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Les salaires, noeud de la lutte de classe

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Message par avec-amour-et-paix Ven 26 Déc - 8:58

Les salaires, noeud de la lutte de classe
Au départ, le produit est naturel, on le trouve dans la nature, il est gratuit : c'est l'eau, la terre, le pétrole, les minerais, l'or, le bois, les poissons, les animaux, etc.. Tout ceci n'a nécessité aucun travail humain pour le produire. Puis, le travail fourni par les hommes lui donne de la valeur, le transforme en marchandise.

Ils fournissent ce travail pour répondre à leurs besoins : se nourrir, se vêtir, se loger, se déplacer, etc.

L'esclavage apparaît parce qu'il devient possible : l'agriculture dégage des excédents que le propriétaire d'esclaves peut s'accaparer. Il prend toute la production, et en rend à son esclave juste de quoi survivre. Le choix de production ne se pose pas : on cultive ce qui veut bien pousser !

Les esclaves finissent par se révolter après quelques millénaires : l'exploitation est criante. Le système évolue vers le servage. Là, la séparation entre le travail que fournit le serf pour lui-même, et le travail qu'il fournit pour son maître est nette : il travaille son lopin deux ou trois jours par semaine, et le reste du temps, il travaille pour le seigneur. Des progrès technologiques apparaissent, mais la productivité reste faible, et laisse peu de place à des

choix de production. Cependant, des artisans, commerçants, intellectuels se développent dans les bourgs (ce qui donnera la bourgeoisie) et ils commencent à concentrer des richesses.

La Révolution Française met finalement fin au servage, la classe féodale est détruite. Cependant, alors que c'est la masse des paysans qui fournit les troupes pour abattre l'aristocratie, la bourgeoisie se constitue en classe et accapare le pouvoir. Apparaît alors la classe ouvrière. Alors que l'esclave a le sentiment que tout son travail est accaparé par son propriétaire (ce qui n'est pas tout à fait vrai, puisqu'il en récupère un peu pour vivre, lui-même et sa famille), que le serf voit très nettement sa part de travail pour lui, et la part de travail pour son seigneur, l'ouvrier a le sentiment que tout son travail lui est payé, puisque sa paye est calculée, résultat du produit d'un taux horaire par le temps de travail.

Mais, ce qui est versé à l'ouvrier comme salaire n'est pas le prix de son travail mais le prix de sa force de travail. Nuance dites-vous ? Pas vraiment. C'est la même différence entre ce que coûte un moteur électrique et ce qu'il rapporte. Vous achetez un moteur électrique et vous payez tout ce qu'il consomme : électricité, huile, entretien, amortissement, etc. Cela vous donne le droit de vous en servir jusqu'à ce qu'il soit totalement usé. Alors vous le jetez et en achetez un autre. Vous a-t-il rapporté plus qu'il ne vous a coûté ? Posez la question, c'est y répondre : si c'était non, vous n'auriez jamais fait la dépense !

Pour l'ouvrier, c'est la même chose : il coûte à son patron ce que demande son entretien : se nourrir, se loger, se vêtir, se distraire, élever ses enfants (c'est la fabrication du futur ouvrier !), se soigner, prendre sa retraite, etc. Payant ce prix, le capitaliste acquiert le droit de faire usage du travail de l'ouvrier aussi longtemps que possible. Il est alors propriétaire de tout ce que produit l'ouvrier. Après avoir vendu sa marchandise, le capitaliste paye le salaire convenu, et garde le reste. Ce reste, c'est son profit.

C'est le produit du travail de l'ouvrier pour lequel il n'a reçu aucune rémunération. Payé à l'heure (sur la fiche de paie, on voit que le salaire mensuel, fixe, est en fait le produit d'un taux horaire et d'un nombre d'heures), l'ouvrier peut avoir le sentiment que tout son travail est payé. Mais ce qui est payé n'est pas son travail, mais seulement sa force de travail : on n'est plus dans la nuance, mais au coeur de l'exploitation capitaliste.

Le raisonnement vaut de la même manière pour la caissière du supermarché, le comptable de l'entreprise, l'instituteur, voire même l'ingénieur.

On comprend que le noeud de la lutte de classe porte sur la question des salaires : les capitalistes, organisés en classe, font le maximum pour les tirer à la baisse. Pour ce faire, ils disposent de responsables politiques à leur service, des économistes bourgeois, de leur presse, de diverses actions culturelles, et d'autres hommes de mains.

Une inflation faible, par exemple à 2 %, est un outil terriblement efficace : sa faiblesse même légitime une non augmentation des salaires sans provoquer de révolte, tout en les grignotant quand même de 2 % par an (sur 20 ans, la baisse atteint quand même 50 % ! C'est la situation présente !). A ce taux d'inflation faible, la rente n'est pas atteinte, elle a de toute façon une rentabilité supérieure, autour de 15 %.

Mais le capital ne se contente pas que de ça : il s'attaque aussi à ce qu'il appelle « les charges », c'est-à-dire le salaire différé, et le système de protection inventé en 1945 par le Conseil National de la Résistance. Il s'en prend à la santé, les retraites, le temps de travail, etc. Tout ça pour baisser les salaires, parce que la baisse des salaires accroît son profit !

A l'inverse, se battre pour l'augmentation des salaires, les retraites, la sécurité sociale, outre que ce n'est que justice, diminue les profits. Ces victoires renforcent le camp du peuple et affaiblissent le camp capitaliste, et posent les bases de nouvelles victoires.

source : « résistance - journal de la cellule Pierre Simonot »

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