté comme un lieu étranger; ce qui est dorénavant stigmatisé est la société jamaïcaine, du moins celle des possédants.
De nos jours le rapatriement en Ethiopie n’est plus une priorité, seul le combat pour la liberté prime, le rastafarisme s’est répandu sur la planète entière et touche désormais toute les couches de la population même si il y a aujourd’hui beaucoup plus de sympathisants que de pratiquants.
avec-amour-et-paix- Journalistes
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Localisation : montpellier
Humeur : belle
tendances politiques : anarchiste
Date d'inscription : 18/02/2008
Niveau de Courtoisie:
Gérer par le Tribunal:
(14/14)
Argent de poche:
(0/100)
Re: rastafarisme
Discours de l'Empereur Hailé Sélassié prononcé à l'AG de l'ONU en 1963
"Tant que la philosophie qui considère qu'une race est supérieure et une autre inférieure ne sera pas finalement et en permanence discréditée et abandonnée ; -tant qu'il y aura des citoyens de première et de seconde classe dans une nation; -tant que la couleur de la peau d'un homme aura plus de signification que celle de ses yeux; -tant que les droits de l'homme de base ne seront pas garantis également pour chacun. sans distinction de race; -tant que ce jour ne sera pas arrivé, le rêve d'une paix durable, d'une citoyenneté mondiale et le règne de la moralité internationale ne resteront que des illusions fugitives, poursuivies mais jamais atteintes.
Et tant que les régimes mal inspirés et ignobles qui détiennent nos frères en Angola, au Mozambique et en Afrique du Sud dans des chaînes inhumaines ne seront pas renversés et détruits; -tant que la bigoterie, les préjugés et les intérêts personnels n'auront pas été remplacés par la compréhension, la tolérance et la bonne volonté. -tant que tous les Africains ne seront pas debout, et qu'ils ne parleront pas en tant qu'êtres libres, égaux aux yeux de tous les hommes comme ils le sont aux yeux du ciel, -tant que ce jour ne sera pas arrivé, le continent africain ne connaîtra pas la paix. Nous les Africains nous battrons, si c'est nécessaire, et nous savons que nous vaincrons. car nous avons confiance en la victoire du bien sur le mal.
La base de la discrimination raciale et du colonialisme a toujours été économique, et c'est avec des armes économiques que nous avons déjà surmonté certains de ces maux et que nous en viendrons à bout. A la suite de résolutions adoptées à la conférence au sommet d'Addis Abeba, les états africains ont pris plusieurs mesures économiques qui, si elles étaient adoptées par tous les états membres des Nations unies, changeraient rapidement l'intransigeance en raison. Je demande aujourd'hui que chaque nation représentée qui soit véritablement dévouée aux principes énoncés dans la charte adhère à ces mesures.
Nous devons agir tant qu'il en est temps, tant que se présente l'occasion d'exercer ces pressions légitimes, de crainte que le temps ne s'épuise et ne nous pousse à recourir à des procédés moins heureux. En ces temps modernes, les grandes nations de ce monde feraient bien de se rappeler que même leur propre sort n'est pas entièrement entre leurs mains. La paix réclame les efforts unis de chacun de nous. Qui peut prédire quelle étincelle pourrait mettre le feu aux poudres ? Pour chacun d'entre nous, l'enjeu est le même: la vie ou la mort. Nous souhaitons tous vivre.
Nous cherchons tous un monde où les hommes seraient libérés des fardeaux de l'ignorance, de la pauvreté, de la faim et de la maladie. Et, si la catastrophe devait survenir, nous serions tous pressés d'échapper à une pluie nucléaire mortelle. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui sont tous à parts égales sans précédent Ils n'ont pas de contrepartie dans l'expérience humaine. Les hommes cherchent des précédents et des solutions dans les pages de l'histoire. mais il n'y en a aucun. Ceci est donc le défi suprême. Où allons-nous chercher notre survie, les réponses à des questions qui n'ont encore jamais été posées ?
Nous devons tout d'abord, nous tourner vers le Dieu Tout-puissant Qui a élevé l'homme au-dessus des animaux et l'a doté d'intelligence et de raison. Nous devons avoir foi en Lui, qu'Il ne nous abandonne pas ou qu'Il nous permette de détruire l'humanité qu'Il a créée à son image.
Et nous devons regarder en nous-mêmes, jusque dans les profondeurs de nos âmes. Nous devons devenir ce que nous n'avons jamais été, ce à quoi notre éducation, notre expérience et notre environnement nous a très mal préparé. Nous devons être plus grands que ce que nous avons été: plus courageux, à l'esprit plus large, au point de vue plus ouvert. Nous devons devenir les membres d'une nouvelle race, dépasser nos préjugés insignifiants et nous soumettre à la fidélité ultime que nous devons non pas aux nations, mais à nos semblables les hommes au sein de la communauté humaine."
His Imperial Majesty, Hailé Sélassié
"Tant que la philosophie qui considère qu'une race est supérieure et une autre inférieure ne sera pas finalement et en permanence discréditée et abandonnée ; -tant qu'il y aura des citoyens de première et de seconde classe dans une nation; -tant que la couleur de la peau d'un homme aura plus de signification que celle de ses yeux; -tant que les droits de l'homme de base ne seront pas garantis également pour chacun. sans distinction de race; -tant que ce jour ne sera pas arrivé, le rêve d'une paix durable, d'une citoyenneté mondiale et le règne de la moralité internationale ne resteront que des illusions fugitives, poursuivies mais jamais atteintes.
Et tant que les régimes mal inspirés et ignobles qui détiennent nos frères en Angola, au Mozambique et en Afrique du Sud dans des chaînes inhumaines ne seront pas renversés et détruits; -tant que la bigoterie, les préjugés et les intérêts personnels n'auront pas été remplacés par la compréhension, la tolérance et la bonne volonté. -tant que tous les Africains ne seront pas debout, et qu'ils ne parleront pas en tant qu'êtres libres, égaux aux yeux de tous les hommes comme ils le sont aux yeux du ciel, -tant que ce jour ne sera pas arrivé, le continent africain ne connaîtra pas la paix. Nous les Africains nous battrons, si c'est nécessaire, et nous savons que nous vaincrons. car nous avons confiance en la victoire du bien sur le mal.
La base de la discrimination raciale et du colonialisme a toujours été économique, et c'est avec des armes économiques que nous avons déjà surmonté certains de ces maux et que nous en viendrons à bout. A la suite de résolutions adoptées à la conférence au sommet d'Addis Abeba, les états africains ont pris plusieurs mesures économiques qui, si elles étaient adoptées par tous les états membres des Nations unies, changeraient rapidement l'intransigeance en raison. Je demande aujourd'hui que chaque nation représentée qui soit véritablement dévouée aux principes énoncés dans la charte adhère à ces mesures.
Nous devons agir tant qu'il en est temps, tant que se présente l'occasion d'exercer ces pressions légitimes, de crainte que le temps ne s'épuise et ne nous pousse à recourir à des procédés moins heureux. En ces temps modernes, les grandes nations de ce monde feraient bien de se rappeler que même leur propre sort n'est pas entièrement entre leurs mains. La paix réclame les efforts unis de chacun de nous. Qui peut prédire quelle étincelle pourrait mettre le feu aux poudres ? Pour chacun d'entre nous, l'enjeu est le même: la vie ou la mort. Nous souhaitons tous vivre.
Nous cherchons tous un monde où les hommes seraient libérés des fardeaux de l'ignorance, de la pauvreté, de la faim et de la maladie. Et, si la catastrophe devait survenir, nous serions tous pressés d'échapper à une pluie nucléaire mortelle. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui sont tous à parts égales sans précédent Ils n'ont pas de contrepartie dans l'expérience humaine. Les hommes cherchent des précédents et des solutions dans les pages de l'histoire. mais il n'y en a aucun. Ceci est donc le défi suprême. Où allons-nous chercher notre survie, les réponses à des questions qui n'ont encore jamais été posées ?
Nous devons tout d'abord, nous tourner vers le Dieu Tout-puissant Qui a élevé l'homme au-dessus des animaux et l'a doté d'intelligence et de raison. Nous devons avoir foi en Lui, qu'Il ne nous abandonne pas ou qu'Il nous permette de détruire l'humanité qu'Il a créée à son image.
Et nous devons regarder en nous-mêmes, jusque dans les profondeurs de nos âmes. Nous devons devenir ce que nous n'avons jamais été, ce à quoi notre éducation, notre expérience et notre environnement nous a très mal préparé. Nous devons être plus grands que ce que nous avons été: plus courageux, à l'esprit plus large, au point de vue plus ouvert. Nous devons devenir les membres d'une nouvelle race, dépasser nos préjugés insignifiants et nous soumettre à la fidélité ultime que nous devons non pas aux nations, mais à nos semblables les hommes au sein de la communauté humaine."
His Imperial Majesty, Hailé Sélassié
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